La danse, tout un art

La « danse artistique », ainsi nommée à la Fédération Française de Danse, comprend les danses jazz, classique, contemporaine et hip-hop. Elle fait partie des piliers de la danse en France. Un domaine qui regroupe des styles esthétiques variés, mais avec un point commun : les dimensions artistiques et sportives font corps.

 
Technique, rigueur, esthétisme. Autant de principes clés essentiels à la pratique de la danse artistique, mélange parfait entre sport et art. « À mes yeux, c’est un sport dans la mesure où la danse demande un travail physique important et une répétition des gestes. Les entraînements sont quotidiens. Je suis étudiant au sein du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris et nous avons trois cours de 1h30 par jour. Il est capital de bien préparer son corps, de le réveiller et de l’entraîner », explique Simon Hervé, danseur contemporain. « Mais c’est aussi un art à part entière dans la mesure où l’esthétisme représente une part fondamentale. Il y a une grâce, une sensibilité à incarner lorsque l’on danse. » Le danseur est ainsi un artiste autant qu’un athlète. « Pour ma part, je me sens pleinement artiste. Mais je reconnais que la dimension physique est importante. En danse contemporaine notamment, les mouvements peuvent être plus audacieux, moins codés que dans d’autres styles, il est donc capital de maintenir une condition physique optimale, surtout lorsque l’on souhaite devenir danseur professionnel, comme c’est mon cas. » Simon Hervé pratique la danse contemporaine, l’un des nombreux « styles » que regroupe la danse artistique. La danse contemporaine propose un travail corporel extrêmement riche, avec des chorégraphies en perpétuelle évolution. Un style moderne, apparu après la Seconde guerre mondiale, qui est venu s’ajouter aux autres styles de danse artistique.
 

 

Classique, jazz et contemporain se côtoient

 
Le style le plus connu et le plus pratiqué demeure la danse classique. C’est au XVIe siècle qu’elle se diffuse partout en Europe. Au fil des siècles, son développement est exponentiel, avec un âge d’or au XIXe siècle, lorsque les chorégraphes composent des ballets inspirés de romans. Là où la danse contemporaine se renouvelle très régulièrement, la danse classique demeure une discipline extrêmement codifiée. Rigueur et maîtrise sont ici les maîtres mots afin d’exécuter parfaitement différents mouvements majeurs : pirouettes, grands jetés, cambrés, arabesques, attitude ou encore port de bras. Maîtriser ces mouvements demande souvent des années de pratique, mais de plus en plus de débutants, adultes notamment, désirent se lancer dans la pratique de la danse classique. Une discipline qui a le vent en poupe, tout comme la danse jazz. La danse jazz est née aux États-Unis d’une synthèse particulière des danses rituelles africaines avec les danses européennes. Ce style artistique métissé est donc issu de la confrontation américaine entre les cultures d’Afrique de l’ouest et d’Europe. De ces origines africaines, la danse jazz a conservé cette qualité de relâchement qui marque la symbiose du danseur avec son environnement. De ces influences occidentales, elle a puisé dans la danse classique et la modern dance. La danse jazz mobilise le corps entier. Elle se caractérise par le rythme, la vibration sonore, corporelle et énergétique. Poitrine, ventre, hanches et bien sûr jambes sont en action afin d’exprimer des mouvements liés à la musique et aux personnes autour. Un style bien particulier, qui n’entre pas dans une case et qui a connu un essor spectaculaire au cours du XXe siècle. Classique, contemporain et jazz : ce sont les trois piliers de la danse artistique telle qu’on la connaît aujourd’hui.
 

Des amateurs aidés par des professionnels

 
Éducatifs, pédagogiques, techniques et créatifs, ces styles de danse artistique sont accessibles à tous. « C’est le cas chez nous, le jazz marche bien, tout comme la danse classique et la contemporaine. Il y a un public pour chaque style », explique Isabelle Quilici, bénévole au sein du Comité départemental de l’Eure de la Fédération Française de Danse. Un comité qui n’hésite d’ailleurs pas à créer des passerelles entre les différentes disciplines. « Nous mettons en place plusieurs projets innovants et accessibles à tous. C’est nécessaire, car nous avons vraiment un public varié, avec des jeunes et des personnes plus âgées. Parmi les projets que nous développons, nous souhaitons donner plus de place aux Rencontres Chorégraphiques. » Un rendez-vous créé par la Fédération Française de Danse qui permet à des danseurs amateurs, issus des structures de danse, de présenter leurs productions chorégraphiques dans de bonnes conditions scéniques. « Dans ce cadre-là, nous faisons venir un chorégraphe professionnel afin de travailler avec un groupe intergénérationnel d’une vingtaine de personnes. Ce travail a lieu sur cinq séances afin d’accompagner au mieux les danseurs dans leur processus de création. Ce sont des rendez-vous qui permettent vraiment de développer la dimension qualitative des productions. »
 

 

Des Rencontres Chorégraphiques essentielles

 
Les Rencontres Chorégraphiques, Anthony Barreri en est justement un « enfant ». « J’ai commencé à prendre des cours de danse à l’âge de 14 ans, à Marseille. Et très vite, j’ai participé aux Rencontres Chorégraphiques. » Un vrai déclic. « C’était une vraie ouverture sur le monde de la danse contemporaine. Ça a réveillé ma curiosité, je me suis mis à aller voir plein de spectacles. En tant que danseur, ces Rencontres ont été un tournant dans ma vie. J’ai pu bénéficier de retours de danseurs professionnels, ma passion pour la discipline n’a cessé de grandir. Ces Rencontres permettent de pratiquer dans d’excellentes conditions et, forcément, ça m’a donné envie de plus. » Créées à destination des danseurs amateurs, les Rencontres Chorégraphiques ont ainsi été un tremplin vers le monde professionnel pour Anthony Barreri. « J’ai ensuite suivi la formation Coline, formation professionnelle du danseur interprète, à Istres. Aujourd’hui, la danse est mon métier. Je travaille sur des chorégraphies pour des projets spécifiques. Lorsque j’œuvre sur les chorégraphies, c’est un rythme d’environ 7 heures par jour, sur 5 à 10 semaines de travail étalées sur plusieurs mois. » Aujourd’hui, le jeune danseur est plus que jamais passionné. « Au début, j’avais peur de perdre la passion, car il faut bien vivre et je me disais que je risquais de travailler sur des projets qui ne me plairaient pas forcément. Mais ce n’est pas du tout le cas. Je travaille sur des projets formidables qui me tiennent à cœur. Je suis plus que jamais amoureux de la danse. »

Un festival destiné aux enfants :

Outre les Rencontres Chorégraphiques, la Fédération Française de Danse a développé, au fil des années, de nombreux événements permettant aux danseurs et danseurs artistiques de s’exprimer. Pour les plus jeunes, le Festival national de la danse et l’enfant permet de montrer leurs chorégraphies au public dans d’excellentes conditions. Le parcours sélectif des enfants est intégré dans celui des Rencontres départementales et régionales, puis spécifiquement dans le Festival national de la danse et l’enfant, où toutes les chorégraphies sélectionnées sont rassemblées pour l’attribution des mentions. La prochaine édition aura lieu du 26 au 28 juin 2020 à Montluçon (Allier), plus précisément au Théâtre Gabrielle Robinne. Pour les jeunes danseurs et danseuses sélectionnés, c’est l’occasion de terminer l’année en beauté en montrant le travail et les progrès accomplis tout au long de l’année écoulée, mais aussi de participer à des ateliers, de découvrir d’autres disciplines et d’affiner leur regard autour de tables rondes en échangeant avec le jury.

Par Olivier Navarranne