Des recherches olympiques à l’Université de Bourgogne Franche-Comté

L’Université de Bourgogne Franche-Comté est impliquée dans le projet de recherches sur le lien entre hypoxie et performances des athlètes de haut niveau en vue des Jeux olympiques de Paris 2024. Plus d’explications d’Alain Groslambert, professeur des universités au STAPS de Besançon.

Sur quoi portent exactement les recherches du projet HYPOXPERF 2024 ?
Le projet, piloté par l’INSEP, a pour objectif de mettre en avant les effets de l’hypoxie, c’est-à-dire la diminution de la quantité d’oxygène que le sang distribue aux tissus, sur la performance des athlètes et en faire une solution dans la préparation des Français pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024. Un consortium d’une dizaine de laboratoire, dont celui de l’Université de Bourgogne Franche-Comté (UBFC), s’est associé aux fédérations françaises de canoë-kayak, cyclisme, judo, lutte, natation et rugby pour mener ce projet de recherches. Nous allons travailler avec près de 300 athlètes issus de sports pourvoyeurs de médailles pour répondre à des questions de terrain et améliorer les connaissances scientifiques autour de l’entraînement hypoxique ou en altitude dans un contexte de sport de haut niveau.
Quel est le rôle de l’Université de Bourgogne Franche-Comté ?
L’élément original de nos recherches est d’associer la cryothérapie, la thérapie par le froid. Les réponses des athlètes à l’exposition à l’hypoxie, à l’altitude ou à d’autres stress environnementaux pendant l’entraînement sont variables. Certains ressentent plus de fatigue que de bénéfices. L’idée est d’intégrer la cryothérapie dans la récupération. On sait que ce traitement est inducteur de sommeil, or certains sportifs se sont plaints d’insomnies après l’hypoxie.
 

 
Qui sera associé à ces travaux ?
L’UPFR sports de Besançon est au centre des recherches notamment par le biais de Philippe Gimenez, maître de conférence, qui est le responsable du projet pour de l’Université de Bourgogne Franche-Comté. Une équipe complète va travailler avec le laboratoire culture, sport, santé, société (CS3) de l’UPFR. Nous voulons associer les compétences locales, dont celles de la société ITA 3.0 qui fait partie du Complexe d’optimisation de la performance sportive (COPS), une structure bisontine innovante qui dispose d’une chambre de cryothérapie corps entier et des chambres en hypoxie. Dans un premier temps, les recherches seront menées avec les coureurs du pôle France et du pôle espoir de cyclisme de Besançon. Après cette partie expérimentale, nous passerons à une deuxième phase où nous suivrons une quarantaine d’athlètes sélectionnés par les Jeux de Paris 2024 grâce à un accompagnement individualisé.
De quelle manière les recherches de l’UBFC s’intègrent dans le projet global ?
HYPOXPERF 2024 est coordonné par Franck Brocherie, chercheur à l’INSEP. L’institut parisien va mener une étude similaire avec la Fédération française de canoë kayak. Nous échangerons pour observer s’il y a des facteurs communs entre des athlètes qui ne pratiquent pas la même discipline. L’Université de Bourgogne Franche-Comté est aussi partenaire du Laboratoire interuniversitaire de biologie et de la motricité de l’Université Claude Bernard Lyon 1.
 

 
HYPOXPERF 2024 a été retenu dans le Programme prioritaire de recherche « Sport de très haute performance ». Qu’est-ce que cela implique ?
C’est dans un premier temps une récompense de notre travail. Ce Programme prioritaire de recherche, piloté par le CNRS, est doté d’une enveloppe de 20 millions d’euros ce qui représente une opportunité extraordinaire pour mener nos recherches. C’est intéressant de travailler avec des sportifs de haut niveau et de contribuer à la fête olympique en France.

Propos recueillis par Leslie Mucret