En lice pour un 5e mandat, Serge Lecomte (70 ans) devra passer par un second tour pour conserver sa place de président de la FFE. S’il est légèrement en tête au sortir du premier scrutin avec 43,96% des voix, le dirigeant historique de la fédération est plus en difficulté que jamais. Entretien.
Comment analysez-vous les résultats du premier scrutin ?
C’est une première d’avoir trois candidats en lice. Il était difficile d’imaginer, dans cette formule, avoir plus de 50% de voix pour être élu directement même si je pouvais l’espérer. Mon projet, celui de la fédération depuis longtemps, est arrivé en tête. En face, il y a une campagne de proximité réalisée par quelqu’un qui a eu tout son temps pour la faire.
Etes-vous surpris de devoir passer par un deuxième tour ?
Non, pas vraiment compte tenu de la campagne organisée par la candidate. Que ce soit Jacob Legros ou moi-même, nous ne sommes pas aussi disponibles qu’elle pour aller voir tous les votants du fait de notre emploi du temps professionnel.
Justement, votre principale opposante, Anne de Sainte-Marie, vous talonne avec 42,47% des voix. Cela vous inquiète-il ?
Rien ne m’inquiète. Je dirige cette fédération bénévolement depuis de nombreuses années. Je développe un projet pragmatique et tant que j’ai la confiance des clubs, je reste en poste. Si demain, les clubs préfèrent élire une autre personne, j’en prendrais acte.
Sur quels éléments de votre programme allez-vous insister pour être élu le 27 avril ?
Normalement à un mois de l’élection, on n’a plus le droit de s’adresser aux votants. Je vais respecter cette clause. Mon équipe va faire le travail pour que je sois élu.
Etes-vous convaincu d’être la bonne personne pour diriger la fédération ?
Si je n’en étais pas convaincu, je ne me présenterais pas. Il existe un élan et une énergie portés par les équipes en place qui ne critiquent pas le fonctionnement actuel. Quand on change de président, quoi qu’on en dise, on remanie l’ensemble des fonctionnalités. Nous sommes la seule fédération en progression de 12% du nombre de licenciés à la rentrée dernière. Nous possédons un pôle sportif qui a fait ses preuves aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Mais, tout cela reste fragile car nous gérons de l’humain. Ce sont pour tous ces gens que j’ai envie de poursuivre l’aventure.
Il y a aussi la perspective des Jeux Olympiques de Paris en 2024…
Nous nous sommes suffisamment investis dans la préparation de ces Jeux pour avoir envie de continuer avec une dynamique sportive et de performance. On souhaite utiliser cette image et cet événement pour donner envie aux Français de monter à cheval.
Pensez-vous que l’article de Mediapart dénonçant un cas de pédocriminalité au sein de votre club, en juin dernier, et les soupçons sur la fédération ont pu avoir une incidence sur le résultat ?
On s’est bien servi de ces accusations pour me faire passer pour un acteur de cette histoire alors que je n’y suis mêlé ni de près, ni de loin. Mon rôle a seulement été d’être l’employeur d’un salarié qui a fauté et a été condamné pour les faits qui lui ont été reprochés. Mes concurrents ont utilisé ce dossier pour me salir au maximum. Le partenariat avec l’association Colosses aux pieds d’argile, avec qui nous sommes en relation depuis début 2020, montre notre détermination pour lutter contre toutes les formes de violence.