Mallory Leconte : « Les Jeux olympiques à la maison, c’est un rêve ! »

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« Double-double » championne de France, en indoor et en extérieur, aussi bien chez les Espoirs que les Elites, Mallory Leconte a réussi une superbe saison 2022, au cours de laquelle elle a encore amélioré son record sur 100m. Résultat, elle a été récompensée par une sélection aux Championnats d’Europe à Munich, ses premiers à 21 ans. La sprinteuse de Saint-Denis est dans les starting-blocks pour les prochains Jeux olympiques, à deux pas de chez elle, et de sa piste d’entraînement.

Tout d’abord, revenons sur votre belle saison, avec ce « double doublé » : c’était l’objectif en début de saison de tout gagner ?

C’était le grand objectif oui, mais de là à le réaliser ! Je savais que 2022 allait être ma dernière année chez les Espoirs, alors c’était le moment où jamais pour aller chercher ces titres. Ça a été bien plus dur en hiver qu’en été. C’était le début de saison, alors je n’étais pas complètement réglée. Une fois l’été arrivé, j’avais une grosse période d’entraînement derrière moi, et je me sentais bien mieux. J’avais déjà eu des titres en indoor, mais c’est mon tout premier en extérieur, j’étais super heureuse. L’or chez les Elites, c’est génial ! A Albi, aux France Espoirs, mon temps de 11’’22 n’est pas homologué, mais je baisse quand même mon record à 11’’26 sur un meeting. En un an j’ai effacé deux dixièmes, j’en suis très fière. C’était vraiment une très belle année !

« Je ressors grandie de ces championnats d’Europe »

Ensuite, pour clôturer la saison, vous étiez aux championnats d’Europe, à Munich. Pour une première participation, à 21 ans, comment l’avez-vous vécu ?

Forcément, ce faux départ en demi-finale du 100m est frustrant. J’aurais aimé que ça se passe mieux, mais c’est quelque chose qui arrive. Sur ma série, je ne suis pas pleinement satisfaite, car même si la qualification est là, le chrono (11’’49) n’est pas idéal. Cela reste une demie européenne en individuel, et je n’en tire que le positif. Je ressors grandie de ces championnats, et je suis contente d’avoir pu courir face à ce qu’il se fait de mieux en Europe. Être au sein du groupe France était aussi quelque chose de formidable. On sent vraiment une équipe, une super ambiance !

A quel point est-ce important pour les jeunes athlètes comme vous de se frotter aussi tôt à ce genre de grands championnats ?

L’ambiance, la pression, le public… ce n’est pas forcément facile à appréhender. En participant à ce genre de compétition, on se confronte déjà à cet environnement très particulier. C’est primordial, pour être habitué à ce type de stress, et trouver des clés pour le maîtriser. Aussi, cela nous permet de se mesurer tôt à nos adversaires, ceux qu’on peut retrouver ensuite sur d’autres compétitions. Pour ma part, ces championnats d’Europe étaient ma toute première sélection en individuel, même chez les jeunes. En U23 ou en U20, j’ai toujours couru en relais. Alors, décrocher enfin cette sélection chez les seniors, c’est un plus pour la suite. C’est vrai qu’être la seule Française sur son épreuve, c’est de la pression supplémentaire ! Mais c’était très cool à expérimenter, avec forcément Paris 2024 dans la tête.

« Ma piste d’entraînement servira d’échauffement aux JO ! »

Justement, les épreuves d’athlétisme auront lieu au stade de France, à Saint-Denis. On peut difficilement faire plus proche pour vous !

C’est clair, là c’est complètement à la maison ! C’est vraiment un rêve. Ça représente tellement pour moi. J’y pense tous les jours, et de toute façon, je ne peux pas faire autrement : la piste où je m’entraîne servira de piste d’échauffement aux JO ! Vraiment c’est incroyable…Si j’y suis avec mon copain [Nathan Ismar, sauteur en longueur, qui a également pris part aux championnats d’Europe ndlr] et mon frère jumeau Jerry [également sprinteur], ça serait la cerise sur le gâteau. Il ne pourrait rien y avoir de plus beau ! C’est avec mon frère que j’ai commencé l’athlétisme, alors vivre cette aventure ensemble serait formidable. D’autant qu’au départ, on s’est lancé juste comme ça, parce qu’on courait vite !

Avoir les Jeux et cette atmosphère olympique directement à domicile, qu’est-ce que cela représente pour ta ville ?

C’est très important. Avec d’autres sportifs, on a déjà été amenés à intervenir dans des écoles. L’idée était de parler des JO et du sport de haut niveau en général, et leur faire comprendre l’ampleur de ce qui allait se passer juste à côté de chez eux. Pendant l’été, il y a aussi eu une grande journée portes ouvertes à Saint-Denis. Je n’ai pas pu y être, puisque j’étais aux championnats de France Espoirs. Mais c’était une super initiative, pour faire découvrir les différentes disciplines olympiques. Amener les athlètes et faire découvrir toute la diversité des sports aux enfants, c’est important.

« Je veux réussir aussi bien sur la piste que dans les études »

Désormais, avant 2023, quels sont vos prochains grands objectifs ?

Déjà, scolairement, je veux obtenir ma licence STAPS. Il me reste un semestre à valider pour cette année, et ça compte pour moi. C’est difficile de gérer l’athlé et l’école, d’autant plus depuis que je suis à la fac. Mais je veux réussir aussi bien sur la piste que dans les études, et mener les deux de front. Je verrai bien plus tard si je dois faire une pause pour privilégier mon projet olympique. Après les championnats méditerranéens de septembre, j’ai coupé un peu avant de reprendre l’entraînement. La prochaine grande échéance, ce sont les championnats d’Europe en salle, en Turquie en février. Ensuite, je vise évidemment les championnats du monde en extérieur, pendant l’été 2023 à Budapest. Sur 100m, les minimas pour les Mondiaux ont encore baissé : ils étaient à 11’15 cette année, et sont fixés à 11’’08 pour 2023. De toute façon, mon objectif est de me rapprocher le plus possible de la barre des 11 secondes. Après cette belle saison, je suis encore plus motivée pour la suite.

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