La quatrième édition de l’étude sur l’économie du sport : « Le sport : un poumon économique, social et territorial », dévoilée aujourd’hui par BPCE L’Observatoire, dresse un tableau clair : la pratique sportive progresse fortement en France et l’ensemble de la filière confirme son poids économique grandissant. Entre dynamique fédérale, nouvelles formes de pratique et investissements massifs, le sport apparaît comme un moteur essentiel du pays.
La nouvelle étude « Le sport : un poumon économique, social et territorial », portée par BPCE L’Observatoire, remet à jour les principaux indicateurs d’une filière qui pèse en 2024, 2,7% du PIB. Au cœur de cette photographie nationale, un constat domine : jamais les Français n’ont autant pratiqué. Cette croissance, portée par les licences, les pratiques hybrides et les événements sportifs grand public, accompagne une filière en pleine mutation.
Une pratique sportive en hausse continue
En 2024, la France enregistre un niveau historique de participation sportive : 19,4 millions de licences et titres de participation, soit une hausse de 6% par rapport à 2019, bien supérieure à la croissance démographique sur la période. Après une phase de stagnation entre 2017 et 2019 et un point bas en 2021, la courbe ne cesse de remonter. Cette progression concerne aussi bien les licences (+5%) que les autres formes de participation (+12%), révélant une diversification des usages. Le paysage sportif se transforme, intégrant davantage de pratiques autonomes et hybrides, mêlant fédéral, loisirs et formats événementiels.
Les triathlons, courses populaires, défis multisports ou HYROX nourrissent cette recherche d’expérience, devenue centrale dans la manière de « consommer » le sport. La montée en puissance des femmes constitue l’un des marqueurs forts de cette étude. Près de 39% de femmes licenciées, un chiffre au plus haut (hors 2020) avec des progressions spectaculaires dans plusieurs disciplines. Le football et le rugby affichent des taux de féminisation qui augmentent fortement, quand les sports historiquement mixtes confirment leur solidité. Si un écart subsiste avec les hommes (56 % des Françaises déclarent pratiquer régulièrement, contre 60 % des hommes), il n’a jamais été aussi faible.
Des territoires inégaux mais structurants
La répartition territoriale des licences illustre la diversité des pratiques. En moyenne, la France compte 251 licences pour 1 000 habitants, mais certains départements dépassent largement ce seuil. Les zones de montagne et de pleine nature (Savoie, Haute-Savoie, Hautes-Alpes) concentrent les taux les plus élevés, portés par un environnement propice aux activités sportives.
Les métropoles restent dans la moyenne nationale, tandis que la petite couronne francilienne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis) affiche des niveaux plus bas, freinés par une densité de population élevée et une offre d’infrastructures plus contrainte. Les territoires ultramarins connaissent les mêmes difficultés, avec une pratique en retrait par rapport au reste du pays. Cette géographie sportive rappelle un point clé : le sport est un marqueur territorial autant qu’un indicateur social. Partout où l’accès aux équipements est fluide, la pratique suit.
Une filière éclatée mais complémentaire
La filière sport réunit une diversité d’acteurs rarement égalée. BPCE L’Observatoire distingue clairement deux blocs :
- Le secteur non-marchand (associations, fédérations, État, collectivités locales),
- Le secteur marchand (entreprises privées du sport).
Cette coexistence façonne un écosystème riche, où bénévoles, clubs, entreprises, collectivités et grandes organisations cohabitent et participent ensemble à la vitalité du sport français.
Un poids économique désormais mesuré à 78 milliards d’euros
La conclusion de BPCE L’Observatoire rappelle l’ampleur de la filière : 78,2 milliards d’euros, soit 2,7% du PIB national (en 2024), une progression par rapport aux précédentes études. Cette estimation repose sur deux piliers :
- La consommation effective liée au sport (61 milliards d’euros),
- L’investissement total (18 milliards d’euros).
La consommation vient notamment des ménages (39,3 milliards d’euros), qui regroupe les achats sportifs du quotidien, les dépenses de pratique (licences, abonnements), mais aussi le sport « spectacle » : clubs professionnels, paris sportifs, médias. L’investissement, lui, provient majoritairement des entreprises (11 milliards d’euros), complété par les collectivités, indispensables au financement et à la rénovation des équipements sportifs. Cette photographie économique met en lumière un autre fait marquant : le sport repose davantage que le reste de l’économie française sur le secteur non-marchand (37% contre 31% au niveau national). Un signe supplémentaire de son rôle social et territorial.
Une valeur réelle bien plus large que les chiffres
Si l’étude chiffre précisément la filière, ses auteurs rappellent que son impact dépasse largement les seuls indicateurs économiques. Le bénévolat, plusieurs centaines de milliers d’équivalents temps plein, n’est pas comptabilisé, tout comme les bénéfices sociaux, sanitaires ou éducatifs. Externalités positives par excellence, les effets du sport touchent tous les âges et renforcent la cohésion sociale.





















