Repris en 2020 par une toute nouvelle équipe, l’Union Sportive Alfortville Lutte est un club qui surfe désormais sur une dynamique positive. Notamment grâce au travail de trois lutteurs de haut niveau.
Reprendre un club en plein Covid ? C’est l’idée un peu folle qui a germé dans la tête de Maxime Fiquet, sportif de haut niveau, au moment de se pencher sur le cas de l’Union Sportive Alfortville Lutte. « Je travaillais au Comité régional d’Île-de-France. L’une des personnes en charge de la gestion du club a souhaité passer la main, il m’a proposé de prendre la suite. Je savais que ce type de projet pouvait m’intéresser, mais je ne voulais pas me lancer seul. En connaissant le haut niveau et les difficultés pour vivre de la lutte, je me suis dit que ça pouvait intéresser des lutteurs encore en activité, que ça pouvait leur permettre de dégager un petit revenu avec plusieurs interventions sur la semaine. »
110 licenciés au compteur
Progressivement, l’équipe se constitue : Maxime Fiquet est en charge du développement, avec Iliass Laissaoui à la présidence. Saifedine Alekma devient l’entraîneur des adultes, Marwane Yezza celui des enfants. « On a repris officiellement le club en septembre 2020, à la sortie du Covid. On a eu un démarrage en douceur, les restrictions n’étaient pas tout à fait levées. On est vraiment parti de zéro licencié. On a fini la saison avec 35 licenciés. Après, tout s’est enchaîné », confie Maxime Fiquet. « Au fur et à mesure, on a mis en place un projet structuré qui nous permet d’atteindre aujourd’hui 110 licenciés. Nous avons déjà un titre de champion de France, la dynamique est donc très bonne, tout s’enchaîne comme je l’avais espéré. »
Au fil des mois, l’Union Sportive Alfortville parvient à fédérer autour de la pratique de la lutte, un axe fort du club. « Concernant le projet sportif développé par le public, nous nous concentrons beaucoup sur le jeune public, qui est plutôt axé sur une pratique loisir. On ne les oblige pas à participer aux compétitions. Chez les adultes, c’est un peu plus mixte. Il y a beaucoup de loisir, mais il y a aussi des pratiquants qui passent à la compétition », détaille Maxime Fiquet. « Ce haut niveau s’est installé, sans trop le vouloir. Mais les entraîneurs et moi-même sommes issus du haut niveau, c’est venu naturellement. Nous avons à cœur d’amener des jeunes et des moins jeunes vers la pratique compétitive. Nous prônons le dépassement de soi et le goût à l’effort, ce qui débouche forcément sur la compétition. »
Une compétition organisée le 13 avril
Une dynamique vertueuse sur le plan sportif… mais aussi économique, une condition sine qua none aux yeux de Maxime Fiquet. « Je voulais une gestion moderne du modèle associatif, à l’instar d’une petite entreprise. Nous avons donc mis à jour le montant des cotisations pour avoir un modèle économique viable et dépendant le moins possible des subventions publiques », explique-t-il. « Mon rôle principal a d’abord été d’instaurer une relation de confiance avec la municipalité, notre principale source de financement public. Nous avons aussi le soutien du Comité régional Île-de-France de lutte. La Ville d’Alfortville est très heureuse du développement du club, d’autant que nous avons pu participer à pas mal d’événements qui sont très importants pour la municipalité. Je pense aux Jeux du Val-de-Marne et aux nombreuses initiations mises en place. Avec le Comité régional de lutte, on participe à tous les rassemblements régionaux, les stages, les journées d’entraînement, l’INSEP, etc. Dès la deuxième année, nous avons engagé des candidats concernant la formation d’entraîneurs. La formation est un sujet important de développement du club, nous avons à cœur de montrer au Comité régional de lutte que nous sommes un appui important pour éventuellement organiser des compétitions. »
Les compétitions, justement, vont progressivement se mettre en place pour l’US Alfortville, qui va prochainement organiser un événement capital dans l’histoire du club. « La première compétition que je voulais organiser, c’est une compétition en l’honneur du président historique du club, Christian Peslerbe. Il a dirigé le club pendant une quarantaine d’années et est malheureusement décédé en 2017 », raconte Maxime Fiquet. « Je trouvais important de pouvoir lui rendre hommage via un événement. Cette compétition aura lieu le 13 avril sous forme de rencontres par équipes pour les jeunes. Le format est assez peu proposé, nous avons donc hâte de voir si les clubs vont répondre présents pour, pourquoi pas, faire perdurer cet événement dans les années à venir. »