La Fédération Française d’Athlétisme applique désormais une évolution majeure du règlement World Athletics : depuis le 1er novembre, le rabat du 800 m en salle est déplacé à la sortie du deuxième virage. Une modification technique qui pourrait transformer durablement la manière de courir cette distance nerveuse et stratégique.
Le 800 m indoor est une épreuve où tout se joue très vite : un tour et demi avant de pouvoir respirer, des trajectoires serrées, un peloton compact, des risques accrus de contacts. Jusqu’ici, le rabat intervenait dès la sortie du premier virage, au moment où les athlètes étaient encore lancés à pleine vitesse dans des couloirs étroits. Désormais, il faudra patienter jusqu’à la sortie du deuxième virage, soit environ 150 mètres de course.
Ce changement, déjà en vigueur, prolonge donc le passage en couloir attribué. L’objectif est clair : fluidifier la mise en action, éviter les chutes au moment du regroupement et réduire l’effet d’entonnoir qui pouvait sceller le sort d’un athlète en quelques fractions de seconde. Autre conséquence notable : les spécialistes du 800 m s’élanceront désormais depuis la même ligne que les sprinters du 400 m, harmonisant les départs en indoor pour toutes les distances intermédiaires.
Une course plus lisible, mais de nouveaux défis
Si la mesure vise avant tout la sécurité, elle pourrait rebattre les cartes tactiquement. En autorisant jusqu’à deux athlètes par couloir, certaines courses verront des duels serrés s’instaurer sur près de 150 m, sur une piste où il est impossible d’être côte à côte sans contrainte. L’international Yanis Meziane partage ces interrogations dans un article de la Fédération Française d’athlétisme : « Je me demande aussi si les couloirs intérieurs ne vont pas être désavantagés, vu qu’ils n’auront pas la descente. On verra ce que ça donne.«
Une évolution qui transforme l’indoor
Avec cette décision, World Athletics et la FFA souhaitent offrir un cadre plus sûr, plus équitable et plus cohérent avec les autres distances. Le départ groupé reste possible, mais le schéma général change profondément la physionomie du 800 m en salle. Reste désormais à observer comment les athlètes s’approprieront cette nouvelle dynamique.

























