En cette rentrée, Thierry Alliesse, président de la Ligue Ile-de-France de rugby, se confie sur les projets et actions mis en place pour permettre au rugby francilien de continuer à grandir.
Quel est l’enjeu majeur de cette rentrée pour la Ligue Ile-de-France de rugby ?
Sur le plan sportif, nous avons bien évidemment à cœur de bien lancer nos compétitions habituelles. Je pense aux compétitions seniors bien sûr, mais aussi aux événements concernant les jeunes et les écoles de rugby.
L’un des enjeux de cette rentrée concerne d’ailleurs les écoles de rugby. C’est un sujet que nous voulons développer en incitant les clubs à créer des antennes d’écoles de rugby afin d’arriver à un meilleur maillage du territoire francilien. Le but est d’avoir une pratique plus étendue qu’elle ne l’est aujourd’hui.
La Ligue Ile-de-France est également positionnée sur beaucoup de projets citoyens. Je pense par exemple aux jeunes qui vont entrer en apprentissage au sein de la Ligue et qui vont travailler dans les Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV). C’est un projet initié depuis cinq ans. Nous avons également toutes les formations à mettre en place pour accompagner les clubs dans leurs structurations et la formation de leurs éducateurs et entraîneurs.
En cette rentrée, on est donc beaucoup plus dans la consolidation des projets qui sont déjà lancés depuis plusieurs années plutôt que dans la création ou la mise en place de nouveaux projets.
Quel bilan tirez-vous de la saison qui s’est écoulée en termes de dynamique globale pour le rugby francilien ?
La couverture médiatique nous aide évidemment beaucoup et nous a permis de nous rendre compte que le rugby plaît. Maintenant, l’un des enjeux forts est de parvenir à transformer cette envie de voir du rugby en désir de le pratiquer. Nous n’avons pas progressé en nombre de pratiquants chez les garçons, c’est donc un sujet fort pour nous, il faut que l’on parvienne à attirer de nouveaux pratiquants dans les clubs. En revanche, chez les féminines, les chiffres sont en hausse. Je pense que la Coupe du Monde féminine va d’ailleurs donner un coup de boost supplémentaire pour cette pratique féminine.
Attirer des licenciés, c’est le challenge de la Fédération française de rugby, mais c’est aussi celui des Ligues au cœur des territoires. On est le deuxième sport sur le plan médiatique, mais on est le neuvième en nombre de licenciés. Il faut que l’on réussisse à mettre le rugby au niveau qui devrait être le sien, et cela commence par l’Ile-de-France. Nous avons un territoire francilien où il n’y a pas d’offre rugby à certains endroits. On a un véritable enjeu de couverture territoriale, c’est pour cela qu’on incite les clubs à créer des antennes d’écoles de rugby.
Vous évoquiez un peu plus tôt des projets citoyens. Cette dimension sociale et sociétale prend-elle de plus en plus d’ampleur dans tout ce que met en place la Ligue Ile-de-France de rugby ?
Nous avons à cœur de développer le rugby dans les quartiers populaires. C’est pour cela que nous avons engagé tout un projet autour des Quartiers Prioritaires de la Ville. Nous allons dispenser un BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) aux jeunes en apprentissage pendant un an. Durant cette année, les jeunes intègrent des clubs candidats.
On le forme et il mène des actions en coordination avec le club. L’objectif final, c’est que le club le recrute. La Ligue Ile-de-France apporte une contribution financière pour pérenniser l’emploi. Au-delà de ça, on les aide à monter des dossiers de financement pour financer leurs projets. C’est un sujet essentiel à nos yeux, car dans les quartiers populaires, le rugby n’est pas connu, pas regardé, pas suivi. Apporter le rugby dans ces territoires qui en sont éloignés, c’est capital.
Sur le plan événementiel, quels vont être les temps forts pour le rugby francilien cette saison ?
On vient de vivre des années marquées par la Coupe du Monde et les Jeux Olympiques, ça va donc être logiquement un peu moins dense (rires). Plus sérieusement, nous avons toujours des événements récurrents comme les finales régionales par exemple. Nous avons également le projet de créer, en 2026, les Oscars du rugby francilien. Cela va nous permettre de valoriser les clubs et tout ce qu’ils mettent en place tout au long de l’année.
En Ile-de-France, nous sommes également fortement positionnés sur le rugby à 7. Beaucoup de joueurs issus de la formation francilienne constituent les rangs de l’équipe de France. On va donc continuer de développer le rugby à 7, notamment en créant des événements autour de cette pratique. Et puis, ce 14 septembre, nous allons participer à la Fête du Sport. La Ligue Ile-de-France de rugby va intervenir sur Paris aux côtés de la Fédération française de rugby.