La Swim’Saône, une épreuve de natation en eau libre inédite

La Ligue de natation de Bourgogne-Franche-Comté a créé la Swim’Saône, une course de natation en quatre étapes dans la rivière Saône afin de développer la pratique en eau libre. Plus d’explications avec Daniel Planche, président de la Ligue.

 

Quelle est le concept de la Swim’Saône qui a eu lieu du 29 août au 1er septembre 2019 ?

La Ligue de natation de Bourgogne-Franche-Comté a lancé une manifestation innovante, une course par étapes dans la Saône dans le but de promouvoir la natation en eau libre. Nous avons été soutenus par la Fédération française de natation (FFN) pour essayer ce format qui n’existe pas en France. La Swim’Saône s’est réalisée en quatre étapes sur un parcours de 60 km entre Chalon-sur-Saône et Macon, dans le département de Saône-et-Loire, dans une eau à 23, 24 degrés. Pour cette première, nous avions choisi de limiter à 20 participants. Nous en avons eu 18, onze hommes et sept femmes, qui étaient soit des compétiteurs, soit des « baroudeurs » qui souhaitaient relever un défi. La course a été ramenée à 40 km pour ces derniers, pour limiter l’écart dans les temps d’arrivée. Le vainqueur, Alexandre Verplaetse, licencié à l’Alliance Dijon natation, a terminé les 60 km en 13h13. Avant l’épreuve principale, appelée la Course des as, à Chalon et Tournus, des courses d’animation sur plusieurs distances jusqu’à 3000 m sur lesquelles des clubs locaux ont participé ont été organisées.

Pourquoi la Ligue de natation de Bourgogne-Franche-Comté a souhaité créer de cette manifestation ?

La FFN a la volonté de développer la natation en eau libre, discipline où la France figure parmi les meilleures nations depuis quelques années. Il existe déjà des épreuves : un Championnat de France, un circuit de Coupe de France, dont la Ligue de Bourgogne-Franche-Comté organise quelques étapes, et l’EDF aqua challenge pour le grand public. Cette nouvelle épreuve est notre façon de développer la pratique en eau libre. Nous réfléchissons à ce projet de Swim’Saône depuis un moment, mais nous nous sommes lancés que six mois avant le début de la compétition.
 

Comment s’est déroulée la préparation ?

Une course en rivière demande une lourde organisation. Nous avons décidé que les participants nageraient en rive droite afin d’éviter le chenal pour avoir les autorisations de Voies navigables de France. Nous avons aussi obtenu les autorisations de la Préfecture et de l’Agence régionale de santé, qui a fait des analyses de l’eau. Pendant la course, il fallait assurer la sécurité des nageurs. Les organisateurs avaient prévu un kayak par participant, des bouées individuelles au cas où, un bateau de tête et un qui ferme la course, quatre intermédiaires avec un médecin à bord. Le chemin le long de la Saône permet aux secours d’arriver en voiture. Il a fallu aussi assurer le transport des vêtements, ainsi que le ravitaillement pendant la course et à l’arrivée. Nous avons fait appel à une trentaine de bénévoles.

Qui étaient vos partenaires dans la réalisation de cette Swim’Saône ?

Nous avons fait appel au service cartographie du CROS dans la préparation de la course. Un de leurs services civiques a travaillé pour notre communication. Nous avons eu le soutien logistique des communes de départ et d’arrivée. L’hébergement ainsi que la restauration étaient à Tournus, où l’on a bien été accueilli. Notre but était aussi de participer à l’animation en milieu rural, de faire découvrir le patrimoine de ces territoires. Des clubs d’aviron et de kayak ont prêté les bateaux. En revanche, nous n’avons pas eu de grosses participations des clubs de natation, ce qui se comprend parce qu’ils n’avaient pas encore repris à la date choisie. Ils nous ont cependant aidé dans l’organisation grâce à des prêts de minibus et à la participation de bénévoles. Certains membres étaient présents sur les courses d’animation.

Quel bilan tirez-vous de cette première ?

Cette Swim’Saône s’est globalement bien passée. Il n’y a pas eu de problème de santé. C’était une belle première expérience pour nous organisateurs comme pour les nageurs qui ont dit qu’ils reviendraient. Nous avons commencé à préparer la prochaine édition. Nous avons choisi de garder quatre étapes, mais nous réfléchissons si on donne une orientation uniquement sportive, qui entrerait dans le cadre de la Coupe de France, ou si on choisit une formule raid aventure, ou si nous faisons un mix des deux comme lors de la première édition. Nous comptons faire plus de promotion en amont, impliquer davantage les collectivités et faire plus d’animations autour, avec peut-être du paddle et du dragon boat. Nous avons des contacts avec des clubs de sports nautiques et nous songeons à inviter des triathlètes qui participeraient à un bout de la course, puis finiraient à vélo et à pied.

Propos recueillis par Leslie Mucret