Le président du département de la Seine-Saint-Denis dénonce l’hypocrisie d’une célébration nationale du sport prévue le 14 septembre, alors que les moyens budgétaires consacrés à ce secteur sont en baisse. Avec d’autres élus, il appelle à un boycott pour alerter sur l’avenir du sport en France.
À trois jours de la première Fête nationale du sport, Stéphane Troussel a choisi la contestation. Le président du département de la Seine-Saint-Denis estime que l’événement, voulu par le président de la République pour prolonger l’élan des Jeux de Paris 2024, ne peut masquer la réalité des coupes budgétaires. Dans un communiqué, il dénonce un double discours : « Nous disons non à l’hypocrisie d’une grande Fête du sport organisée le 14 septembre, alors même que l’on prive nos enfants de moyens pour pratiquer et que les clubs sont plus que jamais fragilisés. »
Le Pass’Sport au cœur de la polémique
Au centre des critiques, la réduction du nombre de bénéficiaires du Pass’Sport, dispositif qui permettait à des milliers de jeunes de financer leur inscription dans un club. Pour Stéphane Troussel, ce choix remet en cause la promesse de faire de la France une véritable nation sportive après l’élan olympique. « Le sport ne peut pas être traité comme une variable d’ajustement budgétaire« , insiste-t-il, rappelant que ce secteur joue un rôle majeur en matière de santé publique, d’inclusion et de cohésion sociale.
Une mobilisation politique et associative
« Nous invitons élus, associations, parents, éducateurs, citoyens, à se mobiliser pour défendre une vision du sport comme bien commun, pas comme une dépense secondaire » annonce le président du département de la Seine-Saint-Denis. L’appel au boycott a déjà rallié plusieurs élus locaux, parmi lesquels Mathieu Hanotin (Maire de Saint-Denis), Fatiha Keloua Hachi (Députée et présidente de la la commission éduc et affaires culturelles), Corinne Narassiguin (Sénatrice), Adel Ziane (Sénateur), Tony di Martino (Maire de Bagnolet), Mohamed Gnabaly (Maire de l’Ile-Saint-Denis), Bertrand Kern (Maire de Pantin), Laurent Baron (Maire du Pré Saint Gervais) ou encore Azzédine Taïbi (Maire de Stains). Des associations et de clubs sportifs se sont également joints à l’initiative. Tous dénoncent une dynamique brisée, alors même que les Jeux avaient suscité une mobilisation sans précédent pour développer la pratique sportive sur le territoire.
En boycottant la Fête du sport, Stéphane Troussel entend transformer cette journée en acte de résistance. Un signal fort envoyé au Gouvernement pour réclamer un financement durable et des engagements clairs en faveur du sport. Derrière cet appel, l’enjeu dépasse la simple symbolique : il s’agit de maintenir vivante la flamme de Paris 2024 et de défendre le sport comme un droit accessible à toutes et tous.