Un an après leur sortie de route aux Jeux de Paris, Aline Chamereau et Clémence Vieira ont inversé le scénario. Finalistes de l’Euro à Düsseldorf (30 juillet au 3 août), elles offrent à la France sa première médaille continentale depuis 26 ans. Elles voulaient se relever. Elles ont fait bien plus : elles ont hissé la France sur le podium européen.
Elles n’ont pas ramené l’or. Mais elles ont offert bien plus qu’un titre. Aline Chamereau et Clémence Vieira sont devenues vice-championnes d’Europe de beach-volley, au terme d’une finale accrochée face aux Ukrainiennes Maryna Hladun et Tetiana Lazarenko, à Düsseldorf (21-23, 21-18, 16-14). Un résultat historique. Mais surtout, l’aboutissement d’un chemin construit à deux, entre patience, rigueur et confiance.
C’est la première médaille continentale pour la France depuis 1999. À l’époque, Annabelle Prawerman et Cécile Rigaux s’étaient déjà parées d’argent. Avant elles, seul le duo Jodard–Penigaud avait réussi à grimper sur un podium européen (or en 1993). Chamereau et Vieira deviennent ainsi la troisième paire tricolore à inscrire leur nom dans l’histoire du beach français.
Un tournoi pour se reconstruire
Il y a un an, elles quittaient Paris la tête basse, éliminées dès le premier tour des Jeux Olympiques : trois matchs, trois défaites. Personne ne les attendait aussi haut, aussi vite. Mais Aline Chamereau (29 ans) et Clémence Vieira (24 ans) ont décidé de ne rien laisser au hasard. Une nouvelle dynamique est lancée, avec un travail de fond, une préparation mentale et physique revue, et une réorganisation pilotée par Christophe Victor, directeur de la performance. « Cela fait du bien que notre travail soit récompensé, même si on ne réalise pas encore. C’est aussi important pour le staff, car c’est leur récompense« , confie Aline Chamereau sur le site de la FFVolley.
Match après match, leur Euro a pris forme. Un quart de finale solide. Une demi-finale bluffante face aux tenantes du titre allemandes, balayées 0-2 (13-21, 16-21). Et enfin, cette finale tendue, haletante, où les Françaises arrachent le premier set après avoir sauvé cinq balles. Le deuxième set leur échappe, mais rien n’est joué. Dans un tie-break étouffant, elles tiennent, résistent, recollent… jusqu’à ce que tout se joue sur un rien. Battues 2 sets à 1, elles tombent à deux points du sommet, mais avec les honneurs.
Deux parcours, une même ligne
Clémence Vieira, la Grenobloise : lucide, précise, capable de briller partout sur le sable. Aline Chamereau, la Lyonnaise : solide, expérimentée, véritable mur au filet. Depuis 2021, elles avancent côte à côte, complices et complémentaires. L’une anticipe, l’autre verrouille. Et ensemble, elles s’élèvent.
Leur trajectoire, c’est celle de deux passionnées. Clémence Vieira découvre le volley il y a 17 ans, avant de se tourner vers le beach il y a huit ans. Aline Chamereau débute à 13 ans, et choisit le sable à 18. Deux parcours différents, mais une ambition commune. Ensemble, elles décrochent les titres de championnes de France en 2022 et 2023.
Leur progression n’a rien d’un éclair isolé. C’est le fruit d’un duo solide, qui apprend de ses chutes et construit sur chaque rebond.
L’argent comme tremplin
Cette médaille d’argent n’est pas une fin en soi. C’est un tremplin. Ce podium européen replace la France dans le paysage du beach volley féminin international. Et l’histoire ne fait que commencer. Dès la fin août, Chamereau et Vieira seront de retour sur le Beach Pro Tour Élite, à Hambourg, avant de viser plus haut encore avec les Championnats du monde en Australie (14-23 novembre). Aujourd’hui 10e au classement mondial, elles avancent. Ensemble. Et avec ambition.