Dylan Rocher : « Marquer l’histoire de la pétanque »

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Du 15 au 17 mai, Dylan Rocher va prendre part aux championnats du monde en doublette. Le premier grand rendez-vous d’une année 2022 chargée pour le joueur qui, à 30 ans, s’affirme de plus en plus comme le leader de la pétanque française.

Dylan, vous disputez les championnats du monde en doublette du 15 au 17 mai. Objectif deux médailles d’or ?

En tant que compétiteur, on joue toujours pour gagner le maximum de titres. Si on peut en gagner deux, ce serait super. On va déjà essayer d’en gagner un. Ce genre d’événement, sur un week-end où on n’a pas le droit à l’erreur, ça me plaît beaucoup. J’aime cette pression, la compétition et le fait de porter le maillot français.

Vous allez évoluer avec Henri Lacroix, mais aussi Cindy Peyrot en compétition mixte…

Avec Cindy, on a fait plusieurs parties ensemble l’année dernière. Ça s’était très bien passé. Le championnat du monde va arriver vite, donc nous n’aurons pas spécialement le temps de faire des compétitions tous les deux. Mais je m’adapte assez vite, et elle aussi. De toute façon, nous n’aurons pas le choix, il va falloir que les automatismes viennent rapidement si on veut espérer gagner le titre. La compétition se déroule sur un week-end, tout peut donc aller très vite. Mais je suis quand même confiant. Cindy est une très bonne joueuse, le mixte est un format que j’apprécie, donc on reste assez confiants.

« Les Masters, une compétition à part »

La doublette est-elle un format qui vous convient particulièrement ?

Je préfère la doublette justement. On a trois boules et c’est un jeu complètement différent par rapport à la triplette, beaucoup plus porté sur l’attaque. En triplette, la victoire est très belle, surtout lorsque l’on joue entre potes. Il reste important de jouer toutes les formules et de s’adapter au mieux.

À partir du mois de juin, vous disputerez les Masters de Pétanque. La surprise vient de la présence de Simon Cortes, pourquoi l’avoir retenu avec vous ?

C’est l’un de mes amis, mais aussi celui d’Henri Lacroix et Stéphane Robineau, mes autres partenaires. Au niveau du palmarès, il revient très bien, il est en pleine forme en ce moment. Je pense donc qu’on a une belle équipe, assez complète et polyvalente. C’est surtout une équipe de copains, c’est ça le plus important. Les Masters sont une compétition très longue, sur deux mois et demi, durant laquelle on voyage un peu partout en France. Il est donc préférable de jouer avec des amis, des joueurs avec lesquels on s’entend bien. L’ambiance est un élément clé sur les Masters.

Des Masters que vous n’avez pas remportés depuis cinq ans. Est-ce l’objectif majeur de cette saison pour vous ?

Les Masters, c’est vraiment une compétition à part. C’est du très haut niveau, avec huit équipes composées des meilleurs joueurs du monde. Le premier objectif sera donc de se qualifier pour le Final Four. Ensuite, on verra si on peut gagner. Je n’ai pas réussi à remporter les Masters depuis 2016 et c’est sûr que ça commence à faire un peu long. J’ai perdu en finale il y a deux ans, en demi-finale l’an dernier… j’ai envie d’ajouter une nouvelle ligne à mon palmarès.

« Toutes les grandes compétitions sont dans un coin de ma tête »

C’est d’ailleurs une année 2022 particulièrement chargée, comment allez-vous la gérer ?

Toutes les grandes compétitions sont dans un coin de ma tête, avec l’objectif d’en remporter un maximum. On sait qu’on ne pourra pas toutes les remporter, mais j’ai envie de garnir toujours plus mon palmarès. Cette année, il y a ces Mondiaux en doublette bien sûr, mais aussi les championnats du monde en triplette à la fin de l’année. Les Masters de Pétanque, le Trophée des Villes et tous les championnats de France sont aussi au programme. Ça va donc être une année épuisante, avec beaucoup d’événements. Dans un sens, ça fait du bien, car depuis le début de la pandémie de Covid-19, nous n’avons pas eu l’occasion de faire des années complètes. Il va falloir être en forme physiquement pour prioriser les événements plus importants.

En 2024, les championnats du monde auront lieu en France, à Dijon. Est-ce un rendez-vous auquel vous pensez déjà ?

2024, c’est loin et proche à la fois. J’y pense déjà, d’autant que ça va avoir lieu en France. Il va y avoir énormément de spectateurs, de public, de la famille, des amis… si je suis sélectionné, bien entendu. Tous les championnats du monde sont vraiment importants pour moi. Je ferai le maximum pour gagner ma place pour l’événement et gagner la médaille d’or. La France est la meilleure nation mondiale, nous sommes les plus titrés depuis de nombreuses années, il sera donc nécessaire de gagner à domicile. On ne sera pas satisfait avec de l’argent ou du bronze.

Malgré votre palmarès très fourni, on sent que vous avez toujours très envie d’accumuler les victoires et les trophées…

J’ai faim de trophées, c’est ce qui me fait avancer et garder la motivation. Je n’ai pas la prétention de dire que je vais battre Quintais, Suchaud ou Lacroix en nombre de trophées. Mais c’est dans un coin de ma tête. Je vais tout faire pour essayer de marquer l’histoire de la pétanque. Au-delà du nombre de titres, ce qui est important, c’est de tirer au top pendant 20, 30, voire 40 ans, comme l’ont fait Quintais, Suchaud, Fazzino ou Foyot. Il va falloir se maintenir au top durant de nombreuses années, ça va être ça le plus dur.

« On va arriver dans une ère avec de nouvelles têtes »

Comment appréhendez-vous le rôle de leader de la pétanque tricolore ?

Je me suis toujours affirmé sur le terrain. Après, quand on joue avec des légendes comme Quintais et Suchaud, il faut juste les écouter et jouer ses boules. Mais il est certain que l’on va arriver dans une nouvelle ère. Philippe Quintais a arrêté avec l’équipe de France, Philippe Suchaud et Henri Lacroix, bien qu’ils soient encore très forts, vont peut-être laisser leur place eux aussi à la nouvelle génération dans les années à venir. On va donc arriver dans une ère avec de nouvelles têtes. Le fait que je sois installé en équipe de France depuis douze ans chez les Seniors, peut me permettre d’endosser le rôle de leader. C’est un rôle que j’aime bien, je suis un leader, un compétiteur et j’apprécie le fait d’encourager les jeunes, leur transmettre mon expérience. Une fois que la génération en place sera partie, tout va changer. Il faudra bien structurer tout ça et faire le maximum, d’autant que la concurrence internationale progresse. Mais je suis confiant, nous avons de très bons jeunes en France.

De votre côté, vous avez 30 ans depuis décembre dernier. C’est aussi une nouvelle ère pour vous sur un plan personnel ?

C’est vrai, et je pense que même si je joue depuis longtemps, on peut toujours s’améliorer. Le tout est d’être présent le jour J, en forme au bon moment. Et dans les moments de moins bien, de parvenir à garder un niveau élevé. Aux derniers championnats du monde par exemple, je n’étais pas spécialement en grande forme, mais j’ai pu me surpasser dans cette compétition au bon moment. J’engrange de plus en plus d’expérience au fil des années et c’est forcément positif. Je continue de m’améliorer au tir, mais aussi au point. Mais il est clair que c’est vraiment cette expérience qui peut me permettre de rester au top durant pas mal de temps.