En 2027, la FFPJP prévoit d’augmenter sa part de revenus captés sur la licence. Pourquoi cette volonté, ce qui serait une première augmentation depuis 2017 ?
En cette fin de semaine, Pontivy (Morbihan) accueille le congrès annuel de la Fédération Française de Pétanque et Jeu Provençal (12-13 décembre). Tous les représentants des comités départementaux et régionaux sont au rendez-vous de ce moment statutaire et démocratique qui clôture la saison.
A cette occasion, la fédération s’apprête à soumettre au vote des présidents des Comités Départementaux une augmentation de sa part sur la licence. Ce qui reviendrait, pour les licenciés, à une augmentation de 4 euros, soit une part fédérale sur la licence passant de 12 € à 16 €.
Comment se décomposent les revenus de la licence, et pourquoi la FFPJP cherche-t-elle des recettes ? Décryptage.
Une première augmentation depuis 2017
Tout d’abord, il est important de comprendre que le prix de la licence est réparti entre différents acteurs. L’intégralité du montant acquitté par le licencié ne va pas à la FFPJP. « Une part revient au club, une part au comité départemental, une part au comité régional et enfin une part à la fédération. Toutes ces parts varient d’une entité à l’autre. Sauf la part revenant à la fédération qui est la même pour tous les licenciés seniors », précise Jean-Marie Maraux, trésorier général de la FFPJP.
« Prenons par exemple une licence acquittée 55 euros par un licencié en 2025, seuls 12 euros reviennent à la FFPJP. Sur ces 12 euros, 2 euros sont alloués à la construction du futur centre national de la FFPJP et 10 euros au fonctionnement de la FFPJP, comprenant notamment l’organisation des différentes compétitions et le développement de la pratique sportive. A noter enfin que cette part n’a pas augmenté depuis… 2017 ! » précise Jean-Marie Maraux.
Si le prix de la licence a connu une hausse au cours des 8 dernières années pour les joueurs à travers la France, cette ou ces augmentations ont été faites à l’initiative d’une majorité de comités départementaux et régionaux pour financer leurs projets.
Président de la FFPJP, Michel Le Bot en témoigne : il faut de nouvelles sources de revenus dans un monde qui change. « Malgré une dernière hausse datant de 2017, je n’ai pas souhaité augmenter la part fédérale durant mon premier mandat. Entre le covid et les crises qui secouent le monde, conduisant à l’inflation, le coût de la vie a augmenté, chacun peut en témoigner. Il n’y a malheureusement pas d’exception pour la FFPJP, tout est plus cher : l’hébergement, la restauration, les transports, les prestataires intervenants sur nos évènements… Aussi, pour faire fonctionner notre institution, la part qui revient à la fédération sur la licence ne suffit plus, et je pense que nos licenciés et comités le comprennent ».
Quelles dépenses ?
Pour mieux comprendre, un point sur les dépenses annuelles de la FFPJP. « Le premier poste de dépense, ce sont les compétitions. », souligne Jean-Marie Maraux, trésorier général. « Que ce soit l’organisation et la location des tribunes des championnats de France par exemple, la production télévisuelle de nos évènements, mais également la diffusion en direct sur notre chaine Youtube, ou encore les différentes prises en charge des frais des équipes qualifiées pour les phases finales des épreuves fédérales… Au total, 1,3 million d’euros sont dépensés pour la pratique.
Sur les 10 € que nous encaissons par licencié pour notre fonctionnement, il reste 4.90 € une fois toutes les dépenses réalisées pour la pratique. C’est insuffisant désormais ».
Depuis 2017, la FFPJP a d’ailleurs créé 11 nouvelles compétitions : Trophée des Pépites, Circuit National Jeune, Championnat de France Triplette Mixte, CNC Jeu Provençal… entres autres.
Le deuxième volet est le fonctionnement au quotidien de la FFPJP avec ses salariés. « En 2017, le total de la masse salariale s’élevait à 620 000 euros. Aujourd’hui elle atteint 1,2 million d’euros, presque le double. Nous avons recruté dans plusieurs secteurs comme toutes les grandes fédérations sportives le font, afin que le fonctionnement fédéral ne repose pas que sur des bénévoles » poursuit Jean-Marie Maraux.
Un bond de 10 000 licenciés, avec l’effet Mondiaux ?
Si l’augmentation de la part fédérale sur la licence est adoptée, elle ne deviendra effective qu’à partir de la saison 2026 – 2027. Il fallait donc pour la FFPJP passer le cap 2026, c’est la raison pour laquelle il a été décidé de modifier le tarif des mutations et de percevoir 1 euro sur les inscriptions aux qualificatifs aux championnats de France.
A la question, les championnats du monde organisés en France, à Dijon pour les hommes et Douai pour les femmes, ont-ils eu un impact ? Réponse claire de Michel Le Bot, président de la FFPJP : « Ni Dijon, ni Douai ne nous ont coûté un euro, avec des bilans à l’équilibre voire légèrement excédentaires. Nous avons connu une réelle augmentation du nombre de nos licenciés en 2025. Alors que ce chiffre était stable depuis plusieurs années, il a bondi de 300 000 à 310 000 licenciés dans nos clubs. Pour moi, nul doute que ces Mondiaux en France ont joué un rôle, avec une exposition médiatique sans précédent de notre discipline » conclut le Président de la FFPJP.


























