L’aéromodélisme, de la conception à la mise en l’air

La Ligue PACA aéromodélisme œuvre pour faire connaître son sport et trouver de nouveaux pratiquants, malgré les contraintes. Rencontre avec le président Patrick Chateau.

 

Quel est le principe de l’aéromodélisme ?

L’aéromodélisme, c’est le plaisir de faire voler un modèle que l’on a conçu et assemblé de bout en bout. Il est possible de construire un aéromodèle ancien ou récent, une maquette exacte ou un modèle personnalisé. La construction se déroule souvent en hiver, avant la mise en l’air au printemps. Il existe quatre disciplines principales : le vol libre d’intérieur ou d’extérieur sans télécommande, le vol circulaire où les modèles vont à pleine vitesse, les planeurs radiocommandés et le vol d’aéronefs motorisés radiocommandés. Notre ligue PACA, délégataire de la Fédération française d’aéromodélisme reconnue comme fédération sportive, compte 1 850 licenciés et 51 clubs répartis sur les six départements.

Quels sont les différents types de concours ?

Ces quatre disciplines se pratiquent en loisir comme en compétition. Il existe des concours de précision dans l’atterrissage, de vitesse, de durée de vol. Les maquettes les plus fidèles et capables de reproduire les mêmes figures aériennes que les appareils originaux peuvent aussi être jugées. Cependant, les compétitions concernent moins de 10 % de nos licenciés. Nous voulons essayer de développer tout ça, mais les compétitions ne se font pas toujours au niveau local et impliquent donc un coût. La Ligue prend en charge une partie des coûts de déplacements des jeunes aéromodélistes pour le rassemblement régional sur un seul site.

Comment faites-vous connaître votre discipline et votre Ligue ?

Des clubs fournissent des modèles en double commande pour les initiations. Nos manifestations sont ouvertes au public, comme celle sur le terrain du MACAP à Aix-en-Provence le 30 juin prochain, l’une des plus grosses de la région. Les visiteurs pourront admirer des warbirds (avions et hélicoptères de guerre des conflits antérieurs, NDLR). Nous organisons aussi des expositions pour expliquer au grand public ce qu’est l’aéromodélisme et qu’il existe énormément d’activités autour. Par ailleurs, la Ligue est membre du Comité d’initiation et de recherche aéronautique et spatiale. Nous intervenons auprès des jeunes en apportant une partie pratique à leur formation et nous participons également au forum multi-fédérations, lors duquel nous essayons de les attirer vers les métiers de l’aéronautique qui recrutent. Toujours dans une optique d’intégrer davantage de jeunes dans nos clubs, nous intervenons auprès des scolaires pour les inciter à la construction et à la maitrise du vol d’un aéromodèle.

Mettez-vous en œuvre d’autres actions pour attirer de nouvelles personnes vers l’aéromodélisme ?

L’aéromodélisme entre dans le cadre du sport santé. C’est une activité de plein air qui demande peu d’efforts physiques, mais qui fait marcher. Elle sollicite aussi de la coordination pour bien manœuvrer le modèle dans les airs. La liaison entre le visuel et la réactivité est importante. Nous voulons inciter les personnes en situation de handicap à venir dans nos clubs, que ce soit pour la partie construction ou le vol. D’ailleurs, nous aidons nos associations à faire des aménagements nécessaires pour les accueillir. La Ligue essaye aussi de se rapprocher des entreprises et de proposer des activités à leur personnel, vu que les terrains se situent souvent dans des zones d’activités commerciales.

Cherchez-vous également à féminiser cette discipline ?

Tout le monde n’est pas obligé de construire son modèle, il est possible d’en acquérir. Les femmes, moins manuelles, n’ont alors plus le frein des aspects purement techniques et mécaniques. Nous voulons faire tomber les peurs. La proportion de femmes a augmenté de 3 à 4 %, mais ce n’est pas assez.

Les clubs ont-ils les terrains nécessaires pour faire voler les modèles ?

Trouver un terrain plat, non boisé, sans lignes à haute tension et éloigné des habitations est difficile. De plus, la législation sur l’enregistrement des modèles et les qualifications des pilotes a été durcie. Nous aidons au mieux les clubs à remplir les formalités pour trouver un terrain, mais ce n’est pas simple. L’aéromodélisme peut se pratiquer en indoor, dans des gymnases, mais c’est difficile de trouver des créneaux pour nos activités.

Plus d’informations > ffam.asso.fr

Propos recueillis par Leslie Mucret