Un peu plus d’an après la sortie de l’application CHAMP’S, Stéphane Gaultier, cofondateur de l’application révolutionnant la diffusion du sport, revient sur la création et l’innovation de cette application mobile.
Tout d’abord, pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas l’application CHAMP’S, pouvez-vous expliquer ce que c’est ?
CHAMP’S, pour l’utilisateur, c’est la possibilité de suivre son club et surtout ses champions, avec une appli mobile, sur smartphone ou sur tablette, mais aussi sur téléviseur compatible Android TV. L’idée, c’était de pouvoir vivre l’événement en live, donc nous sommes vraiment tournés sur : « je partage le live ». Notre objectif est de créer une plateforme qui permette de concentrer un grand nombre de sports pour pouvoir avoir une vraie offre globale qui va pouvoir séduire le monde publicitaire et permettre de générer des revenus pour le sport à partir de la publicité digitale. Pour les clubs, c’est un outil fabuleux de fédération de leur communauté de supporters. En effet, quand vous avez par exemple un sport d’équipe, chacun de vos joueurs a sa micro-communauté autour de lui. Puis, vous avez la communauté qui est autour de l’équipe. Enfin, la communauté qui est autour du club et, c’est cet ensemble que nous voulons pouvoir fédérer sur une seule et même plate-forme. En démarrant par le live, vous êtes devant une épreuve auquel on ajoute les données de cette épreuve et de la compétition. De manière qu’il y ait une compréhension immédiate entre ce que je vois et ce qui se passe et qui permet d’avoir une diffusion d’un programme qui peut ne pas être commenté. Par conséquent, ces programmes ont des coûts de production très faibles. Alors qu’aujourd’hui quasiment toutes les compétitions de haut niveau sont filmées pour des raisons d’analyse vidéo post match. Tandis que pour nous, ces contenus vidéos sont diffusés en live. Ajoutez les statistiques et vous donnerez ainsi la possibilité aux supporters de vivre en direct l’événement et de vibrer avec leurs champions.
Comment est née cette application ?
L’application est née de la collaboration entre un sportif du dimanche, c’est-à-dire moi (rires), et Thierry Magnien, un amoureux du sport et qui a la technique. En effet, il a travaillé chez un opérateur télécom, notamment sur la mise en place de toute la diffusion des chaînes de télé sur internet. Ainsi, quand je regarde du sport à la télévision, je peux avoir un enrichissement et un vécu qui parfois n’existe pas sur le lieu de la compétition. Vous êtes en train de regarder une compétition de natation, vous voyez les 6 nageurs qui ont plongé au bout de quelques longueurs de bassin, vous pouvez observer qui va potentiellement gagner. La course, elle est pliée, elle n’a plus aucun intérêt dans la piscine. Vous regardez cette même épreuve à la télévision, vous avez les lignes du record du monde et vous voyez que le premier est en train de flirter avec, et ça reprend de la valeur. Et en fait, nous nous sommes dit qu’il y a plein de choses simples que l’on pourrait faire. Par exemple, vous êtes en train de regarder une compétition de concours complet en équitation. Vous êtes à un obstacle au milieu de la forêt. Vous attendez de voir arriver un cheval, il le saute et il part. Vous ne savez pas quel est le cheval, vous ne savez pas non plus où il en est dans la course. Si on avait des caméras à chacun des boxers, on pourrait, depuis là où on est, vivre complètement différemment l’événement. Par conséquent, quand je suis à l’extérieur et que je ne suis même pas sur place, je peux aussi le vivre. De ces deux réflexions est né ce produit simple qui est de proposer un live, proposant les données de la compétition afin que cela serve aussi bien pour les gens sur l’événement, que pour ceux qui sont en dehors et qui n’ont pas pu venir. C’est pourquoi, dans les sports amateurs, vous avez beaucoup de clubs où les supporters viennent à domicile, mais moins à l’extérieur, car c’est compliqué. Et si on peut leur permettre de voir et de vivre le match à l’extérieur, ils vont être preneurs.
