E-Motion des sim-centers pour le grand public
À l’origine, les simulateurs développés avec la start-up provençale LP SIMU avaient un usage très ciblé : entraînement des pilotes maison et animations premium pour les clients de marques sportives, de prestige. L’idée d’E-motion naît quand Edouard Schumacher réalise que ces outils de niveau professionnel pourraient devenir une porte d’entrée pour le grand public. L’objectif est clair : transformer un outil d’élite en expérience accessible.
Dans les sim-centers E-motion, tout le monde peut venir jouer ou s’entraîner, en solo, entre amis ou avec son entreprise, sur des simulateurs très immersifs, parfois intégrés dans de véritables châssis (jusqu’à une Formule 4 réelle transformée en simulateur dans un centre au Luxembourg). Les tarifs se situent autour de 20 à 30 euros la session (avec la possibilité de s’abonner), loin des budgets nécessaires pour rouler en GT ou en monoplace.
La technologie comme moteur d’une nouvelle démocratisation du sport automobile
Pour le fondateur, le levier technologique est central : « On va pouvoir démocratiser par la tech un sport qui est extrêmement coûteux« . E-motion revendique un modèle « salle de sport » : accessibilité, récurrence, communauté, avec la possibilité de venir aussi bien pour s’amuser que pour se préparer sérieusement.
Surtout, la frontière entre virtuel et réel n’a plus vraiment de sens. Les simulateurs sont devenus un outil standard de travail dans le haut niveau, y compris en Formule 1. « Entre un de nos simulateurs et une performance dans le monde réel, ça joue en dixièmes ou en centièmes de seconde« , insiste Edouard Schumacher, qui voit dans cette précision un argument décisif pour en faire une vraie filière de développement.
Du jeu vidéo à la piste : une filière de détection
Derrière le réseau de centres E-motion se cache un deuxième étage : The Grid, structure chargée d’organiser des championnats en ligne sur ces simulateurs. L’idée est de proposer toute l’année des compétitions thématisées, avec classement général, points cumulés et pour certains formats, des récompenses bien réelles. Symbole de cette passerelle, le « Volant Elf » : un championnat sur simulateur, organisé avec la marque Elf, qui doit permettre à la lauréate ou au lauréat de décrocher une saison en voiture de course, probablement en Alpine.
D’autres compétitions sont en préparation et E-motion revendique un positionnement clair : faire du virtuel « un outil de détection et de promotion de jeunes talents« , avec à la clé des opportunités concrètes sur circuit. Cette démarche s’accompagne d’un discours d’inclusion assumé. Le simulateur supprime certaines barrières classiques du sport automobile : l’argent, le réseau, mais aussi les biais de genre. « Les pilotes femmes sont très peu nombreuses. Mais là, face à la machine, on est tous sur un pied d’égalité« , souligne Edouard Schumacher, qui cite l’exemple de Lilou Wadoux pour illustrer le potentiel des profils féminins.
Une technologie française au cœur du projet
Le projet s’appuie aussi sur une technologie « 100 % assemblée en France« , paramétrée « par des pilotes pour des pilotes« , avec une architecture propriétaire et des composants haut de gamme. Au-delà du matériel, E-motion développe son propre système d’exploitation pour certifier les performances, arbitrer les courses et garantir la crédibilité des championnats : condition indispensable pour que les résultats puissent servir de base à une filière vers le réel.
Déjà implanté à Paris, au Luxembourg et bientôt à Rome, le réseau doit se développer via notamment un modèle de franchise. Parallèlement, des structures mobiles, camions transformés en sim-centers, permettent d’animer de grands événements comme les 24 Heures de Spa ou le GP Explorer. Dans l’esprit de son fondateur, l’avenir du sport automobile passera par ce type de passerelle : plus de pratiquants, plus d’identification, plus de récits. Avec une promesse simple pour celles et ceux qui s’installeront derrière le volant virtuel : « Il n’y a pas de trêve hivernale chez nous. La course ne s’arrête jamais.«

























