À la suite de la journée d’immersion organisée ce jeudi 4 septembre à Béthune dans le cadre du projet de copilotage inclusif, Patrick Perrin, adjoint au maire chargé des sports, revient sur cette initiative labellisée « Grande cause nationale 2025 – Parlons santé mentale ».
Comment est née l’idée que des jeunes en situation de handicap participent au Rallye le Béthunois aux côtés de pilotes professionnels ?
C’est un de nos éducateurs qui a eu cette idée. On s’est dit pourquoi pas ? C’est vrai que c’est une première en France. Nous avons pris le temps de mûrir le projet, puis nous avons contacté l’Institut Médico Educatif (IME), qui a immédiatement répondu présent. Le Stade Béthunois Automobile, organisateur du rallye, ainsi que l’ASA, la Ligue et la Fédération Française du sport automobile, tout le monde a mis sa main à la patte pour développer ce projet.
Depuis quand travaillez-vous dessus ?
L’idée est née vers le mois d’avril. Dès lors, nous avons organisé environ quatorze séances de formation avec les jeunes. Nous leur avons expliqué le rôle d’un copilote, les notes à prendre, les symboles pour les virages… On leur a inculqué cet apprentissage là. Après, on leur a montré les virages et ce sont eux qui ont mis leurs touches sur les notes. Puis nous sommes allés dans le shakedown et ils ont pris leurs notes sur la route réelle. Ce jeudi, il s’agissait de la rencontre entre les neufs enfants en situation de handicap et les pilotes qui vont les prendre en charge la semaine prochaine. Chaque pilote a briefé son copilote à venir avec des notes un petit peu plus spécifiques.
Quel a été le ressenti des jeunes et des pilotes ?
C’était extraordinaire, les enfants étaient enchantés, heureux. Les éducateurs de l’IME nous ont confié que ce projet avait redonné aux jeunes le goût de la lecture et de l’écriture, grâce à l’univers automobile. C’est incroyable la faculté qu’ils ont d’adaptation sur un projet comme ça et l’osmose avec les pilotes, ça s’est très bien passé dans la voiture.
Pourquoi était-ce important d’associer le Rallye du Béthunois à un projet inclusif ?
C’est un projet innovant qui est labélisé « Grande cause nationale 2025 – Parlons santé mentale » et qui, pour nous à Béthune, nous tient à cœur puisqu’on est pour l’inclusivité des gens. Pour Béthune, être pionniers là-dedans, ça nous donne vraiment du baume au cœur.
Que souhaitez-vous que ces jeunes et leurs familles retiennent de cette expérience ?
Les jeunes sont très friands de courses automobiles, donc on s’est dit pourquoi pas essayer d’amener cette discipline qui est un peu élitiste à des gens qui n’ont pas l’habitude ou qui en rêveraient peut-être, mais qui n’ont pas la faculté et la capacité de le faire. Et finalement, on s’aperçoit que, via cette passion automobile, on arrive à driver des choses avec ces jeunes et ça, c’est un objet de satisfaction qui est quand même important. Puis quand on voit les yeux qui brillent, quand on voit les sourires, c’est super.
Concrètement, comment se déroulera le jour J ?
Le jour J, lors du Rallye le Béthunois, le 12 septembre, ils vont s’habiller, ils vont monter dans la voiture et faire deux fois la boucle du Shakedown avec les pilotes professionnels.
Pensez-vous que ce projet peut changer le regard sur le handicap ?
Je pense que oui. Le sport automobile, c’est quand même quelque chose d’assez rigoureux, parce qu’on ne fait pas n’importe quoi quand on fait de la course automobile. On arrive à faire passionner les jeunes et à les amener à notre niveau. Donc, je pense que sur l’expérience d’un projet inclusif, c’est un signal fort.
Envisagez-vous une suite au projet après 2025 ?
Je le crois. Nous avons pris toutes les précautions nécessaires avec la Ligue et la Fédération, qui suivent le projet de près et s’y intéressent beaucoup. Je suis convaincu que d’autres initiatives de ce type verront le jour ailleurs en France.