Jean-Michel Guyard : « La dynamique est repartie »

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Jean-Michel Guyard, président du Comité 95 Judo, évoque les enjeux du judo dans le département, les actions qui seront menées ainsi que le projet de création d’un ou plusieurs 1 000 Dojos.

Quel bilan tirez-vous de ces deux dernières années ?

Notre équipe est arrivée en novembre 2021, en lieu et place de l’équipe de l’ancien président qui a démissionné. On a démarré sur les chapeaux de roue avec de nombreuses compétitions. Nous les avons maintenues malgré le Covid-19. Nous avons pris beaucoup de précautions pour que ces rassemblements se tiennent.

Chez les jeunes comme les moins jeunes, le département possède deux médaillés aux Europe Juniors mixte en équipes et une championne du monde Vétérans. Quel est votre ressenti ?

En tant que président, on est évidemment fiers de voir des athlètes briller et représenter le département. Mélissa (Saint-Pierre) a terminé championne du monde vétérans en -73kg. Elle est pensionnaire du JC Villiers-le-Bel. Cette section comporte une grosse participation ainsi qu’un excellent dynamisme dans le Val-d’Oise. Nous avons, en général, une bonne quarantaine de participants qui aiment la compétition, mais surtout se retrouver tous ensemble sur le tapis. Le tout, dans une ambiance chaleureuse et amicale.

Maxime Moudanga (-66kg) et K. David Ali (-90kg) ont, quant à eux, été sélectionnés aux Europe Juniors à Prague en septembre dernier. Ils ont été sacrés en équipes. Ces deux éléments sont sociétaires de l’AM Saint-Gratien, qui fait un boulot énorme grâce à l’investissement de leurs bénévoles. Outre ce Championnat d’Europe, Maxime a réalisé une bonne saison en atteignant la finale et en obtenant une place de deux à l’European Cup organisée à Nanterre en mai dernier. Il a aussi participé aux Mondiaux en août.

De plus, on a eu le droit de présenter deux équipes minimes à la Coupe de France minimes des départements de France par équipes. Une équipe de filles et de garçons a été retenue. C’étaient deux belles journées avec beaucoup d’ambiance. Nos deux équipes sont chacune sorties premières de leur poule et se sont arrêtées au pied du podium. Nous avons rencontré les futurs premiers et on a échoué au pied du podium pour la place de trois. On s’est retrouvés cinquièmes à chaque fois. Bien que cela soit un peu amer, ça reste quand même une belle expérience.

« La dynamique est bien repartie »

C’est donc une dynamique positive…

Oui ! Au niveau participation, niveau résultats, nous n’avons pas à nous plaindre. on a fait beaucoup de choses et les résultats sont là. On est très heureux de revivre tout ça juste après le Covid. Tout le monde avait envie de pratiquer et les résultats sont là. Même au niveau des résultats cadets, on a un jeune de Saint-Gratien qui était le premier remplaçant aux championnats du monde cadets. Sans oublier l’équipe cadette de Saint-Gratien qui a obtenu le titre de champion de France par équipes, donc de bons résultats.

Quel est le nombre de licenciés actuellement ?

Quand l’équipe dirigeante a pris ses fonctions en novembre 2021, le nombre de licenciés était autour de 7 000. On a achevé la saison passée avec 10 200 adhérents. Aujourd’hui, nous recensons environ 8 900 licenciés. La dynamique est bien repartie, bien que des clubs aient été en sommeil en raison d’un manque de professeurs ou de licenciés pour fonctionner. Après la pandémie, ils ont pu relancer leurs activités. Ils ont réussi à embaucher un professeur pour plusieurs clubs et travailler comme ça avec une unité de deux ou trois petits clubs voisins en embauchant le même professeur. De plus, il faut aussi relancer la formation. C’est important, car on a du boulot sur la planche. Il faut relancer la formation des professeurs et aussi évidemment la formation des élèves. Mais l’un ne va pas sans l’autre.

Vous avez accueilli cet été le Judo Tour Île-de-France à deux reprises. Tirez-vous un bilan satisfaisant ?

