La Fédération Française de BasketBall a officialisé la nomination de Frédéric Fauthoux au poste de sélectionneur de l’équipe de France, jusqu’en 2028. Un rêve qui devient réalité pour le coach de Bourg-en-Bresse, qui espère insuffler son caractère fort et sa culture de la gagne aux Bleus.
Vous êtes désormais sélectionneur de l’équipe de France, mais vous restez également coach de Bourg-en-Bresse, redoutez-vous cette double casquette ?
Le sujet a été vite évacué. J’ai rencontré très tôt la FFBB en vue d’une éventuelle nomination, donc j’ai demandé à mes dirigeants de me libérer pour les créneaux nécessaires à cette nouvelle fonction si j’étais choisi, notamment les compétitions estivales, ce qui m’a été accordé. Je ne suis pas inquiet quant à la compatibilité des deux casquettes, dans la mesure où je travaille beaucoup en staff, et que j’essaie de construire des choses assez solides pour que tout ne s’effondre pas s’il manque une pièce.
Comment vos joueurs à Bourg-en-Bresse, pour certains potentiellement sélectionnables, ont-ils accueilli votre nomination ?
Je leur ai annoncé hier soir à la fin de notre match (victoire 100-80 face à Hambourg), et ça a été reçu de façon très festive. J’avais l’impression qu’on avait gagné quelque chose, alors qu’on a fait que deux matchs ! (rires) Ça faisait chaud au cœur de les voir très contents pour moi, j’ai été très touché.
Comment allez-vous réussir à vous émanciper après ce qu’il s’est passé cet été ? Avec le renouvellement important de joueurs, est-ce nécessaire de changer de méthodologie ?
Je vais apporter ma personnalité. Je suis quelqu’un qui aime les gens, donc on doit se dire les choses. L’objectif est d’amener un jeu qui va gagner un maximum de matchs. L’émancipation, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse au plus haut point, ce qui m’intéresse est surtout de prendre le relais avec une nouvelle génération encadrée par des anciens de très haut niveau, pour accompagner l’équipe de France au sommet.
Votre caractère est réputé comme assez sanguin par moments. Est-ce une chose qu’il va falloir canaliser, ou est-ce que ce sera une force de votre mandat ?
J’ai été basketteur professionnel. Personne ne pourrait le croire sans me connaître, avec mon mètre 80 qui me fait plutôt passer pour une personne lambda. Il m’a fallu du caractère pour m’imposer dans cette forêt de géants et de joueurs talentueux. Dans le haut niveau, on ne donne rien, il faut aller chercher les choses soi-même. Encore une fois j’aime les gens, mais j’ai surtout une envie très forte de gagner. Donc si les joueurs ne font pas ce qu’il faut, je leur dis très fermement, mais dans l’intérêt général. Il y a des choses qui doivent se dire et mon tempérament ressort à ce moment, mais j’ai également un rôle de représentation, donc vous ne me verrez jamais exploser en match, à part peut-être une ou deux fois ! (rires)
A quel moment avez-vous ressenti l’envie de devenir sélectionneur de l’équipe de France ?
Quand je suis devenu joueur de basket professionnel, j’ai toujours rêvé de jouer en équipe de France. Pareillement, à partir du jour où je suis devenu entraîneur, mon rêve a été de devenir sélectionneur de l’équipe de France. Mais maintenant que ce poste est atteint, il ne faut plus rêver, il y a des responsabilités qui vont avec et je les ai bien en tête.