Short-track : L’équipe de France prête pour les Mondiaux

L’équipe de France de short-track s’apprête à prendre part aux championnats du monde organisés à Rotterdam (Pays-Bas), du 5 au 7 mars.

Ils sont prêts. L’équipe de France de short-track va enfin pouvoir se mesurer aux gros de la discipline. Après une année difficile suite à l’annulation de nombreuses compétitions à cause de la crise sanitaire, les Bleus reprennent le chemin des patinoires. Ce vendredi, c’est à Rotterdam que se rendront les athlètes pour participer aux Championnats du Monde. L’événement organisé par l’Union internationale de patinage regroupera les meilleurs patineurs de vitesse sur piste courte. Du côté tricolore, l’équipe de France se présentera avec des ambitions. En effet, les tricolores ont récemment pu démontrer leur bonne forme du moment en effectuant de beaux Championnats d’Europe. Sur cette compétition annuelle, ce sont surtout les Bleues qui ont brillé. À Gdansk (Pologne), Tifany Huot-Marchand, Aurélie Monvoisin, Aurélie Lévêque et Gwendoline Daudet ont remporté le titre de championne d’Europe du relais féminin (une distance de 3 000 mètres). Une grande première dans l’histoire du short-track tricolore. Car toutes catégories confondues, jamais une équipe de France de relais n’avait ramené de titre dans cette discipline. Et bien que les quatre patineuses aient bénéficié de la disqualification des Russes, ce titre est une consécration, un motif d’espoir pour la suite. Évidemment, la France ne fait pas partie des grosses nations en short-track. Méconnue dans l’Hexagone, il y a peu de licenciés et donc peu de moyens. Les Tricolores ne rivalisent donc pas avec les gros comme la Corée du Sud, la Chine, le Canada ou encore les États-Unis qui raflent tout sur leur passage. Néanmoins, les Bleus arrivent avec une belle génération, faisant potentiellement office d’outsider.
 

 
Assurément, le short-track français repart sur une nouvelle dynamique. En mai dernier, la multiple médaillée européenne, Véronique Pierron, a décidé de mettre fin à sa carrière de sportive de haut niveau. « La dernière saison a été compliquée. Mes résultats étaient en dessous de ce que j’espérais et de mon niveau de ces dernières années. Je ne me voyais pas faire encore deux ans jusqu’à Pékin après avoir eu une deuxième opération du genou la saison dernière », a expliqué l’athlète. Mais Véronique Pierron peut se retirer sereinement. Avec cette jeune génération dorée, l’équipe de France féminine a un bel avenir devant elle. En effet, le relais titré sur les Championnats d’Europe avait 22,5 ans de moyenne d’âge. Tifany Huot-Marchand, la plus expérimentée, est âgée de 26 ans. La championne de France 2020 à Font Romeu a envie de retourner aux Jeux, et pas pour faire de la figuration. En février dernier, la native de Besançon a décroché sa première médaille en Coupe du Monde. Une breloque en bronze récoltée sur le 1 500 mètres. Alors, la meilleure short trackeuse tricolore de ces dernières années a de l’ambition. « Nous y voilà ! 5 semaines se sont écoulées depuis les Championnats d’Europe. Durant tout ce temps, ça a bien charbonné à l’entraînement. Plus que quelques jours pour finaliser la prépa et ça sera le moment d’entrer dans la cour de récréation », a annoncé l’athlète sur ses réseaux sociaux. Cette dernière sera une réelle chance de médaille pour les Mondiaux de Rotterdam. Du côté de l’équipe de France masculine, les talents ne sont pas moindres. Après la décision de Thibaut Fauconnet (35 ans) de mettre fin à sa carrière de sportif de haut niveau pour aller entraîner l’équipe américaine, de nouveaux patineurs sont arrivés. Théo Khellaf, Étienne Bastier et Tawan Thomas font partie de la sélection. Sébastien Lepape (29 ans) et Tristan Navarro (24 ans) sont quant à eux plus expérimentés. Ils complètent cette équipe de France masculine. Une génération d’athlètes qui espère bien promouvoir leur discipline, encore bien trop discrète dans l’Hexagone.
 

 
Si l’équipe de France de short-track est bien souvent « seulement » placée aux Jeux, les rêves ne sont pas interdits. Et avec les très bons résultats en relais, le rêve pourrait bien devenir réalité. De plus, des individualités comme Tifany Huot-Marchand s’entraînent en vue de cette échéance. « Une médaille aux Jeux ? C’est l’objectif ultime ! Entre gagner au Loto ou décrocher une médaille olympique, je n’ai même pas besoin de réfléchir, je sais déjà ce que je vais choisir ! », ironise la Française. En tout cas pour le relais, elle sera bien accompagnée. Aurélie Monvoisin (23 ans), Gwendoline Daudet (22 ans) et la petite dernière, Aurélie Lévêque (19 ans, médaillée sur ses premiers Championnats d’Europe cette année), pourraient être de la partie.

Mattéo Rolet