« Les fédérations peuvent réellement compter sur l’héritage des JOP »
Combien de clubs et de fédérations vous font déjà confiance ? Et quels sports diffusez-vous sur votre application ?
Nous avons diffusé plus de 350 clubs, nous devons nous approcher des 400 actuellement. Nous sommes sur six disciplines : le football, le rugby, le basket, le volley, le handball et le cécifoot. D’autres sports vont arriver très prochainement. Nous diffusons à l’heure actuelle 28 championnats qui s’échelonnent du niveau national au niveau fédéral ou pré national. Cela fait plus d’un an que l’on diffuse, notre premier club diffusé, c’était le Basket Club Hennebontais, le 1er décembre 2022. Nous avons également diffusé de la Nationale 2 (football), des matchs des 7e et 8e tours de la Coupe de France de football, nous diffusons également, c’est quelque chose qui nous tient à cœur, de l’élite féminine de rugby. CHAMP’S est un moyen de mettre en avant le sport féminin.
D’ailleurs, les Jeux de Paris approchent à grands pas. Aurez-vous l’occasion de diffuser des épreuves olympiques et paralympiques ?
Nous, en tant que diffuseur, nous ne sommes pas présents pour les Jeux Olympiques et Paralympiques, mais cela reste une fabuleuse opportunité pour l’ensemble des fédérations. Les fédérations olympiques vont avoir une visibilité fabuleuse grâce à cet évènement. Effectivement, il y aura des champions qui seront mis en avant, et on l’espère des champions français. Si les fédérations surfent sur la vibe des Jeux Olympiques et Paralympiques, notamment en expliquant qu’ils peuvent retrouver sur notre application dans leur compétition nationale, c’est intéressant. C’est l’héritage post Jeux de Paris qui nous intéresse, c’est-à-dire que ce soit un outil pour toutes les fédérations, qui ont peu de visibilité en dehors des Jeux.
« Nous sommes ouverts à toutes les disciplines »
La plupart des compétitions sur CHAMP’S ne sont pas commentées, est-ce un choix ? Ou une contrainte ?
L’application CHAMP’S est comme un live sur Twitch ou YouTube, on diffuse le contenu vidéo que le club nous envoie. Si, le club veut nous envoyer un contenu qui a été capté avec un smartphone, avec une appli gratuite posée sur un pied, on le diffuse. Si, le club veut faire une réalisation avec 3 caméras et avec un commentateur, on diffuse également. Nous, on ne fait que diffuser. Il y a une compréhension instantanée qui ne nécessite pas forcément plus.
Quels sont les axes de développement pour le futur ? Vous diffusez déjà du handisport (cécifoot) et du sport féminin (rugby). Sont-ce des domaines que vous voulez davantage promouvoir ?
Nous sommes ouverts à toutes les disciplines. Aujourd’hui, grâce à notre outil statistique, ce dernier nous permet de mettre en forme les sports d’équipe. Néanmoins, nous sommes actuellement en pourparlers pour ajouter le tennis, le badminton, le tennis de table, donc des sports d’un contre un. Nous sommes capables de les gérer. Puis, nous avons aussi la capacité de diffuser les sports de liste, c’est-à-dire ceux avec une liste de concurrents, ou une liste de départ, nous pouvons aussi les diffuser. Ainsi, nous serons capables de diffuser plus de 95% des compétitions masculines, féminines et handisport. Ensuite, l’enjeu, c’est de pouvoir signer avec des fédérations. En effet, lorsque l’on signe avec une fédération, nous pouvons avoir le championnat dans son intégralité, donc la possibilité de le diffuser. C’est donc un deuxième élément qui vient se rajouter à ce qu’il se passe au niveau du match, c’est au niveau du championnat. Cela permet aux supporters d’une équipe de regarder le match de leur équipe à domicile, mais également de suivre le résultat d’une équipe au coude à coude en même temps. Cela permet aussi de suivre son équipe même à l’extérieur si on ne peut pas faire le déplacement. C’est pourquoi travailler avec un championnat enrichit inexorablement l’expérience pour l’utilisateur.
