Sacrée championne du monde WBC Silver samedi dernier à Uzès, Émilie Sonvico a marqué les esprits en s’imposant par KO dès le premier round face à la Britannique Dee Allen. Devant son public, la boxeuse française est revenue sur sa préparation, ce combat expéditif et les perspectives désormais ouvertes sur la scène internationale.
Quelle a été la première émotion qui vous a traversée en levant les bras ?
Je me suis dit, ça y est, c’est fini, dans le sens de la préparation. J’ai eu une grosse préparation pour ce combat, ça a duré trois mois. Et sur cette droite-là qui est passée, je me suis dit le travail est fait, le devoir est accompli.
Est-ce que vous pouvez m’en dire plus sur votre préparation pour ce combat ?
On est parti sur trois mois de préparation où on a fait le choix de rester à Uzès, de rester à la maison, de préparer ça tranquillement entre nous. On ne ressentait pas forcément le besoin d’aller s’expatrier ailleurs. J’avais ce qu’il fallait directement ici, à la maison. Il y a eu une grosse préparation physique, mentale, boxe pour pouvoir arriver le jour J prête.
Justement, le jour J, comment vous vous sentiez avant le combat ?
Détendue, puisque de toute façon, le travail avait été fait, il n’y avait pas de raison d’avoir plus de tension que ça. L’échauffement s’est passé tranquillement, on est montés en chaleur, montés en agressivité et puis derrière, c’est retranscrit sur le ring.
Le combat a finalement été très expéditif. Qu’est-ce que vous aviez identifié chez votre adversaire pour prendre l’avantage aussi rapidement ?
On avait identifié qu’il y avait des erreurs de tête, ça se voyait assez régulièrement sur la vidéo. Donc on savait que potentiellement des combinaisons en crochet au-dessus de sa garde pouvaient passer. Je n’avais pas prévu forcément de lancer une combinaison aussi tôt dans le match, mais j’ai vu le trou et je me suis dit : je tente.
Pensiez-vous terminer le combat aussi rapidement ?
Je savais qu’il y avait une possibilité effectivement, parce qu’on avait préparé le fait de faire mal pour pouvoir terminer le match avant. Donc non, ça ne m’a pas non plus étonnée vu l’impact du coup. Elle aurait pu se relever bien évidemment, mais vu l’impact, ça aurait été un peu compliqué.
Vous combattiez à domicile. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Je trouve que c’est un avantage d’être auprès des siens. Moi, ça m’enlève toute pression. On est vraiment à la maison, dans un cocon. En plus, on est sur un public qui est quand même respectueux. Les Anglais ont été très bien accueillis, il n’y a pas eu de sifflets. C’est un public connaisseur de la boxe, très respectueux et qui est vraiment présent sur les encouragements et tout au long de l’année sur les préparations.
Qu’aimeriez-vous dire à celles et ceux qui vous soutiennent depuis le début ?
Un grand merci, forcément, puisque leurs encouragements, leur volonté de nous voir réussir, c’est quelque chose qui nous porte au quotidien. Les enfants quand ils pleurent quand je gagne, c’est quelque chose, mais avoir des adultes pleurer, c’est toujours un peu particulier. Ils sont tellement investis, il y en a qui nous souhaitent vraiment du bien et ça, c’est quelque chose de génial.
Cette ceinture WBC Silver, qu’est-ce qu’elle symbolise dans votre carrière ?
Chez nous, en boxe anglaise, la WBC est la plus grosse organisation de boxe professionnelle. Forcément, ça représente une grosse performance sportive, mais aussi un plaisir. Dans le monde de la boxe, on apprécie énormément cette fédération, donc c’est génial.
Ce succès peut-il vous apporter de nouvelles opportunités ?
Bien sûr, on est sur des ouvertures de portes. Là, je suis quasiment sur ce qui peut se faire de plus haut au niveau du classement. Donc, bien sûr que ça peut ouvrir des portes, que ce soit avec cette fédération ou avec les autres fédérations internationales. Après, ça reste de la boxe professionnelle. Donc, on reste aussi sur un aspect, au-delà de l’aspect sportif, on reste sur un aspect un peu plus business, où tout se négocie avant les combats.
Quelle est la suite pour vous désormais ?
Un petit peu de vacances pour les fêtes. Après, on est déjà en négociation potentiellement pour d’autres combats sur 2026, potentiellement avec cette fédération-là, mais aussi d’autres fédérations. Donc, pour l’instant, rien de concret. On est en discussion, mais je pense qu’on me verra à nouveau dès le premier trimestre de l’année.
Vous êtes-vous fixé des objectifs précis pour la suite de votre carrière ?
Non, pas forcément. Quand je suis passée professionnelle, après avoir quitté l’équipe de France, j’avais besoin de me faire plaisir. Il s’avère que les résultats sportifs suivent et les opportunités aussi. Tant mieux. Donc si ça se présente, on saisira la chance et puis sinon on continuera notre petit bonhomme de chemin.



























