Pierre Vaultier : « Mon plan s’est déroulé comme prévu »

3297767 15.02.2018 Pierre Vaultier (France) during the men’s snowboard cross at the 2018 Winter Olympics in Pyeongchang. Ramil Sitdikov / Sputnik / Icon Sport

À PyeongChang, Pierre Vaultier à réussi l’exploit de conserver sa médaille d’or olympique en snowboard cross. Entretien avec le natif de Briançon.

Cette médaille a-t-elle encore plus de valeur que celle remportée à Sotchi en 2014 ?

Oui, parce que tout mon plan s’est déroulé comme je l’espérais. Ce qui n’avait pas été le cas à Sotchi. Sur le plan mental, c’était plus compliqué. Ces 3 dernières saisons, j’ai tout « fracassé », je n’ai rien laissé aux autres. Rien n’est venu se mettre en travers de mon plan, donc il était obligatoire que je gagne. C’était extrêmement difficile car je me suis une pression dantesque. Ce que je n’avais pas à Sotchi.

Vous avez totalement assumé votre statut de favori…

Sur le même principe, il est toujours plus facile d’arriver au top que d’y rester pendant longtemps. En ce qui me concerne, cela fait 3 ans que j’ai retrouvé le chemin du leadership. Je pense que j’ai prouvé à tout le monde que j’étais suffisamment fort dans ma tête pour arriver à conserver celui-ci. En finale, ce qui a primé était l’instinct. J’ai fini avec une légère avance, mais suffisante pour gagner.

Est-il vrai que vous faites des fiches sur vos concurrents ?

C’est plutôt un mythe. Ce ne sont pas des fiches, mais disons que j’ai une base de données me permettant de connaître mes concurrents. Elle n’est formalisée nulle part, elle se trouve juste dans ma tête.

Quelles sont les grosses échéances qui vous attendent désormais ?

J’ai encore 3 épreuves de Coupe du monde. Elles vaudront la peine d’y participer, puisque je suis en lice pour un sixième Globe de cristal. Cela pourrait finaliser une carrière suffisamment longue. Je ne sais pas si je la stopperais carrière ensuite, je suis un peu indécis pour le moment.

Que vous reste-t-il encore à prouver ?

J’estime que je n’ai plus rien à prouver. Même avant ces JO, je considérais déjà que c’était le cas. Pour les courses d’un jour, j’avais déjà prouvé aux Mondiaux que j’étais capable de mener la barque. Si je continue, ce sera seulement par passion pour mon sport.

Novak Djokovic, qui vous ressemble beaucoup physiquement, souhaite vous rencontrer à Roland-Garros…

J’aimerais le rencontrer en terrain neutre. Je ne voudrais pas le déranger pendant un tournoi du Grand Chelem. Mais si tel est son souhait, c’est sûr que j’irais à Roland-Garros pour le rencontrer. Cela fait longtemps qu’on me parle de cette ressemblance. J’ai toujours eu énormément d’admiration pour cet athlète.

Arnaud Lapointe