Médaillée olympique à Pékin et Sotchi, la snowboardeuse française aborde les Jeux d’hiver 2026 avec une motivation intacte. Revenue de grossesse, Chloé Trespeuch s’apprête à relever un double défi : celui du haut niveau et celui de la maternité, avec toujours la même passion pour la vitesse et la compétition.
Chloé, comment vous sentez-vous à l’approche des Jeux ?
Je me sens en forme. Je reviens de grossesse, donc je suis excitée par cette saison qui sera un peu différente. Ce sera la première fois qu’une athlète de snowboard cross revient de grossesse sur des Jeux Olympiques, donc forcément c’est un beau challenge et une aventure humaine vraiment enrichissante. J’ai hâte de vivre cette saison.
Il a fallu être patiente avant de retrouver la compétition ?
Oui, vraiment. Ça m’a beaucoup manqué, et cette pause maternité a finalement stimulé ma motivation. J’adore l’entraînement, j’adore la compétition. Là, j’en ai fait beaucoup moins ces derniers temps, donc j’ai très envie de replonger dedans. Et puis en plus, quelle saison importante, olympique. Il va falloir être bonne dès le mois de décembre pour se qualifier, parce qu’on a une belle équipe de France. Il y aura quatre places pour huit filles performantes… C’est un vrai défi, mais c’est ce qui m’anime.
Justement, cette densité chez les filles change-t-elle quelque chose au quotidien ?
Oui, clairement. On s’entraîne tout le temps ensemble, et c’est un vrai plus : la confrontation est de très haut niveau. À l’entraînement, on ne peut pas s’endormir, sinon on se prend vite des secondes ! Ça donne le ton pour mon retour, et voir que j’étais tout de suite dans le coup m’a rassurée. C’est une concurrence saine et positive, donc c’est hyper chouette. Et je pense que ça nous tire vraiment vers le haut, on s’inspire les unes des autres, on apprend des points forts de chacune et comme nos profils sont très différents, c’est très intéressant d’un point de vue performance.
On a l’impression que vous êtes déjà pleinement revenue, physiquement et mentalement.
Complètement. Certains me disaient : « Je ne sais pas si tu auras la même implication au retour, si tu ne vas pas avoir d’appréhension » Pas du tout ! J’aime toujours autant la vitesse, j’aime toujours autant prendre des risques pour essayer de gagner mes runs. Et c’est ce que j’aime dans ce double projet : quand je suis avec mon enfant, je suis pleinement maman, mais je suis aussi vraiment à fond dans ma vie athlète. Faire les deux avec passion, c’est ce qui crée mon équilibre.
Il y a une certaine fierté à réussir ce retour ?
Oui, forcément. C’était mon choix, et j’ai envie de le vivre à fond. Après, on verra ce qui se passe aux Jeux, mais quoi qu’il arrive je serai fière du parcours et d’avoir tenté l’expérience.
Ce double rôle suppose une organisation millimétrée…
C’est sûr, il faut une bonne équipe. J’ai la chance d’avoir un conjoint très impliqué, qui laisse aussi de la place à mon rêve de ramener une médaille olympique. Pour moi, l’égalité des sexes, c’est ça aussi : c’est aussi laisser à l’autre la place pour ses ambitions professionnelles et qu’il y ait un équilibre. Je prends le relais pour ses projets, il prend le relais pour les miens.
Les Jeux d’hiver 2026 se tiendront en Europe, pour la première fois depuis vingt ans. Est-ce que cela change quelque chose ?
Oui, beaucoup. Déjà parce que ma famille pourra se déplacer plus facilement, et ça beaucoup de choses sur la manière de vivre, d’être soutenue… Et puis on sera dans des montagnes faites pour ça, en altitude, avec de la neige naturelle et des infrastructures déjà prêtes.



















