Valentin Guichard : « Jura Sud aime beaucoup la Coupe de France »

(Romain Biard/Icon Sport)

Le coach de Jura Sud Foot (N2) nous raconte les coulisses de l’approche du grand match en 32e de finale de Coupe de France (dimanche, 15h30) face à l’AC Ajaccio, pensionnaire de Ligue 1.

Ce dimanche (15h30), le Jura Sud Foot s’apprête à vivre l’un des plus grands matchs de sa saison. En 32e de finale, c’est une équipe de Ligue 1, l’AC Ajaccio, qui se rend à Moirans-en-Montagne. Un choc, pour cette équipe jurassienne, engagée en N2, qui a déjà atteint les 1/16e de finale l’an passé (défaite face à Saint-Etienne 1-4). Les coulisses de ce parcours en Coupe de France et de la préparation de cette rencontre avec Valentin Guichard, coach de Jura Sud Foot.

Pour commencer, revenons sur cette qualification très particulière face à Limonest au tour précédent. Ces histoires d’éclairage et de match à rejouer, cela rajoute du piment à votre parcours ?

Valentin Guichard : Du piment oui, un peu… mais surtout du casse-tête ! On mène 3-2 à une vingtaine de minutes de la fin, et les lumières s’éteignent. Quand on a su qu’il allait falloir rejouer l’entièreté du match, c’était assez dur. On a beaucoup enchaîné, avec sept matchs en décembre. En N2, les effectifs ne sont pas bâtis pour jouer tous les trois jours.

« On en avait gros sur la patate »

Malgré tout, la qualification est au bout. En tant que coach, vous devez être satisfait de la réaction de vos joueurs ?

VG : La qualification est venue récompenser nos efforts et notre résilience. Il faut avouer que les garçons en avaient gros sur la patate, comme nous tous au club. On se sentait lésé, et on voulait réparer ça. Ça a été difficile de repartir, mais on a réussi.

C’est la 4e fois dans son histoire que le Jura Sud Foot arrive à ce stade de la compétition. Qu’est-ce que cela représente pour le club ?

VG : Le club de Jura Sud aime beaucoup la Coupe de France. Il y a une vraie affection pour cette compétition magique, unique… Cela fait 20 ans que nous sommes en N2. C’est la marque d’une vraie longévité, ce qui est assez remarquable dans le contexte du club. Alors, la Coupe nous permet d’affronter des équipes de niveau supérieur, et de proposer de grandes affiches à nos supporters.

« Niveau climat et état du terrain, on peut dire qu’on a un petit avantage ! »

Justement, contrairement au match face à l’AS Saint-Etienne l’an passé (délocalisé à Louhans-Cuiseaux), vous jouez à la maison cette fois-ci. C’est toujours mieux d’être à domicile…

VG : Oui complètement. Il y aura peut-être moins de monde que l’année dernière, puisque les supporters de Saint-Etienne s’étaient déplacés en masse. C’est très plaisant d’offrir cette opportunité à notre public. On a des repères dans ce stade, c’est toujours un avantage. En revanche, il pleut depuis plusieurs jours chez nous, et le terrain est très boueux… Au moins, niveau climat et état du terrain, on peut dire qu’on a un petit avantage comparé aux joueurs d’Ajaccio !

En N2, vous êtes actuellement leaders de votre poule. Comment est-ce que la Coupe peut influencer votre saison ? L’an passé, vous aviez dit que vos joueurs avaient plus de mal à se concentrer sur le championnat…

VG : Quand on entre en Coupe de France, les premiers tours nous permettent de garder du rythme entre les matchs de N2. C’est très important, pour faire tourner l’effectif et relancer des joueurs, par exemple en retour de blessure. Toutefois, plus on avance, plus la compétition oblige à pomper de l’énergie. En championnat, on a manqué de fraîcheur, ce qui s’est ressenti sur les résultats. Dans la tête, mes joueurs sont plus aguerris cette saison, l’expérience de l’an passé leur a servi. De toute façon, ils savent que si je vois un garçon lever le pied pendant les rencontres de championnat pour se préserver en vue de la Coupe, il se retrouvera à côté de moi sur le banc ! La Coupe de France, c’est magnifique et fédérateur. Pour des amateurs, avoir la chance de jouer contre des pros, c’est exceptionnel. Mais le championnat reste la base et il ne faut pas l’oublier.

« Un événement hors du commun qu’il faut savourer »

Comment est-ce que l’expérience du parcours en Coupe de la saison dernière peut vous servir cette année ?

VG : Dans ma tête, j’ai encore l’impression qu’on a joué ce match il y a 15 jours ! J’ai toujours cette sensation d’avoir mal construit mon onze-type, mais aussi mon approche de la rencontre. L’an passé, j’avais changé ma composition à chacun des matchs. Et c’est seulement face à Saint-Etienne que j’ai reconduit le même onze que lors de la rencontre précédente. C’est certain que j’apprendrai de ce moment, avec des choix qui n’ont pas payé au bout. Mes joueurs aussi, qui ont été déstabilisés par l’enjeu, les fumigènes etc… Cette fois encore, je dirai à mes gars de profiter de cette ambiance. C’est un événement hors du commun qu’il faut savourer.