Makenson Gletty marche dans les pas de son mentor

Banque Populaire du Sud

En décembre 2020 à la Réunion, pendant que Kevin Mayer, champion du Monde de décathlon, vice-champion olympique et bien plus encore son mentor, obtient la qualification pour les Jeux Olympique de Tokyo, Makenson Gletty bat son propre record de plus de 200 points. Gagne à toute épreuve, qualités physiques hors normes, compétiteur… le champion de France junior 2018 frôle la barre des 8 000 à ce Meeting International. Une première étape avant de viser bien plus haut. « Quand Makenson va utiliser tout son potentiel, ça va faire très mal », dixit Kevin. Il a le « groove » Mak. Il joue la partition de la victoire. Il peut rêver des olympiades. Rencontre.

Ta toute première fois dans un stade…

A sept ans en Haute-Savoie. Accompagné d’autres « petits » athlètes, j’ai concouru dans une épreuve de course. J’ai donné tout ce que j’avais sous la semelle. C’est mon premier souvenir.

… et là tu t’es dit :  je serais un dieu du stade ?

Non pas du tout. L’alchimie ne s’est pas produite de suite. Ce sont mes parents qui m’ont orienté vers l’athlétisme. En parallèle, je faisais du judo. L’envie a mis du temps. Je préférais toutefois l’athlétisme. Au judo, il fallait apprendre les noms des prises… et ça, ce n’était pas gagné !

Et alors, comment l’aventure du décathlon a commencé ?

Ma rencontre avec ce sport a pris du temps. A la base, je suis un sprinter et un lanceur. Toutefois, d’après mon entraîneur j’avais de sérieuses capacités pour faire des épreuves combinées. J’avoue avoir eu le vertige. Cela impliquait de me mettre à niveau et bien entendu plus encore sur la perche, sur le 400 mais aussi sur les 1500 mètres. Des disciplines d’endurance et très techniques. La perche me faisait vraiment peur et je refusais. Comme mon coach était force de persuasion, j’ai dit : GO je me lance ! Et là, j’ai pris goût et kiffé pour le décathlon. Je kiffe toujours car je suis à la recherche de performance. Je veux battre, sans cesse, mes records.

110 mètres haies, lancer des disques, saut à la perche, lancer du Javelot, 1500 mètres, etc. Quelle est ta discipline préférée dans le Décathlon ?

C’est vraiment, le poids. Quand je lance, mettre de la force c’est ce que je préfère !

Ta première fois en compétition internationale…

C’était en cadet, j’avais 17 ans et j’ai fait un décathlon départemental. Puis les championnats de France et là je monte sur mon premier podium au titre de champion de France. C’est juste énorme ! Et après, je suis sélectionné pour le championnat d’Europe. C’était cool, je me suis dit : j’en veux encore plus. Dans la même année, tout s’est enclenché très rapidement.

Le doute, tu as connu ?

Je n’ai jamais eu de doute au point de tout lâcher, de tout abandonner. Depuis tout gamin, Je rêve des Jeux Olympiques, de sommets.

A la réunion, en décembre 2020, il n’a pas manqué grand-chose pour passer les 8 000 points. Explique-nous ?

Dans la discipline du décathlon la comptabilisation des points est importante. J’ai totalisé au championnat de France, en 2018, exactement 7 978 points. Il y a un certain nombre d’épreuves où je peux m’améliorer et gratter des points. C’est assez rassurant. Je pense être sur la bonne voie en terme de progression pour 2024.

Tu viens d’intégrer le Montpellier Décathlon Elite. Tu peux nous en dire plus ?

Il y a un super staff qui suit les sportifs de haut niveau d’A à Z et dans toutes les circonstances. La structure est vraiment top et tout est bien organisé. On nous accompagne sans nous imposer. Nous restons toujours les maîtres de notre projet sportif.

Parle nous de ta gestion du stress, ta cool attitude légendaire…

Plus je connais la discipline et plus j’apprends à gérer mon stress. J’ai une relation presque positive avec le stress et avec l’idée de performer. Ce n’est pas venu comme cela. La crainte de mal faire était bien présente. Plus je gagne en confiance dans la discipline et plus le stress recule. Je reste « focus » sur ce que j’apprends pendant l’entraînement. Je recense ou je fais l’erreur et je répète des heures pour ne plus la faire. Etre prêt pour le jour J : c’est le meilleur antistress.

L’entente avec ton coach semble importante pour toi ?

Très importante. Je me livre et lui donne aussi ma vision du comment je peux m’améliorer. C’est un échange. On discute tranquillement des alternatives à prendre pour être plus efficace. Nous évoluons à deux et le travail se fait mieux. J’ai de plus en plus de confiance en moi et en lui. Le résultat est là. Je me sens bien dans mes baskets.

Et Kevin, parlons de Kevin Mayer, ta référence…

Kevin, il a un mental de dingue! Incroyable, c’est le champion par excellence. Dans chaque épreuve, il donne tout à 100 %. Il s’entraîne comme un fou. Il ne laisse rien au hasard. Tout est étudié dans les moindres gestes. J’essaie d’appliquer ses méthodes mais je me laisse le temps d’apprendre. Kevin a une grande maturité par rapport au décathlon. Il a beaucoup d’expérience. En plus, il est généreux. Il me donne des conseils sur l’aspect technique… j’en ai la chance. C’est très motivant.

« Le monde d’après » de Mak c’est comment… ?

C’est surtout 2024. J’en rêve ! Après, j’ai d’autres passions. J’adore l’architecture et ce qui va avec à savoir l’histoire, les monuments, etc. J’ai un diplôme de dessinateur projeteur.

Par Banque Populaire du Sud