Vincent Berlandis : « Deux tournois en même temps, c’est unique en France »

Grenoble Tennis

Début février, deux tournois de tennis de haut niveau ont fait vibrer Grenoble. Vincent Berlandis, directeur du Grenoble Tennis, revient sur cette édition 2022.

Un des point très positifs de cette édition 2022, c’est le retour du public. L’ambiance devait être très différente de l’année dernière ?

C’est sûr, on était très heureux de refermer cette parenthèse du huis clos et de retrouver du public. Les spectateurs ont répondu présent toute la semaine, surtout sur les affiches programmées en soirée. On a rempli les tribunes le week-end, notamment pendant les finales. Ça fait plaisir, c’est certain !

La spécificité à Grenoble pendant cette semaine, c’était l’organisation conjointe de deux tournois de haut niveau. On retrouvait d’un côté l’Engie Open de l’Isère pour les dames et de l’autre le Trophée de la Ville de Grenoble, pour les hommes. C’est un défi organisationnel ?

Historiquement, à Grenoble, nous avons notre tournoi féminin. Depuis quatre ans, nous avons aussi ce tournoi masculin. C’est totalement unique en France, nous sommes les seuls à faire ça. C’est unique d’avoir deux tournois professionnels, distribuant chacun des points WTA et ATP, lors de la même semaine. On en est fiers. Forcément, on mutualise certains aspects dans l’organisation, la logistique, la communication… Effectivement, on a le double de joueurs et joueuses sur site, alors c’est plus difficile de programmer des matchs, bien que l’on ait la chance à Grenoble d’avoir beaucoup de courts disponibles. Même avec deux tournois, on parvient à avoir des conditions satisfaisantes pour les matchs et les entraînements.

« Nous avons professionnalisé le tournoi féminin »

Concernant le tournoi féminin, il y a eu une montée en gamme cette année. Le tournoi est passé d’une dotation de 25 000$ à 60 000$, pour devenir un Challenger. Vous avez ressenti une hausse du niveau sportif ?

Habituellement, on avait des joueuses entre la 150 et la 300e place mondiale. Cette année, on avait trois joueuses du Top 100. Et plusieurs présentes en sont tout proche ou y ont déjà été par le passé. Il y avait un niveau beaucoup plus dense. Ce qui fait qu’on avait déjà les quarts de finale le niveau de jeu qu’on avait plutôt en finale !

L’annonce de ce passage en W60 est venue en décembre 2021, soit quelques semaines à peine avant la tenue du tournoi. Comment vous êtes-vous adaptés ?

C’est vrai que l’on s’était donné deux ou trois ans pour passer en Challenger. Finalement, il y a eu plusieurs tournois annulés fin 2021 en Asie en raison du covid, et la Fédération Française de Tennis a fait appel à nous. Ce sont des coûts supplémentaires certes, mais c’était notre ambition d’accéder à ce niveau. Alors nous n’avons pas laissé passer l’occasion.

Avec cette montée en gamme, qu’est-ce qui a changé pour vous ?

Cela nous a imposé de plus professionnaliser le tournoi, avec des juges de ligne et des ramasseurs de balle durant toute la durée de la compétition. Il y aussi plus d’attentes des partenaires, notamment quant aux retombées médiatiques. On est monté d’un cran dans plusieurs aspects du tournoi pour nous mettre à la hauteur des standards de ce niveau. On a eu des bons retours de la part des juges-arbitres, et je pense qu’on y est parvenu.

« Gravir une petite marche chaque année »

Concernant le tournoi masculin aussi, il y avait plusieurs joueurs intéressants. Plusieurs joueurs locaux ont pu se frotter à du bon niveau.

La chance d’organiser un Future, le premier niveau du circuit ATP, c’est que cela permet aux jeunes de notre club et des clubs voisins de jouer à niveau professionnel à domicile. Il y avait aussi beaucoup d’ambiance, avec les supporters qui ne voient pas souvent jouer leur poulain chez eux. En plus, on a eu deux locaux qui sont allés en quarts de finale, alors c’était top.

Pour les années à venir, quelles sont les perspectives d’évolution pour les tournois ?

L’objectif, c’est de gravir une petite marche chaque année. Pour l’année prochaine, rien n’est encore décidé, mais on a plusieurs pistes de réflexions. On ne sait pas encore si on va plutôt vers un rattrapage du tournoi masculin vers le féminin ou si on fait encore monter en gamme le féminin. Cela dépendra aussi des volontés de nos partenaires. Nous avons de supers infrastructures qui ont vocation à accueillir du haut niveau professionnel. On est habitués à l’accueil de grandes manifestations sportives, on a une équipe de 50 personnes entre professionnels et bénévoles qui tourne et le lieu est parfaitement adapté. Dans tous les cas, l’objectif est de faire évoluer le tournoi dans le bon sens, pour le rapprocher de l’élite mondiale.