Face aux limites du dispositif actuel, la Fédération Française de Football a décidé de lancer un groupe de travail chargé de proposer des ajustements au règlement qui fige la composition des championnats au 17 juillet.
Depuis 2009, la règle est claire : une fois la date du 17 juillet passée, la composition des championnats fédéraux ne peut plus évoluer. Seules exceptions possibles, une décision de justice ou une proposition favorable du CNOSF validée par le Comex. L’objectif affiché par la FFF était de sécuriser clubs et compétitions en garantissant une stabilité indispensable à l’organisation d’une saison. Mais face à certaines situations complexes, la pertinence de ce dispositif est aujourd’hui réinterrogée.
Un cadre juridique protecteur mais contraignant
Pensée pour donner aux clubs à statut fédéral une visibilité indispensable sur leurs déplacements, leurs budgets et leurs effectifs, cette règle diffère de celle appliquée par la LFP, ce qui a parfois alimenté des comparaisons délicates avec le football professionnel. Le cas récent du FC 93 Bobigny illustre parfaitement les limites du système : après l’exclusion de l’AC Ajaccio des compétitions nationales, la formation francilienne n’a pu intégrer les championnats, la date butoir étant déjà dépassée. Ni la voie du CNOSF, ni celle de la justice n’ont permis de contourner l’application stricte du règlement.
Conséquence directe : les championnats concernés (National, N3, U17 et U19 nationaux, mais aussi D1 Futsal masculin et D1 Futnet) se retrouvent avec une équipe en moins cette saison. Un dénouement jugé sévère par certains observateurs, même si la FFF insiste sur la nécessité de maintenir une cohérence organisationnelle.
Un groupe de travail pour envisager des évolutions
Consciente des difficultés ponctuelles que peut générer ce verrou réglementaire, notamment face à des clubs dont la situation financière réelle peut avoir été dissimulée à la DNCG, la FFF a choisi d’ouvrir le débat. Un groupe de travail, animé par Joëlle Monlouis (Secrétaire Générale de la Fédération), a été mis en place. Sa mission : formuler des recommandations concrètes pour la saison prochaine.
Les premières pistes seront présentées au Comex en octobre, puis soumises à l’Assemblée fédérale en décembre. En cas de validation, les ajustements pourraient être appliqués dès les prochaines saisons. La Fédération insiste toutefois : la sécurité juridique restera le socle du dispositif, mais les modalités d’application pourraient être repensées pour gagner en souplesse. Les prochains mois seront donc décisifs pour définir un cadre plus adapté, capable de répondre aux réalités sportives, économiques et éthiques du football fédéral.