C’est un bilan satisfaisant. Ce genre de manifestations donne un aperçu du judo et rassemble de nombreux citoyens. C’est un événement très accessible pour les personnes qui sont de passage sur les îles de loisirs. Et puis, pour ceux qui n’auraient jamais pratiqué le judo, c’est une ouverture.

« Intégrer davantage les jeunes dans la vie du Département »

Quelles seront les actions pour promouvoir le judo sous toutes les formes ?

Sur le département, on a un gros effort à fournir avec le para judo. Nous avons un projet qu’on est en train de mettre en place. On a déjà commencé d’ailleurs à contacter par courrier des IEM, des IMPRO pour pouvoir proposer à des jeunes du milieu scolaire de découvrir le judo. Notre département est tout en longueur. Donc on va essayer de développer ça sur trois zones, l’est, l’ouest et le centre. Nous allons essayer de mobiliser ces jeunes qui sont en formation pour découvrir le judo. C’est une opération qui a été montée par le comité et qui est entièrement gratuite.

Nous allons tenter de trouver un dojo à proximité pour pouvoir avoir un accès rapide sans trop de transports. Et puis un éducateur sportif spécialisé qui donnera un cours d’initiation, voire plusieurs, en fonction du projet qu’on établira avec les instituts. Nous aimerions également faire une grosse avancée dans la formation des professeurs, mais aussi des plus jeunes. Dans la catégorie baby judo, on aimerait mettre en place un circuit de judo. Il y aurait bien sûr du judo et des exercices comme des combats de sumo adaptés où on peut mettre en avant les principes et l’utilisation de la force du partenaire. L’objectif est de faire en sorte que nos plus jeunes soient un peu plus intégrés à la vie du département. L’idée, c’est de les prendre le plus tôt possible et les sensibiliser à la technique. Et je ne dis pas que les professeurs ne font pas ce travail-là, mais je voudrais qu’on porte haut les couleurs de la technique avant de porter haut les couleurs de la compétition.

Au niveau du judo scolaire, des actions seront-elles mises en place ?

Dans le Vexin, on a très peu de sections de judo. L’idée, c’est de développer la discipline en passant par les écoles. Là, on a quelques opérations sur quelques villes et villages du Vexin. On intervient donc en déplaçant nos tatamis, kimonos en proposant aux écoles l’intervention d’un éducateur sportif sur une dizaine de séances. On a mis en place aussi une formation pour les professeurs des écoles avec les professeurs de judo qui le souhaitent. Et puis certains stagiaires d’ailleurs, CQP ou BPJEPS qui sont disponibles le mercredi matin. On a trois interventions dans l’année, c’est peu, mais apparemment ça répond à une demande puisque sur la première intervention, on avait une trentaine de professeurs des écoles et de judo présents.

« Nous avons comme projet de construire un des 1 000 Dojos »

Y a-t-il d’autres projets ?

Oui. Nous avons comme projet de monter un des 1 000 Dojos. Tout est en place, on a rencontré les élus et on devrait rencontrer à nouveau la présidente de l’Agglo pour pouvoir mettre en place le projet définitivement. On a essayé de développer ce projet sur Saint-Gratien, sur Sarcelles. Pour l’instant, c’est un peu compliqué à mettre en place Ce n’est pas simple pour les élus non plus, mais sur Vigny, dans le Vexin,. On devrait aboutir à la mise en place d’un des 1 000 Dojos. Nous croisons les doigts.

Combien de 1 000 Dojos seront présents dans le Val-d’Oise ?

Sur les cinq projets qu’on avait en début de mandat, il reste clairement celui de Vigny et de Saint-Gratien. Sur les autres communes, cela n’a pas pris. Mais je crois avoir compris que le président Macron avait décidé d’ouvrir le projet à toutes les structures possibles, c’est-à-dire qu’il ne fallait pas forcément entrer dans un cadre restrictif et qu’il s’était étendu à tous les projets, pas forcément dans une zone spécifique.