À trois mois de Milan-Cortina 2026, Alexis Pinturault s’apprête à vivre ses quatrièmes et ultimes Jeux olympiques. De retour après deux saisons marquées par les blessures, le champion français mise sur le géant, sa discipline de référence, pour retrouver son meilleur niveau.
Vous allez disputer vos quatrièmes Jeux olympiques. Avant d’en parler, comment allez-vous physiquement aujourd’hui ?
Ça va bien. L’inverse de l’an dernier, j’avais beaucoup de douleurs, c’était compliqué, il y avait beaucoup de compensations. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas. Je ne dis pas que j’ai les mêmes genoux qu’il y a deux ans, mais mon corps est en très bon état et me permet de skier librement. C’est le principal.
Comment abordez-vous ces Jeux 2026, qui seront très différents des précédents ?
Je suis dans une phase particulière de ma carrière. Je reviens de blessure, j’ai plus beaucoup de repères, il y a beaucoup de choses que je dois reconstruire. Je ne vais faire qu’une seule discipline. Ils seront différents sur presque tout par rapport aux autres Jeux Olympiques que j’ai fait. J’étais en favori sur les Jeux précédent, là ce ne sera probablement pas le cas. Ça montre à quel point les choses ont bien évolué et montre le chemin qui me reste à parcourir jusqu’à février.
Aborder des Jeux sans être favori, avec ce côté incertain, vous excite ou vous inquiète ?
Les deux. C’est excitant, mais aussi angoissant. J’avais l’habitude d’attaquer les saisons avec beaucoup de certitudes. Là, il faut tout reconstruire. La maison n’est pas encore terminée. Il faut travailler mentalement aussi, après une blessure.
Pourquoi avoir choisi de ne courir qu’en géant ?
C’est la discipline où j’ai été le plus performant pendant toute ma carrière, celle où j’ai eu le plus de victoires et de podiums. Avec un délai aussi court et avec une perspective comme les Jeux Olympique, qui est aussi importante, je pense qu’on veut maximiser ses chances de retour à la plus haute performance et pour ça il faut aller à l’essentiel.
En termes de sensations, vous allez plutôt miser sur le feeling ou sur la technique ?
Ce sera un mélange. La technique préparée est importante pour retrouver les meilleurs automatismes. Mais il faut garder du feeling, car c’est là où il y a le plus de performance.
Le retour des Jeux en Europe, change-t-il quelque chose pour vous ?
Oui, c’est très appréciable. Ce sera un retour dans un pays du ski, du ski alpin aussi. C’est bien pour nos familles, nos amis, nos partenaires et les fans de ski. Les sports de neige, c’est plus en Europe que ça se passe. Ce sera pour nous très intéressant et une belle expérience à vivre.
Ce seront vos derniers Jeux olympiques ?
Oui. Je me suis posé la question, encore plus étant donné que les prochains Jeux seront à Courchevel, donc dans ma station. Mais on remet aussi les choses en perspective : les deux dernières années ont été extrêmement difficiles. Revenir de ces blessures demandait beaucoup d’énergie et l’horizon 2030 est très loin pour un athlète qui a déjà 34 ans et qui va sur ses 35. C’est un choix serein et réfléchi de se dire que ces Jeux seront les derniers.
Même si vous ne serez plus athlète en 2030, pensez-vous être impliqué dans ces Jeux à Courchevel ?
Je pense que j’y serai, oui. Il y a pleins de facettes différentes, peut-être dans le côté hébergement, car dans la famille, on est des hébergeurs. Après, il peut y avoir une relation avec le club des sports, qui sera très impliqué dans l’organisation. Je pourrai apporter quelque chose sur le terrain.

















