Médaillée de bronze aux championnats d’Europe en -67kg, Magda Wiet-Hénin a connu une journée difficile qui lui servira pour le tournoi de qualification olympique à venir, les 7 et 8 mai prochains. La Nancéienne de 25 ans a répondu à nos questions.
Comment s’est passée la journée de compétition ?
J’avais beaucoup de stress, tout était mélangé avec le fait que le TQO va se dérouler dans cette même salle à Sofia en Bulgarie, le mois prochain. L’échéance approche et ça fait longtemps que je l’attends. J’ai fait avec les sensations du jour qui n’étaient pas top. Bien-sûr, je voulais garder le titre remporté en décembre mais ce n’était pas possible cette fois-ci. Je finis avec une médaille de bronze mais aussi beaucoup d’expérience accumulée pour la suite. Mes coachs sont contents parce que le plus important sera d’aller chercher la finale du TQO le mois prochain pour se qualifier aux Jeux.
Une médaille de bronze avec de mauvaises sensations, est-ce un résultat positif ?
Je ne suis pas déçue. Comme tout le monde, on veut la médaille d’or. On n’a pas eu de compétition depuis quatre mois, c’était une bonne occasion de se préparer pour le TQO. J’ai rencontré des filles que je peux affronter au TQO mais aussi la numéro une au ranking olympique.
Comment allez-vous travailler jusqu’à ce fameux TQO, début mai ?
On va avoir une semaine de récupération. Lundi, on retourne dans un centre sportif pour faire du travail technique. Il m’a manqué de la précision par exemple à Sofia. J’ai des partenaires qui vont imiter mes adversaires potentiels pour faire du travail tactique. On va surtout faire attention à ne pas se blesser. L’idée est aussi d’être dans une bulle sanitaire pour ne pas se contaminer. Et arriver en Bulgarie avec un test négatif.
Vous parliez de stress pendant la compétition. Est-ce un problème pour vous ?
Je suis particulièrement stressée. Je fonctionne comme ça. Cela fait du bien d’avoir un peu de pression, c’est ce qui me permet d’être dans l’action, de voir les coups arriver. Là, j’en avais un peu trop. J’avais les jambes lourdes, je ne faisais pas toujours les bons choix techniques…
Comment intégrez-vous cet aspect dans votre préparation ?
Je fais de la préparation mentale depuis trois ans. J’ai pleins d’outils mais je n’ai pas réussi à les utiliser. Cela montre que je dois prendre rendez-vous avec mon préparateur mental afin de trouver un plan d’actions pour le TQO parce que la pression sera présente et j’aurai besoin d’utiliser mon plein potentiel. Aux championnats d’Europe, les quatre demi-finalistes ont le même niveau. Le mental fait alors la différence. Je travaille donc tous les aspects pour être complète. Par exemple, c’est le cardio qui m’a sauvé lors de mon deuxième match.
En cas de qualification aux JO, ce seront vos premiers en tant que titulaire…
A Rio, j’étais remplaçante de Haby Niaré qui a remporté la médaille d’argent. J’ai vécu l’expérience olympique, j’ai vu comment elle se préparait en étant sa partenaire. C’est une chance, surtout avec une fille que j’adore et qui m’a ensuite passé le flambeau. J’espère faire briller la France comme elle a pu le faire. J’ai envie de relever le challenge de remporter la première médaille d’or de l’histoire du taekwondo français.