La Country sur le bon rythme

Apparue en France dans les années 1990, la danse Country séduit aujourd’hui une solide base de pratiquants. La Fédération Française de Danse entend continuer à développer la discipline, notamment par la formation d’enseignants et la création d’une équipe de France.

« Vu de l’extérieur, les gens ont souvent une mauvaise image de la Country, la jugeant ringarde et pratiquée par un public âgé. Or, ce n’est pas du tout le cas », explique Maxence Gerbault, coordinateur national de la danse Country au sein de la Fédération Française de Danse. « Lorsque les gens prennent le temps de s’y intéresser, ils voient bien que notre danse n’est pas du tout ringarde et qu’elle est même pleinement entrée dans la modernité. » D’autant que cette danse est encore très jeune, elle qui est apparue en France dans les années 1990. « Notre discipline est de la danse en ligne, qui se pratique sur de la musique Country, ou non Country d’ailleurs. Il y a par exemple des chorégraphies sur des musiques très actuelles, ce qui nous permet d’attirer des danseurs un peu plus jeunes », détaille Maxence Gerbault. « Ce qui varie, ce sont les rythmes. Il y en a un total de huit : le nightclub, la valse, le chacha, du west coast swing, du triple tow step, la polka, le east coast swing et le tow step. » Autant de rythmes et de possibilités différentes qui font le succès de la Country. « Cette polyvalence permet d’attirer les pratiquants, mais aussi de les garder dans la durée. Il y a une multitude de manières de pratiquer notre discipline et c’est ce que les gens apprécient. Il y a en a beaucoup qui viennent pour une pratique d’un soir par semaine, en apprenant quelques chorégraphies et passer un bon moment. D’autres vont vouloir pratiquer durant les bals le week-end, d’autres participer aux démonstrations organisées par le club, et encore d’autres qui vont vouloir pratiquer en compétition. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les envies. »

Un jeune public séduit par cette danse

Pour tous les goûts, d’autant que « la particularité de cette danse est qu’elle peut se danser en solo, en couple ou en team », poursuit Maxence Gerbault. Aujourd’hui, la danse en ligne (Line Dance) est la plus dansée et la plus accessible à tous. La danse Partner est une danse en couple chorégraphiée dont le succès est également croissant. « En France, c’est principalement une pratique loisir. C’est une discipline qui réunit des gens de tous les âges et de tous les milieux sociaux. Les pratiquants se réunissent chaque semaine dans les clubs pour apprendre des chorégraphies puis, pour ceux qui le souhaitent, participent à des bals organisés le week-end par les clubs des différentes régions de France. Ces bals sont le moment où tous les pratiquants peuvent se réunir, échangent autour de la pratique et de leurs différentes chorégraphies. C’est vraiment un moment fort et essentiel pour notre discipline » Des bals qui véhiculent justement l’image d’une danse conviviale, moins technique que d’autres disciplines au premier abord. « Il est vrai que la Country est aujourd’hui l’une des danses les plus faciles d’accès lorsque l’on veut apprendre les bases. Même si, évidemment, ce n’est pas si simple lorsque l’on cherche à progresser. La Country demande de la coordination au niveau des pieds, de la musicalité, et bien d’autres choses liées à l’apprentissage et la pratique d’une chorégraphie. »

Plus d’enseignants, la priorité de la FFDanse

Depuis la reconnaissance de la danse Country & line au sein de la Fédération Française de Danse, cette dernière cherche à développer cette discipline. « Au sein de la Fédération Française de Danse, le principal projet concernant notre discipline consiste à former plus de monde afin de coacher les danseurs, il y a aujourd’hui un déficit d’enseignants. Si nous y parvenons, la discipline évoluera dans le bon sens en étant beaucoup plus présente dans les territoires », confie Maxence Gerbault. « Depuis plusieurs années, beaucoup de choses ont été mises en place, faisant entrer notre discipline dans la modernité. » Un jeune public s’intéresse de plus en plus à cette danse, permettant à la Country de renouveler son réservoir de pratiquants, tout en continuant de miser sur une base solide. « Aujourd’hui, quand vous dites à un jeune qu’il peut pratiquer la danse sur des musiques actuelles qu’il écoute tous les jours, forcément c’est quelque chose d’attirant. Si nous avons plus d’enseignants, plus de coachs, c’est aussi une façon de permettre à ces jeunes de rester dans les clubs et de continuer à progresser. Plus d’enseignants formés, ce sera plus de licenciés pour notre discipline, d’autant que je suis convaincu que la Country en France dispose encore d’une importante marge de progression. »

Un collectif France bientôt mis en place

Une marge de progression que l’on retrouve également du côté de la compétition. Depuis 2007, un championnat de France est organisé par la Fédération Française de Danse. « La création du championnat de France a fait énormément de bien à la discipline. On constate une hausse de niveau très intéressante avec une partie compétition qui représente environ 400 danseurs aujourd’hui en France. La danse n’est pas leur métier, ils ne vivent pas de la Country, mais ce sont des passionnés qui s’entraînent comme des professionnels », révèle Maxence Gerbault. Pourtant, à l’heure actuelle, aucune équipe de France de danse Country n’existe. « Il n’y a plus de collectif France depuis 2015. J’ai été nommé coordinateur de la discipline il y a deux ans et nous sommes d’ailleurs en pleine refonte d’un collectif et de la mise en place de sélections et d’un nouveau collectif France. » Avec, évidemment, l’envie de briller sur la scène internationale. « Par le passé, nous avons eu des danseurs qui sont notamment allés se produire aux Etats-Unis. Avec un niveau en perpétuelle progression depuis l’instauration du championnat de France, je pense que la France peut obtenir de belles performances sur la scène internationale », assure Maxence Gerbault. « Bien sûr, cela va prendre du temps, mais la Country a assurément de belles heures devant elle. »

Par Olivier Navarranne