Sacha Wolff, réalisateur de « Mercenaire »

Le film « Mercenaire », qui se déroule dans l’univers du rugby, sortira en DVD le 14 février prochain, chez AD VITAM. Entretien avec son réalisateur, Sacha Wolff.

 

Sacha Wolff, comment a germé l’idée de faire un film sur le monde du ballon ovale ?

C’est un sport que j’ai toujours aimé, que j’ai d’ailleurs un peu pratiqué quand j’étais jeune. J’apprécie beaucoup les films de sport en général et je me suis rendu compte que le rugby n’a pas été souvent filmé au cinéma. Au départ, mon idée était plutôt floue. Puis un jour, je suis tombé sur un article qui parlait d’un joueur recruté par un club de Fédérale 3. J’ai fait des recherches qui m’ont amené à rencontrer Toki Pilioko. Cette rencontre a été déterminante.

Le film est porté par ce dernier, qui interprète Soane, un jeune Wallisien bravant l’autorité de son père pour partir jouer au rugby en métropole. Pourquoi avoir choisi cet acteur, jeune pilier du centre de formation d’Aurillac ?

Il dégage une telle puissance ! Et il est vraiment intéressant sur le plan physique. J’ai fait plusieurs voyages en Nouvelle-Calédonie avec lui et son histoire est particulièrement singulière.

Comment s’est déroulé le casting ?

Toutes les personnes qui ont joué dans le film ont été castées. Pour le rôle principal, il me fallait un jeune entre deux âges : quelqu’un d’enfantin avec un corps d’homme. J’ai commencé le casting en Nouvelle-Calédonie puis j’ai fait le tour des centres de formation en France. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Toki.

Le personnage principal aurait-il pu être incarné par quelqu’un ne pratiquant pas le rugby ?

Je ne pense pas. C’est d’ailleurs certainement l’une des raisons pour lesquelles il n’existe guère de films sur le rugby. On ne peut pas tricher avec le corps d’un pilier ou d’un deuxième ligne.

Les gens qui ne s’intéressent pas au rugby peuvent-ils facilement « rentrer » dans le film ?

Tout à fait. Dans le film, le sport n’est qu’un prétexte. Ce n’est pas le thème principal.

Combien d’entrées a fait le film en salles ? 

40 000. Ce n’est pas énorme, mais ce n’est pas trop mal non plus car il n’y pas de star. Pour un film sur le sport, il est toujours compliqué de trouver son public. Une certaine frange du cinéma pense encore que le sport est destiné aux « beaufs ». « Mercenaire » a eu une très belle vie en festival et fonctionne très bien à l’étranger.

Propos recueillis par Arnaud Lapointe