Laëtitia Guapo : « Avec le 3×3, pas le temps de s’ennuyer ! »

(Sandra Ruhaut/Icon Sport)

Tout juste auréolée d’un titre de championne de France avec Bourges, Laëtitia Guapo est lancée vers la saison estivale de basket 3×3.

Tout d’abord, bravo pour ce titre de champion de France ! Avant ces finales, vous nous aviez confié que cette confrontation avec l’ASVEL allait être un grand combat…

Et ça l’a été ! Même si on gagne 3-0 dans cette série, ce qui est une première depuis dix ans dans notre championnat, ce n’était pas du tout facile… Chaque match a été une vraie bataille, et notre équipe a su être combative, agressive, efficace… Tout le monde s’est mis au service du collectif, on est super heureuses ! Il y a eu beaucoup de festivités avec le club, la ville, les supporters. Remporter un titre, c’est une expérience unique et on profite à fond ! D’autant plus avec cette saison qu’on a fait, en terminant à la première du classement de la saison régulière et ce titre en Eurocup. Réussir à confirmer les attentes quand on arrive dans la peau d’un favori, ce n’est jamais facile, c’est aussi de la pression et des émotions.

Le match 3 face à l’ASVEL, en particulier, était très spécial (53-59). Comment avez-vous géré cette pression et les enjeux ?

Ce dernier match, c’était vraiment dur. Contre l’ASVEL, toutes les rencontres étaient des combats, mais alors celui-là était particulier. Il faisait super chaud dans la salle, la balle glissait de nos mains ! C’était difficile de faire abstraction des enjeux et du titre. On voulait vraiment bien faire et ne pas laisser échapper la victoire. D’autant que pour les joueuses les plus âgées de l’effectif ça commençait à tirer sur les organismes ! Même moi, je sentais que ça commençait à devenir de plus en plus dur d’être à 100 %. Finalement, ça l’a fait, et c’est un immense soulagement !

« J’ai toujours hâte de reprendre le 3×3 »

Si l’on ajoute votre titre en Eurocup (C2), cela fait deux trophées cette saison. C’est presque une saison parfaite ?

Oui, on peut dire presque, car il y a tout de même quelques regrets avec cette finale de Coupe de France perdue face à Basket Landes… C’est une déception, mais on sait malgré tout qu’on a proposé une très belle promotion du basket féminin français. A Bercy, le public était au rendez-vous, c’était un beau match avec ces deux prolongations… C’est pour ça que j’ai signé à Bourges : pour gagner des titres et pour toutes les émotions qui vont avec. Maintenant, j’en veux encore plus ! Tout ça ne fait que renforcer mon envie de gagner. L’année prochaine, j’espère qu’on pourra aller chercher cette Coupe de France qui nous manque, et j’ai très envie de découvrir l’Euroligue !

Désormais, vous tournez la page du basket à cinq pour vous concentrer sur le 3×3 avec l’équipe de France. Dans quel état d’esprit abordez-vous cet été ?

Avec beaucoup de motivation ! Même si je prends toujours un peu de repos après la fin de la saison de basket à 5, j’ai toujours hâte de reprendre le 3×3. Avec l’équipe de France, j’ai participé à un stage à Voiron, avec quelques matchs internationaux. L’objectif est d’être prêt pour la Coupe du Monde qui a lieu à Anvers, en Belgique, du 21 au 26 juin. [Laetitia a été sélectionnée en équipe de France avec Marie-Eve Paget (Basket Landes), Myriam Djekoundade (Saint-Amand Hainaut Basket) et Hortense Limouzin (Landerneau Bretagne Basket), NDLR]. En ligne de mire, on vise les Jeux Olympiques à Paris, en 2024. Il y aura plusieurs échéances sur notre chemin d’ici là, en particulier l’Open de France, le 23 juillet à Poitiers, qui sera un moment important.

« Un rythme de jeu très intense où tout va très vite »

Comment avez-vous commencé le basket 3×3, et qu’est-ce qui vous a fait rester ?

J’ai commencé lorsque j’étais à l’INSEP, au tout début de l’essor du 3×3. Au fil des compétitions, j’ai rejoint l’équipe de France en 2017, et on est devenues championnes d’Europe en 2019. Encore maintenant, c’est un des meilleurs souvenirs de ma carrière ! C’était l’aboutissement de beaucoup de choses, et encore plein de promesses pour la suite, avec les JO de Tokyo qui se profilaient. Après avoir arraché notre ticket pour les Jeux au TQO [tournoi de qualification olympique], on a terminé 4e aux Jeux. Même sans la médaille, c’est une super aventure. J’aime aussi beaucoup l’ambiance qui règne dans le 3×3. Toutes les joueuses qui sont là en équipe de France 3×3 le sont par passion. C’est définitivement quelque chose qui m’a incité à continuer. C’est aussi un basket qui joue sur mes qualités. La vitesse, l’endurance, et un rythme de jeu très intense où tout va très vite. On n’a jamais le temps de s’ennuyer et il faut beaucoup courir, alors je me retrouve bien dans ce jeu.

Faire du 3×3 tout l’été, cela n’engendre pas trop de fatigue au moment de reprendre la saison à cinq ?

Non, au contraire ! Je ne vois pas du tout ça comme de la fatigue supplémentaire. Le 3×3, j’y vais toujours avec beaucoup d’envie et d’énergie. Finalement, cela me permet d’assurer une super préparation pour la rentrée, et de garder la forme pendant l’été. Moi, les préparations physiques de pré-saison avec le reste de l’équipe, je ne connais pas. A chaque fois, j’arrive prête, même plus que prête ! Alors c’est vraiment gagnant-gagnant. Ce que je fais pendant la saison à cinq m’aide à progresser pour le 3×3, et les qualités que je développe à trois me servent lorsque je reviens en club.