17e du classement des nations avec deux médailles au compteur, l’équipe de France a quitté Tokyo et les championnats d’athlétisme avec « un champ des possibles ouvert ».
Jimmy Gressier… et c’est tout ? Du côté de Tokyo, le natif de Boulogne-sur-Mer est devenu le tube de la fin d’été en remportant, à la surprise générale, le 10 000 mètres, avant de prendre le bronze sur le 5000 mètres. De l’or et du bronze, voilà ce dont la France doit se contenter au terme de neuf journées de Mondiaux à Tokyo. Hormis Jimmy Gressier, aucune autre tricolore n’a réussi à monter sur une boîte mondiale.
Pour autant, ces Mondiaux sont-ils ratés pour la France ? Pas à en croire Frank Bignet, directeur technique national de la Fédération française d’athlétisme. « Jimmy Gressier a ouvert le champ des possibles », assure le DTN. « Il a montré qu’avec sa capacité d’analyser le contexte d’un championnat du monde, et une préparation sportive précise dans les mois, semaines et jours qui précèdent, c’est possible. Deux médailles et seize finales, c’est une bonne base. Mais je suis forcément insatisfait, parce que je pense qu’on peut et doit mieux faire encore. »
« Los Angeles 2028 est en marche »
Aux yeux de Romain Barras, directeur de la haute performance, le potentiel existe. « Los Angeles 2028 est en marche. On n’avait pas tablé que presque tous nos meilleurs de Paris soient blessés cette année, comme Cyréna Samba-Mayela, Clément Ducos, Alice Finot, et nos résultats 2025 sont encourageants. Il faut aussi compter avec les jeunes qui ont montré aux championnats d’Europe U23 à Bergen qui vont alimenter la dynamique des prochaines années. Trois ans, c’est très long. Certains athlètes vont régresser, d’autres progresser fortement, et d’autres encore exploser en année olympique. C’est le lot de l’athlétisme. À nous de les accompagner au mieux et les orienter vers la haute performance. »
Parmi les véritables progrès, le demi-fond. Outre les médailles de Jimmy Gressier, cette spécialité a vu plusieurs ricolores être acteurs des différentes finales. Alors, le demi-fond, nouvelle spécialité française ? « Le demi-fond est peut-être la spécialité qui a le mieux appréhendé le contexte d’un grand championnat », explique Frank Bignet. « Ils ont su optimiser tous les aspects de la performance. Il y a une vraie dynamique, au-delà de Jimmy Gressier, et je souhaite que cela inspire tout le monde. »