En visite ce vendredi 16 mai à l’École de rugby du Pic Saint-Loup (Hérault), Florian Grill, président de la Fédération française de rugby, s’est confié à SPORTMAG sur le projet de relance du rugby par la base.
Florian Grill, vous avez tenu à rendre visite à l’École de rugby du Pic Saint-Loup. Est-ce un club qui est le symbole de votre volonté de relancer le rugby par la base ?
Ce qui m’intéresse, ce sont les clubs qui misent sur l’éducation par le sport et sur la dimension citoyenne. Là, on est en plein dedans. Nous avons un club qui ne mise que sur l’éducation par le sport, avec également des projets rugby santé, rugby adapté, etc. C’est extrêmement intéressant. Il n’y a pas de maison qui se construit si les murs ne sont pas là. C’est une école de rugby qui est labellisée trois étoiles, il y a des installations de grande qualité, il faut souligner le travail des collectivités qui fortement investi pour développer cette école de rugby. Et puis il y a des projets à avenir, de mon côté ça m’intéresse évidemment de venir soutenir ces projets et de les booster.
Les collectivités, justement, sont-elles plus que jamais conscientes de la nécessité de soutenir le rugby dans cette dimension sociétale et citoyenne ?
Je le pense. D’ailleurs, aujourd’hui, nous avons des projets avec les collectivités présentes. Pas de grands plans de plusieurs millions d’euros, mais plutôt des choses très concrètes qui partent du terrain. Au Pic Saint-Loup, nous avons trois terrains, deux synthétiques et un en herbe. Pour le moment, il n’y a pas de tribune. On s’est dit que si on met en place une tribune, on peut organiser des finales territoriales. Cela engendrerait une dynamique très positive pour le club. C’est une manière pour les collectivités de donner au club les moyens de générer lui-même ses propres subventions.
Autre exemple : il y a une maison de santé qui est en projet à 200 mètres et le club est en train de créer une section rugby santé. Il y a évidemment des liens à faire et la capacité de donner plus de moyens au club de se développer sur ce sujet-là.
On a également évoqué le job-dating « Du stade vers l’emploi », je suis convaincu que la qualité des installations permet d’organiser un job-dating pour les demandeurs d’emploi longue durée. C’est un projet qui intéresse énormément la Communauté de communes du Pic Saint-Loup. Il y a donc tout un tas de projets qu’on peut faire émerger du terrain au sein d’un club comme celui-là.
Concernant le financement des projets, la Fédération française de rugby et l’Agence nationale du sport avaient mis en œuvre, ensemble, le « 5 + 5 = 20 ». Qu’en est-il pour cette année 2025 ?
En effet, le « 5 + 5 = 20 » est un projet de l’année dernière. Cette année, nous avons deux projets. Le premier avec l’Agence nationale du sport que l’on va appeler le « 2,5 = 5 ». Il y aura une cinquantaine de clubs qui vont bénéficier d’une subvention maximale de 50 000 euros pour bénéficier de petits aménagements du quotidien.
L’autre projet est mis en place avec TotalEnergies, qui a réservé une enveloppe de 35 millions d’euros pour l’amélioration de bâtiments existants dès lors que ce sont des passoires thermiques que l’on rénove. C’est évidemment un projet important, puisqu’une grande partie des vestiaires et des clubs houses de France sont des passoires thermiques.
Cette rénovation des infrastructures est-elle une première étape avant le développement des antennes écoles de rugby ?
Tout à fait, pour la relance du rugby par la base, il faut d’abord améliorer les installations des clubs existants. Il faut améliorer le maillage de notre discipline : il y a 2000 clubs de rugby « seulement » contre 13 000 clubs de football. Cela passe notamment par la création d’antennes qui vont permettre d’améliorer la couverture géographique du territoire. Il faut aussi beaucoup travailler avec le monde scolaire, c’est quelque chose que l’école de rugby du Pic Saint-Loup fait énormément. Il y a donc plein de sujets sur lesquels avancer et les antennes font partie des sujets qui vont permettre d’offrir plus de rugby de proximité.