Alice Bodeveix : « La savate, c’est avant tout mon défouloir »

Ce samedi, Alice Bodeveix va disputer la finale du championnat de France de savate boxe française (-65 kg). La tireuse de Clermont est là pour chercher ce titre chez les Elite A, après sa victoire en deuxième série en 2020.

Votre victoire en demi-finale remonte au 5 mars et a pu laisser des traces. Comment vous sentez vous, à une semaine du combat pour le titre à Boulogne-sur-Mer ?

Bien, j’ai repris l’entraînement depuis un bon bout de temps maintenant. Deux jours après la demi, je reprenais les gants. Le délai entre les combats est assez court, Maintenant, je me sens prête.

Cette demi-finale contre Eleonora Fiore était indécise, qu’est-ce qui a fait la différence ? Vous aviez plus d’énergie qu’elle sur la fin ?

C’était une adversaire que je connaissais bien, puisque c’était la troisième fois que je la rencontrais. J’ai bien pu me préparer à sa boxe, même si elle me connaissait aussi. Je sais que c’était quelqu’un qui cogne fort et qui a de la caisse, alors on a pas mal travaillé sur du cardio. Ça m’a aidé, j’ai pu tenir jusqu’au bout des 5×2 à bonne intensité.

Pour revenir sur votre parcours, comment êtes-vous venue à la savate ?

J’ai commencé autour de l’âge de 15 ans, en suivant ma sœur. Je ne savais pas quoi faire comme sport, et puis j’ai atterri là-bas par hasard. Ensuite, ma sœur est partie, mais moi je suis restée toujours dans le même club au Clermont boxe. J’ai été piquée, je ne voulais plus rater un entraînement, et aujourd’hui c’est vraiment ma passion.

Maintenant, c’est vraiment une part importante de votre vie, à côté de votre métier de cheffe de projet dans un laboratoire pharmaceutique ?

Oui, c’est clair. Maintenant, j’y consacre une dizaine d’heures d’entraînement, six jours par semaine. En loisirs, c’est vraiment mon défouloir, ça me permet de tout lâcher. En revanche, en période de compétition, c’est aussi pas mal de stress ! Il faut savoir répondre à la pression. Et avec l’enchaînement des combats, c’est presque comme un deuxième travail.

Si je comprends bien, ce n’est pas pour la compétition que vous avez commencé à l’origine ?

Ah non pas du tout. Pour moi, c’était d’abord un loisir, un défouloir. Quand j’ai commencé, à l’adolescence, c’est surtout un moyen de vaincre ma timidité et de m’affirmer, pour avoir plus confiance en moi. J’avais une super image de la boxe, j’étais attiré. Et ensuite, j’ai été mordu, je voulais tout le temps y aller ! Je pense que je voulais avant tout me prouver quelque chose à moi-même, je ne pensais pas aller jusqu’à chercher des titres. C’est venu ensuite.

Il y a deux ans, en 2020, vous êtes devenue championne de France de 2e série. Maintenant, vous combattez chez les Elite A, comment s’est passée cette transition ?

C’était un peu étrange, puisqu’il y a eu la période Covid juste après. Ensuite, j’ai été blessé, et j’avais presque raccroché les gants. Dans cette période d’incertitude, c’était dur de trouver un objectif. La transition n’était pas facile, mais surtout parce qu’il s’est écoulé beaucoup de temps. D’un autre côté, ça m’a permis de mieux me préparer. J’ai progressé, même si ce n’était pas facile et qu’il y a eu des rechutes. Avec cette demi-finale, j’ai vu que j’avais le niveau pour les Elite A.

Maintenant, vous visez de nouveau le titre. Qu’est-ce qui fera la différence sur cette finale ?

Cela va beaucoup se jouer au mental, dans la tête. C’est encore une adversaire que je connais bien, il faudra anticiper. Surtout, il faudra que je garde en tête que j’ai des capacités, que je garde confiance en moi. J’ai travaillé très dur pour en arriver jusque-là, et je dois rester concentrée.