Antoine Dénériaz : « La course d’une vie »

Antoine Deneriaz during presentation of Team France for Winter Games PyeongChang 2018 on October 4, 2017 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Qui de mieux qu’un champion olympique pour donner son avis sur le début des JO de PyeongChang ? Auréolé d’un titre olympique en 2006 à Turin, Antoine Dénériaz est revenu pour SPORTMAG sur les premiers jours de cette olympiade pour la délégation tricolore. Entretien…

 

Antoine Dénériaz, quel bilan pouvez-vous tirer de ces premiers jours des JO de Pyongyang ?

C’est un bon début pour notre délégation française, on a encore eu un titre olympique hier matin avec Pierre Vaultier. Si on reste sur une médaille d’or par jour pendant quinze jours, ce ne serait pas mal (rires) ! Après, c’est sûr qu’on a parfois tendance à faire un peu les fines bouches parce que nous avons de grands champions qui ramènent souvent des médailles.

Et en alpin ?

Malheureusement, le démarrage a été un peu capricieux à cause de la météo. On a bien commencé avec deux médailles au combiné, ce qui est une très belle performance. Après, c’est vrai qu’il y a cette petite déception avec Tessa (Worley), mais il reste encore des courses et donc de potentielles médailles à accrocher.

Vous parliez justement des conditions météorologiques, on imagine que ces reports doivent être compliqués à gérer…

Oui, c’est toujours un peu difficile. Quand on se prépare à courir le jour J et à l’heure H, on est sous tension, programmé pour être performant à ce moment-là. Donc quand on te dit que c’est reporté au lendemain ou au surlendemain, il faut réussir à rester concentré, sans craquer, même si la pression est là. Il faut beaucoup d’expérience pour gérer ces moments, même si c’est quand même quelque chose que l’on a l’habitude de gérer, qui arrive dans une saison de ski. Par contre, ce qui est positif, c’est que les organisateurs ont directement décidé de décaler la course de quelques jours. Il n’y a pas eu de report de jour en jour, ce qui a permis aux athlètes de lâcher un peu, de se préparer sereinement.

D’où l’importance d’avoir un très gros mental…

Les JO n’arrivent qu’une fois tous les quatre ans, ça peut être la course d’une vie. Quand on se prépare depuis quatre ans pour le jour J et que l’on vous dit que vous courrez finalement dans quatre jours, c’est évident qu’il faut avoir un très gros mental. Mais c’est aussi ce qui fait la force des grands champions. Ça fait partie du métier.

Que peut-on espérer pour les prochains jours ?

Des médailles ! Au niveau alpin, on a encore de supers espoirs avec le Géant et le Slalom hommes. Après, en Super-G, ce n’est pas forcément là que nous avons le plus de chances, mais tout est possible. C’est pareil chez les filles, nous n’avons pas vraiment de favorite, mais on ne sait jamais. Tout est possible, il faudra tout donner.

Propos recueillis par Bérenger Tournier