L’ancienne deuxième ligne Ariane Van-Ghelue est, depuis un an, vice-présidente de la Fédération Française de Rugby en charge du haut niveau féminin. Pour SPORTMAG, elle fait le point sur les nombreux dossiers liés au rugby féminin français.
Commençons par évoquer la nomination de François Ratier au poste de sélectionneur du XV de France féminin. Pourquoi ce choix ?
C’est un ensemble de facteurs. Il a déjà atteint une finale de Coupe du Monde, c’était en 2014 avec le Canada. Il est ensuite revenu en France avec succès, parvenant à décrocher plusieurs titres. C’est le candidat qui a vraiment fait l’unanimité auprès des trois personnes qui ont fait passer les entretiens.
Avec lui, l’objectif va être de repartir sur des bases saines et construire un projet de jeu sportif basé sur la performance pour aller chercher un titre mondial. L’ambition, elle est d’essayer de gagner la prochaine Coupe du Monde.
Pour y parvenir, le XV de France peut compter sur un championnat Elite 1 de plus en plus performant. Quelle est votre regard sur l’évolution du championnat ?
L’Elite 1 est en pleine évolution avec l’arrivée d’un diffuseur télé, Canal +, et d’un partenaire majeur, AXA. Cela va nous permettre d’établir un cadre structurant pour les clubs qui composent le championnat. Cela va commencer par la professionnalisation des staffs. Quand on a des staffs de très bon niveau dans les clubs, cela permet d’augmenter le niveau de jeu global de la première division.
Nous sommes également en discussion avec le ministère des Sports pour essayer de trouver un statut qui facilite la pluriactivité des joueuses de l’Elite 1 et de l’Elite 2. Quand on a des effectifs conséquents, comme en rugby, la professionnalisation doit vraiment se faire par étape au niveau des clubs, contrairement à d’autres sports collectifs dont une équipe comporte moins de joueuses. On va pousser et accompagner les clubs dans cette structuration, mais l’idée est vraiment d’y aller étape par étape.
Aujourd’hui, on a un rugby féminin qui ne cesse de gagner de nouvelles licenciées. Quel chemin d’accès vers le haut niveau pour celles qui veulent atteindre cette haute performance ?
Cet accès au haut niveau, c’est toute l’idée de la refonte qu’on est en train de mener autour de la filière d’accès au haut niveau, et notamment des académies pôles espoirs. Le but est d’avoir une filière jeune qui colle le plus possible aux besoins réels du territoire et qui permette aux filles d’évoluer toute la semaine dans des conditions d’entraînement et de pratique qui soient idéales pour leur bon développement.
Le rugby féminin en France se rapproche-t-il de plus en plus du potentiel qui est le sien en termes de développement ?
On est sur une belle rampe de lancement, mais il reste encore du chemin à parcourir pour être dans un écosystème et un environnement qui vont nous permettre d’aligner tous les besoins et tous les critères qui vont faire qu’on va performer au plus haut niveau. Nous sommes en train de poser un socle et des bases solides pour que, dans la durée, il y ait une cohérence de travail des U6 aux U15 jusqu’à l’Elite 1 et 2.
Parlons aussi du rugby à 7. A un peu plus de deux ans des Jeux Olympiques de Los Angeles, quelle ambition pour l’équipe de France féminine ?
C’est une équipe qui est très jeune et qui est en complète reconstruction. Mais les potentiels sont vraiment énormes. Sur les derniers tournois, il y a plusieurs matches face à de grandes équipes perdus de seulement quelques points. Nous avons une équipe de talents bruts, qui est jeune, mais qui va prendre de l’expérience. Il faut apprendre à jouer ensemble et à gérer le rythme d’un tournoi international.
Vous êtes vice-présidente de la FFR depuis un an, votre nomination étant intervenue seulement quelques mois après la fin de votre carrière de joueuse. Vous épanouissez-vous dans ce rôle ?
Ce qui me plaît, c’est que ça évolue vite. C’est un environnement où il y a beaucoup à faire, beaucoup de choses à construire et à développer, notamment en termes de visibilité, de structuration sportive au niveau des clubs, de visibilité médiatique pour les clubs et pour les joueuses, mais aussi en termes d’attractivité économique. J’ai une activité salariée en parallèle, il est donc parfois très dense de gérer les deux, mais j’y arrive.























