Au bout d’une finale exceptionnelle face au tenant du titre Quintais, les Malgaches de « Tonnerre » écrivent l’histoire en remportant la Marseillaise. Le premier sacre d’une équipe étrangère sur la compétition !
Quelle finale ! Et quels vainqueurs, quels vaincus… Ce mercredi soir, le Parc Borély a vécu un vrai moment d’histoire. Au bout du suspense, Madagascar devient la première équipe étrangère à remporter le Mondial La Marseillaise !Une page du grand roman du concours, écrite par Tiana Laurens Razanadrakoto et les frères Rakotoarisoa, Yves Cédrick et Lova Satamandimby. L’exploit est d’autant plus grand qu’il est réalisé face aux légendes Philippe Suchaud et Philippe Quintais, accompagnés d’un Jean Claude Jouffre pour une triplette de tenant du titre, au bout de 2h50 de jeu (13-10)…
Finale de légende en point d’orgue
Une finale déjà dans la légende de La Marseillaise, par sa dramaturgie, son niveau de jeu, et ces moments mémorables, entre stratégie malgache ultra spectaculaire et les moments de magie des éternels Quintais-Suchaud… Les vainqueurs 2024 auront tenu jusqu’au bout, revenant à 11-9 après avoir été mené 11-4 et 8-0. Et ce, après un marathon à Borély, et ce quart de finale inoubliable face à l’autre équipe malgache, des vice-champions du monde Tianakely, Zigle et Baloty.
Pour commencer cette finale, on peut s’étonner de la tactique malgache, qui délaisse son « tout-pour-le-tir » pour privilégier un temps le point. Par deux fois, Philippe Quintais sort le but involontairement. Pas plus mal, alors que Mada domine et que « Tonnerre » enchaîne les piles.
Le show de la Grande Île !
Les Phi-Phi ne sont pas tout à fait rentré dans cette finale avec leur prestance habituelle, poussés à tirer par des Malgaches souples dans leur tactique offensive. 2/2 Suchaud, très belle reprise de Jouffre mais nouvelle sortie de but, cette fois signé Tonnerre ! Alors que Jouffre réussit deux superbes reprises boum : 2 piles de Tonnerre. Quintais s’y casse les dents, Suchaud aussi. Avec 3 boules en main pour finir, Mada attaque et Yves claque à 2 reprises ! Même si le jeu bouge un peu, ça fait 4 points pour Madagascar, qui décolle (0-7).
Sur la mène suivante, les tenants du titre haussent le ton ! Un carreau chacun, conjugués à un rare manqué de Tonnerre, et la dernière boule est pour Jouffre : son tir à la raspail ne touche pas, un de plus pour Mada (8-0).
Et c’est le moment du scénario malgache. Un choix de jeu et une exécution dont eux seuls ont le secret… Après des approximations et un manqué au tir, on active le plan. Les rôles tournent en pleine mène, Tonnerre passé au point ne se rapproche pas assez et Yves s’attaque au but : et ça sort ! Même suivante : copié-collé, avec une nouvelle sortie de but, à quitte ou double !
Tactique malgache, Jouffre héroïque
Lova est donc passé tireur, pour répondre aux carreaux de Suchaud. C’est Jouffre qui fait la différence, avec deux reprises dans un mouchoir de poche, et les vainqueurs 2024 ouvrent leur compteur (3-8). La force malgache en démonstration : Lova ex-pointeur tape double, idem pour Tonnerre malgré son poste de pointeur officiel, qui s’offre un superbe carreau ! (3-9).
Ensuite, on inverse les rôles : mène de tir pour Suchaud, puis Quintais et même Jouffre ! Son tir à la rafle fait carreau, et les tribunes explosent. Le chouchou du stade ne peut rééditer l’exploit une deuxième fois, son tir à quatre ne donne rien, un seul point (4-9) Cette fois, on reprend les rôles habituels : c’est Mada au tir. Le plein, hormis Yves à la conclusion, qui avait carreau gagné ! (4-11)
Le sursaut des légendes, éternelles malgré tout
Même au pied du mur, la magie des Phi Phi opère, et la finale bascule dans une autre dimension. Carreau Suchaud, rendu par Lova, re-rendu par Quintais, et re-re rendu par Lova !! Yves sort le but, cette fois involontairement, on est repartis pour un tour, sous les vivas du Parc Borély ! D’autant plus que les tenants réduisent l’écart, en prenant l’ascendant cette fois au point (7-11), puis en ajoutant avec cinq boules pour finir, alors que Quintais manque un tir à cinq au carreau (9-10). Les légendes de la pétanque sont en feu pour défendre leur trphée : Suchaud fait le plein et Quintais marque (10-11).
Chaque boule pèse lourd, très lourd… un peu moins pour Suchaud évidemment, qui nettoient tout. En revanche, Quintais manque le tir, puis ne reprend pas… boule de gagne pour Yves, cest manqué, et les tribunes exultent ! (10-12) Derrière, c’est le Suchaud time, avec le carreau ! Ou presque, puisque la 2e est manquée. Dans un dernier sursaut d’orgueil, Quintais s’attaquera au but, sans succès cette fois.