Victoire Andrier : « Prendre l’ascendant sur mes peurs »

FFME

Depuis les Etats-Unis, avant la prochaine Coupe du Monde, la grimpeuse de la Team SPORTMAG revient sur les premières manches de l’année, où elle a pu prendre confiance et lancer sa saison.

Victoire, les manches de Coupe du Monde vous amènent à faire le tour du globe : où en êtes-vous en ce moment ?

Actuellement, nous sommes aux Etats-Unis, à Salt Lake City. Ici, on est à 1300m d’altitude, et ça se ressent niveau cardio ! Ces derniers jours, on a pu profiter d’une belle journée de repos en commun avec le reste de l’Equipe de France. On a visité des parcs nationaux magnifiques, vastes et immenses. Ça nous a fait beaucoup de bien. Personnellement, je me sens vraiment en voyage, à l’autre bout du monde ! Ces grands paysages sont réellement dépaysants. Ce week-end, on attaque la manche de Coupe du Monde de Salt Lake City. On a aussi l’escalade handi qui est là, et c’est très cool.

« A Jakarta, j’ai pu changer d’état d’esprit »

Comment se sont passés les premières manches de Coupe du Monde à Séoul et Jakarta ?

On est directement entrés dans le vif du sujet. A Séoul, j’ai fait une faute à tous mes runs, que ce soit en practice et en qualifications. J’ai loupé deux fois mon premier pied, une erreur que j’ai très rarement faite en compétition. C’était assez compliqué à gérer. En fait, je voulais trop m’engager, pour compenser une forme de peur que je n’ai pas assez pris au sérieux au moment d’aborder la compétition. Je ne me suis pas assez écouté, je n’étais pas totalement en phase avec moi-même.

A Jakarta, j’ai pu changer d’état d’esprit. Je me suis nourri de la bonne manière de l’enjeu, et j’ai réussi à me sentir vraiment présente. Au run de qualif, je fais ma faute de pied, mais ça s’est bien passé à l’arrivée. Certes, je ne suis pas encore en finale, mais j’ai pris l’ascendant sur mes peurs, sur moi-même, et c’est très engageant pour la confiance et la suite.

« On a tous mis une bonne semaine à se remettre des voyages »

Comment gérez-vous tous ces voyages, en particulier en termes de récupération, de trajets, de décalages horaires…

En passant de Séoul à Jakarta, c’est surtout le climat qui a changé, puisqu’il faut beaucoup plus chaud en Indonésie. Peu de décalage horaire cette fois-ci, puisqu’il n’y a que deux heures. En revanche, de Jakarta à l’Indonésie, c’était plus compliqué ! On a mis du temps à s’habituer. Encore maintenant, ça arrive de se réveiller à 5h du matin. Comme on est dans un appartement tous ensemble, dès qu’il y en a un qui se lève, tout le monde est réveillé ! (rires). On a tous mis une bonne semaine à se remettre des voyages. En termes d’entraînement, ça change aussi les choses. On s’adapte à la forme, avec des rappels de force plutôt que de longues séances de grimpe. On n’est pas dans un cycle de développement, plutôt d’entretien et de mise en forme.