Pour Tifany Huot-Marchand, les JO passent par une cagnotte en ligne

Tifany Huot-Marchand a lancé une campagne de crowdfunding sur internet pour financer sa préparation aux Jeux olympiques de Pékin 2022, mais également pour jeter un éclairage sur le short track et le sport féminin en général.

Tifany Huot-Marchand a annoncé son but ultime : remporter une médaille lors des Jeux olympiques d’hiver à Pékin en 2022. La membre de l’équipe de France de short track compte mettre toutes les chances de son côté à un peu plus d’un an de l’échéance en montant une campagne de crowdfunding sur le site Ulule. « Je me suis lancée dans ce projet pour faire connaître mon sport dont on parle peu, car trop peu médiatisé », précise-t-elle. « Je veux faire savoir qu’il n’y a pas que les grands sportifs qui ont des rêves de médailles olympiques. » En short track, aussi appelé patinage de vitesse sur piste courte, quatre à sept patineurs font la course sur une piste en forme d’anneau et sur les distances de 500 m, 1 000 m et 1 500 m. Tifany Huot-Marchand a monté son projet de cagnotte en ligne avec le Collectif des sportives, association créée pour promouvoir le sport féminin et améliorer les conditions des femmes dans le haut niveau. « L’association m’a aidée à réaliser la vidéo en ligne sur Ulule. C’est une façon de mettre également le sport féminin sur le devant de la scène. Je connais le fondateur du Collectif des sportives depuis longtemps et j’ai tout de suite accroché quand il m’a parlé de son projet. Je participe également à des cafés-débat organisés par l’association. »

Trouver de la densité à l’étranger

Née à Besançon, Tifany Huot-Marchand a découvert le short track à l’ASMB vitesse de Belfort. Elle est toujours licenciée dans ce club et la Ville lui apporte une aide financière précieuse dans sa carrière. « Sans Belfort, je ne serais pas à ce niveau », confie-t-elle. « La cagnotte en ligne sur Ulule va me permettre d’être plus sereine dans ma préparation aux Jeux, de plus me concentrer sur mes performances. » Avec l’argent récolté, Tifany Huot-Marchand compte financer son matériel, « notamment les lames de patin qu’on change plusieurs fois par saison ». L’accompagnement médical est également primordial pour la sportive de haut niveau. « Je suis suivie par une préparatrice mental afin de savoir faire la différence sur la piste. Le coût est à ma charge. De plus, un athlète n’a pas la même alimentation qu’une personne lambda et cela représente un budget. » Enfin, Tifany Huot-Marchand a pour projet de multiplier les stages à l’étranger, au plus près de la concurrence. « Je m’entraîne au Pôle France de Font Romeu, dans les Pyrénées-Orientales, mais c’est le seul site français qui accueille du short track de haut niveau. Je souhaite sortir de cette zone de temps en temps, trouver une autre densité ailleurs et battre des filles que je retrouverai en compétition. » Les dons de la cagnotte serviront aussi pour ces stages.

2021, année décisive

Tifany Huot-Marchand pourra s’appuyer sur « l’expérience incroyable » qu’elle a vécue aux Jeux olympiques de PyeongChang (Corée du Sud) en 2018. Alignée sur 500 m et 1 500 m, la Bisontine n’a pas fait mieux qu’une 20e place. « J’ai beaucoup évolué depuis PyeongChang et je pense pouvoir aller chercher la médaille à Pékin », affirme-t-elle. Ces derniers bons résultats, vice-championne d’Europe en 2019 sur 1 000 m et surtout son premier podium lors de la manche de Coupe du Monde à Dresde (Allemagne) sur 1 500 m début 2020, la confortent dans ses ambitions. L’année 2021 sera décisive entre les Championnats d’Europe et du monde, puis les sélections aux JO sur quatre étapes de Coupe du monde à partir d’octobre. Le sport sera sa priorité, mais Tifany Huot-Marchand va poursuivre ses études en Master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation à distance à l’Université de Grenoble grâce au cursus aménagé pour les sportifs de haut niveau. « Je préfère continuer mes études, car ça me permet de m’aérer l’esprit, d’avoir une échappatoire par rapport au short track. Je mettrai plus l’accent sur la préparation olympique et passerai qu’une ou deux matières. Je ferai mon parcours en trois ans. » Entre études, préparation aux JO et échéances internationales, le programme est chargé pour Tifany Huot-Marchand. Le coup de pouce venu de la cagnotte ne sera pas de trop.

Plus de renseignements > https://mobile.ulule.com/tifany-huot-marchand/comments/

Leslie Mucret