Dans sa nouvelle étude sur l’économie du sport: « Le sport : un poumon économique, social et territorial », BPCE L’Observatoire consacre un focus au secteur marchand du sport. Avec 147 000 entreprises, 80 milliards d’euros de chiffre d’affaires et une forte culture d’innovation, les acteurs économiques du sport affichent une santé nettement meilleure que la moyenne des TPE-PME françaises, dans le sillage des Jeux de Paris 2024.
Quatrième édition de l’étude sur l’économie du sport : « Le sport : un poumon économique, social et territorial », publiée par BPCE L’Observatoire : une partie est consacrée sur le versant marchand de la filière. Derrière les stades, salles et terrains, un tissu dense d’entreprises fabrique, vend, encadre, organise et médiatise le sport, dessinant une véritable économie structurée. Identifier ces acteurs n’a rien d’évident.
En se limitant aux seuls codes d’activité directement liés au sport, on ne trouvait qu’environ 100 000 entreprises, en laissant de côté des segments entiers de la réalité : médias sportifs, événementiel, centres équestres, industriels qui produisent skis, raquettes ou matériels spécialisés. L’étude a donc élargi le périmètre pour intégrer l’ensemble de cette chaîne de valeur. Résultat : 147 000 entreprises du sport en France, pour un chiffre d’affaires cumulé de 80 milliards d’euros en 2024.
Croissance, investissements et effet Jeux : des signaux au vert
Sur le plan démographique, la dynamique est nette : plus de 15 000 créations d’entreprises du sport en 2024, majoritairement des structures sans salariés. Cette agilité permet au secteur de coller aux nouvelles pratiques, de tester rapidement des concepts et de s’adapter aux tendances. L’étude zoome ensuite sur les entreprises employeuses de 6 salariés et plus, interrogées à l’été 2025.
Leur état d’esprit tranche avec celui du tissu économique général. 55% déclarent être en phase de croissance et lorsqu’on leur demande de se projeter à deux ans, la proportion d’entreprises qui se voient encore en développement progresse. L’impact des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ressort clairement : 42% de ces entreprises du sport déclarent un effet positif sur leur activité. À titre de comparaison, seules 5% des entreprises françaises, tous secteurs confondus, évoquent un impact favorable selon un indicateur de la Banque de France. L’effet JO est donc huit fois plus marqué pour les acteurs du sport que pour l’économie globale.
Côté investissement, le contraste est tout aussi net. Plus d’une entreprise du sport sur deux déclare avoir investi ou prévoir d’investir en 2025, soit une proportion supérieure à celle observée chez l’ensemble des TPE-PME. Les dépenses portent d’abord sur la modernisation et le renouvellement des équipements, mais aussi, plus spécifiquement que dans les autres secteurs, sur l’introduction de nouveaux produits et services et sur l’extension des capacités de production, de vente ou d’accueil.
Les indicateurs financiers vont dans le même sens : chiffre d’affaires, résultat net, investissement, fonds propres… les opinions sont largement positifs. À cela s’ajoute une évolution jugée favorable de l’endettement : pour environ un tiers des entreprises du sport, le niveau d’endettement recule, alors qu’il n’augmente que pour une minorité.
Un secteur beaucoup plus innovant que la moyenne
L’un des points les plus marquants de l’étude « Le sport : un poumon économique, social et territorial » concerne l’innovation. Près de 7 entreprises du sport sur 1 répondent aux critères d' »entreprise innovante », contre 27% seulement dans l’ensemble des TPE-PME. L’écart est massif. Pourquoi un tel différentiel ? D’abord parce que ces entreprises mettent plus souvent sur le marché des produits ou services nouveaux : 56% déclarent commercialiser une nouveauté, contre seulement 9% des TPE-PME tous secteurs confondus.
Elles développent également davantage de procédés ou solutions pour le compte de tiers, signe d’un savoir-faire technologique ou méthodologique recherché. Surtout, l’innovation est au cœur de leur stratégie. Interrogées sur l’importance de ce levier sur une échelle de 0 à 10, 63% des entreprises du sport accordent une note d’au moins 6, dont 19% entre 8 et 10. L’innovation n’est pas un supplément d’âme, mais un axe structurant de développement.
Reste une série de défis clairement identifiés : rester en phase avec l’évolution rapide des pratiques, réussir le développement commercial et attirer les compétences nécessaires pour accompagner cette croissance. Autant de chantiers qui conditionneront la capacité du secteur marchand du sport à prolonger, au-delà de Paris 2024, la dynamique mise en évidence par BPCE L’Observatoire.























