Charlotte Bonnet : « Un sportif de haut niveau a un rôle à jouer »

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Charlotte Bonnet, championne d’Europe de natation et membre de la Team Lucas Sport Planète, dans le cadre du mouvement déployé par la MAIF, revient sur son rapport à l’environnement, ses actions quotidiennes pour limiter son impact et sur la journée de ramassage des déchets prévue ce samedi aux plages de Corbières à Marseille.

Quel est votre rapport à l’environnement ?
J’ai toujours été assez sensible à l’environnement, à la nature, à l’eau. J’ai grandi en Bretagne, où je me baladais beaucoup en forêt avec mes parents, au bord de la mer. Je suis dans l’eau depuis toute petite. Mes parents m’ont mise dans l’eau à six mois et je savais nager dès l’âge de trois ans. J’ai toujours baigné dans l’eau et en voilà dans ce milieu. Je suis encore plus sensible à la préservation de l’environnement et à l’eau par rapport à tout ça. C’est une cause qui me tient à cœur depuis longtemps.

C’est depuis votre plus jeune âge que vous êtes sensible à cette thématique ?

Oui. On achetait des produits locaux issus du circuit-cout avec mes parents. On était vigilants à notre consommation d’eau et d’électricité et à la préservation de l’environnement, aux animaux. En habitant seule, j’ai pris conscience de plein de choses. Etant donné que c’est un sujet au cœur de l’actualité, je me sens encore plus concernée.

« La cause environnementale a une place importante dans ma pratique de la natation à haut-niveau »

Cette cause prend-elle une place importante dans votre pratique de la natation à haut-niveau ?
Bien sûr. Bien que je ne pratique pas de natation en eau libre, j’ai la chance de m’entraîner avec des nageurs de cette discipline et qui me confient voir beaucoup de pollution dans les milieux dans lesquels ils nagent. Récemment, pour le Test-Event de Paris (en août, ndlr.), un an avant les Jeux, leur compétition a été annulée à cause de la pollution (la bactérie Escherichia coli avait empêché les nageurs de prendre part au Test-Event, ndlr.).

Vous faites partie de la Team Lucas Sports Planète avec les nageurs de Philippe Lucas. Samedi, vous participez à une opération de ramassage des déchets sur les plages de Corbières à Marseille. Comment cela s’est mis en place ?

En 2019, la MAIF a créé le mouvement Sport Planète pour inciter le public à pratiquer un sport plus responsable. Je collabore avec eux depuis cette date, la MAIF s’étant montrée sensible à mon engagement en faveur de la protection de la planète et la préservation de l’eau. Cette année, l’idée était de s’engager collectivement, avec une douzaine de nageurs. Effectuer des ramassages sur terre et en mer, réaliser une fresque pour le climat, faire de la sensibilisation auprès de nos communautés, dans des écoles,… ce sont les actions que nous mettons en place à notre niveau. Ce samedi, ça sera notre deuxième gros ramassage. On avait fait une première journée en mars aux alentours de Martigues, à proximité de notre lieu d’entraînement. Cette fois, on met en place quelque chose de plus grande ampleur, a l’occasion de la journée mondiale du nettoyage, avec la participation de nombreuses associations locales.

« On n’a pas forcément conscience de l’impact que l’on peut avoir sur la planète en tant que personne lambda »

Quel est l’enjeu de cette journée ?

Sensibiliser un maximum de personnes, promouvoir les bonnes pratiques, et montrer qu’il est possible, à notre niveau et en tant que sportifs de haut niveau, de jouer un rôle dans la préservation de l’environnement. Le sport est bon pour le corps, mais peut l’être tout autant pour la planète.

Comment s’était passée la première journée à Martigues ?

Super bien. Cette première action a donné le coup d’envoi du partenariat entre la MIAF et notre groupe, avec le lancement de la « Team Lucas Sport Planète ». Voici comment la team Lucas s’est associée à la MAIF. En première partie de journée, nous avons été formés par des associations qui œuvrent en faveur de l’environnement, avec notamment la réalisation d’une fresque pour le climat sur laquelle étaient inscrits des chiffres et mots assez durs. On n’a pas forcément conscience de l’impact que l’on peut avoir sur la planète en tant que personne lambda. Puis, on a effectué un ramassage au bord de l’étang de Berre qui est malheureusement très pollué, à côté de notre lieu d’entraînement. Certains nageurs font des sorties dans l’étang pour s’entraîner en eau libre, et c’est toujours problématique de s’entraîner dans un endroit très pollué. On s’est rendu compte qu’il y avait énormément de déchets comme des mégots, du plastique, des bouteilles en verre.

Peut-on dire que vous et la MAIF étiez faits pour vous unir pour la protection de l’environnement ?

Oui. Je dis toujours qu’il n’y a pas de hasard dans la vie. La MAIF s’implique depuis longtemps en faveur de la planète et pense que le sport a un vrai rôle à jouer pour sensibiliser et fédérer autour de ces problématiques, avec le mouvement Sport Planète. J’aime leur approche et j’adhère totalement à ce mouvement. Quand je nageais encore à Nice en 2019, je les avais naturellement accompagnés pour promouvoir la protection de l’environnement et de la mer. Il était légitime que cette association perdure à Martigues, mais, cette fois-ci, au sein d’un collectif fort avec de nombreux nageurs d’eau libre. Je suis l’ambassadrice de ce programme, mais on sera tous ensemble samedi pour ramasser et pour œuvrer pour l’environnement.

Sentez-vous une prise de conscience de la part des citoyens sur le ramassage des déchets ?

Complètement. Le fait que cette thématique soit au cœur de l’actualité aide beaucoup. Je pense qu’il y a une prise de conscience de chaque citoyen. En tant qu’athlètes, on dispose d’une communauté qui peut nous écouter. On le fait pour nous, pour tous les bénévoles qui s’impliquent et qui seront avec nous samedi, mais aussi pour sensibiliser le maximum de personnes.