Jean-Marie Coustal : « L’Île-de-France est aux aguets de ce qui peut être positif »

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Jean-Marie Coustal, conseiller de Roger Vachon pour la Ligue Île-de-France de Judo, revient sur le para-judo, le Club des 100 ainsi que les partenariats.

Quelle est votre mission en qualité de conseiller de Roger Vachon, président de la Ligue Île-de-France de Judo ?

Ma mission consiste à mettre en relation un maximum les départements qui sont concernés par le judo pour les aider logistiquement et financièrement à la réalisation d’événements sur le para-judo dans chaque département.

Que pensez-vous de l’évolution du regard des gens sur le para-judo ?

Il y a beaucoup de choses de faites en Île-de-France et dans certains départements franciliens. Certains départements, que je ne citerai pas, font beaucoup d’efforts. Mais notre objectif, c’est d’arriver à faire de l’Île-de-France la locomotive et tous les wagons avec les départements franciliens dans le même sens.

La Ligue Île-de-France de judo est très investie dans cette thématique, que ce soit avec l’action menée par Lucie Dupin, CTF de la Ligue Île-de-France, au siège social de Carrefour à Massy ou encore la Journée paralympique, à laquelle plusieurs para-judokas ont participé. Cela permet-il, selon vous, de davantage démocratiser cette para-discipline ?

Complètement. On a aussi, en Île-de-France, lors des retours des championnats du monde mis à l’honneur, tous les médaillés valides et para-judo avec Hélios (Latchoumanaya). On a fait un partenariat entre la Ligue Île-de-France de judo et le Racing 92 de rugby à Paris La Défense Arena. Ils nous ont invités en loge avec tous nos médaillés ainsi qu’Hélios. Par la suite, on a remis un kimono signé par tous nos athlètes aux rugbymen. En retour, les rugbymen nous ont signé un maillot qu’ils nous ont remis. C’était un événement fabuleux.

« Hélios Latchoumanaya est un exemple à suivre pour démocratiser ce tabou du handicap »

D’autres actions seront-elles menées pour démocratiser le para-judo ?

Oui. En ce moment, on est en train de préparer un événement. L’Île-de-France représentant 100% des médaillés olympiques, nous allons descendre dans les Landes au mois de janvier. On va se rendre dans le département avec un athlète valide et un athlète para pour démocratiser cet événement en disant : « Voilà, les Franciliens vont dans les régions. » On commence par les Landes, on fera toutes les régions, mais à chaque fois, on ne fera pas de distinction entre médaillés valides et para. Cette manifestation se veut inclusive et a pour but d’arrêter de parler de séparatisme entre les deux catégories.

Il y a donc un double enjeu, à savoir maintenir ce niveau de performance et inclure le plus de personnes en situation de handicap…

Non seulement de plus en plus performant, ça, c’est une certitude. Mais surtout que les parents de jeunes en situation de handicap se disent qu’il est possible pour leurs enfants de faire du sport, qui plus est au haut niveau puisque effectivement, Hélios fait partie de cette jeune catégorie qui ramène des médailles. Et en fait, c’est un exemple à suivre pour démocratiser et sortir de ce tabou du handicap dans l’esprit des parents et des enseignants.

Le PRISME est aussi un bon outil qui va offrir des infrastructures pour permettre la pratique des parasportifs dans de bonnes conditions…

Tout à fait. Tout ce qui va mettre dans les meilleures dispositions la pratique du para-judo, c’est que du bonheur. Et effectivement, c’est vu d’un bon œil et j’espère qu’il y aura de plus en plus de structures de la sorte. Cela bénéficiera tant à la France qu’à l’Europe. Je pense que des nations européennes viendront faire des stages à cet endroit-là. C’est encore une preuve que l’Île-de-France est toujours aux aguets de tout ce qui peut être positif par rapport à cela. Et encore une fois, je remercie non seulement le président de l’Île-de-France, Roger Vachon, mais toutes ses équipes, parce que c’est le moteur et il est suivi. Il y a aussi Lucie Dupin et Gabriel Denis qui travaillent beaucoup avec moi sur le handi. Il y a une véritable osmose de l’Île-de-France sur ce sujet-là.

« Le Club des 100 a été créé pour attirer diverses entreprises autour des valeurs du judo » 

Au-delà du sportif, d’autres dispositifs ont été mis en place pour rassembler autour du judo. On peut citer le Club des 100. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?

Sous l’impulsion de mon président, Roger Vachon, on a souhaité créer ce Club des 100 pour pouvoir attirer des petites, moyennes et grandes entreprises dans ce club avec les valeurs du sport et les valeurs du judo. Il faut savoir que dans le judo, je pense qu’un gamin sur trois en France a fait au moins une séance de judo dans sa vie, que ce soit à l’école ou à titre personnel, grâce à ses parents. Et on se rend compte aujourd’hui que dans le monde de l’entreprise, il y a beaucoup de chefs d’entreprise qui ont fait du judo ou qui font encore du judo, ou bien dans les RH, dans les postes de management, etc. Donc on se rend compte qu’il y a beaucoup de judokas et de judokates dans ces domaines-là. Comme nous avons quand même notre code moral qui nous apprend la politesse, le courage, l’amitié, le contrôle de soi, la sincérité, le respect, l’honneur, la modestie, il y a aussi l’entraide. Le but, c’est justement de dire aux chefs d’entreprises qu’on va pouvoir les faire se rencontrer avec une valeur commune sport, judo, entreprises. Et en même temps, on va pouvoir peut être aider nos jeunes qui sont dans les centres de formation ou qui sont dans les pôles espoirs à trouver un boulot, une formation ou une alternance avec toutes ces entreprises. On va, trois fois par an, organiser un événement dans la région parisienne avec un maximum de ces chefs d’entreprise. Nos athlètes, médaillés ou pas, seront présents et on fera parler les jeunes pour savoir comment ils peuvent espérer une aide de ces chefs d’entreprise et réciproquement.

Le but est donc de mêler sport et social à travers des événements comme ceux organisés par le Club des 100…

Absolument. Le social, c’est le sport avec des valeurs et des bases. Mais effectivement, c’est un projet à plusieurs étages, à plusieurs steps et notamment, le projet social, sociétal, sportif, santé, inclusion :  tout est réuni pour réussir quelque chose de beau.

Comment ce genre de rassemblement est-il accueilli aussi bien par les jeunes que par les personnes membres du club des 100 ?

Les retours que j’ai des membres du Club des 100 sont assez infimes. Je vais expliquer pourquoi : on a créé ça en plein Covid, donc ça a été très compliqué. On n’a pu faire que deux événements. Cependant, lors de ces deux événements, les gens étaient ravis pour deux raisons. La première, c’est la convivialité au cœur de l’événement. Ensuite, on leur donne la possibilité de toucher, et là, je pèse mes mots, de toucher en vrai un athlète de haut niveau avec sa médaille olympique ou sa médaille aux Monde, parce qu’on demande à nos athlètes de venir avec leurs médailles. Les chefs d’entreprises s’activent pour faire une photo avec un athlète et la médaille. Ils la touchent, la portent autour de leur cou et palpent ce que ça représente. Pendant ce temps, les athlètes évoquent les efforts qu’ils font, les efforts financiers, les efforts familiaux, les efforts de nutrition, de santé.

« Le partenariat va prendre tout son sens quand la machine de rencontres sera lancée »

Il y aussi les partenariats que la Ligue Île-de-France développe avec différentes entreprises. Quel est l’objectif de cette branche ?

Notre premier objectif, c’est de trouver des partenaires franciliens, puisque nos athlètes sont licenciés en Ile-de-France. Les clubs les plus prometteurs sont franciliens. Il doit y avoir des passerelles, formations, alternances et boulots, c’est plus pratique pour tout le monde. Toutefois, le Covid nous a vraiment ralenti dans cet objectif. Cest bien de faire du mailing, de faire des photos, mais rien ne vaut le présentiel. Je pense que le partenariat va vraiment prendre tout son sens quand on aura enfin lancé cette machine de rencontres.

Quand aura lieu la première rencontre ?

Avant la fin de l’année. On va essayer d’en faire une déjà dans un premier temps. Ensuite, on va lancer ça dans le premier trimestre de l’année prochaine. Ce type de rencontres se tiendra trois à quatre fois par an, de façon systématique.