Yohann Ndoye Brouard : Préparer Tokyo pour mieux briller à Paris

Yohann Ndoye Brouard rêve de briller dans la ville lumière. À seulement 20 ans, le nageur spécialisé dans la discipline du dos vient d’obtenir sa qualification pour les prochains Jeux Olympiques de Tokyo. Il représentera la délégation française sur 100 et 200 mètres. Deux distances sur lesquelles il espère réussir pour s’acclimater à cette compétition à part. Une grande première pour l’Annécien avant de prendre rendez-vous avec Paris 2024.

Briller aux Jeux Olympiques de Paris 2024, Yohann Ndoye Brouard est programmé pour cela. À seulement 20 ans, le natif de Chambéry licencié aux Dauphins d’Annecy veut plus que jamais remporter une médaille dans trois ans à Paris. Là où l’objectif paraît encore si lointain, le programme est déjà bien ancré dans la tête de l’athlète. « C’est un rêve de faire partie de l’équipe de France de natation à Paris. Et au-delà de cela, mon objectif est très clair, je veux faire un podium à domicile dans trois ans. Cela passe déjà par une performance à Tokyo pour pouvoir être dans les meilleurs à Paris. » La volonté de réussir en France est donc d’ores et déjà au rendez-vous, et Yohann Ndoye Brouard se prépare en conséquence. Du côté de l’INSEP, tout est millimétré pour que l’espoir tricolore devienne un jour un médaillé olympique. En revanche, ce dernier ne se met pas plus la pression que cela. « Paris ? Je n’y pense pas tous les jours. Pour le moment je suis sur du court terme donc je me focalise sur Tokyo. De plus, plusieurs autres échéances arrivent à grands pas. L’année prochaine, il y aura les championnats du monde, puis les championnats d’Europe, puis une nouvelle fois les championnats du monde… Il y a donc plein d’étapes sur lesquelles il va falloir que mon niveau monte. Je vais devoir commencer à monter sur des podiums pour me placer peu à peu. Donc non, les Jeux de Paris 2024 ne sont pas constamment dans ma tête. Cela me prendrait bien trop d’énergie et me stresserait plus qu’autre chose », explique le dossiste. « J’essaie dans un premier temps de me visualiser ce chemin à faire. Je ne me vois pas déjà au bout du chemin, je préfère regarder tous les obstacles qui seront présents pour ne pas foncer tête baissée. Je veux savoir ce qui m’attend », ajoute le licencié des Dauphins d’Annecy. Yohann Ndoye Brouard est déjà droit dans ses bottes et surtout bien réaliste concernant ses ambitions. « Je pense clairement que Paris 2024 sera la compétition la plus importante de ma carrière. Pour le moment, je ne me suis même pas projeté plus loin que cette échéance, je l’avoue. C’est donc pour l’instant l’objectif de ma carrière », confie le jeune homme.
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« Paris 2024 sera la compétition la plus importante de ma carrière »

Mais avant de se projeter sur l’année 2024, il y a un événement qui va arriver très vite : les Jeux Olympiques de Tokyo. En effet, Yohann Ndoye Brouard se rendra au Japon dans quelques semaines pour participer à la plus grande compétition de l’année. Et cette nouvelle est toute fraîche. Le nageur a obtenu sa qualification sur 100 et 200 mètres dos lors du meeting de Marseille qui avait lieu du 19 au 21 mars. Une performance inattendue aussi tôt dans la saison pour l’Annécien, qui a signé par la même occasion le record de France du 200 mètres dos en 1’56’’10. Après un coup dur à la suite du report des Jeux l’an passé, cette qualification est donc une consécration pour le nageur de 20 ans. « Cette année, la Fédération Française de Natation (FFN) a décidé de mettre en place deux périodes de qualification pour les Jeux de Tokyo. La première période commençait en décembre et se terminait au meeting de Marseille avec des temps complexes exigés, équivalents à une finale mondiale. J’étais proche des minima donc j’ai décidé de tenter ma chance à Marseille. Après une bonne préparation avec mon coach, je suis arrivé plutôt en confiance à cette échéance. Mon objectif était de faire le temps de qualification le matin lors des séries pour pouvoir nager pour la gagne l’après-midi. J’ai réalisé le chrono exigé le matin, mais j’ai terminé deuxième. Il fallait donc que je fasse une meilleure course le soir pour obtenir la seule place qualificative du moment, ce qui m’a apporté du stress. J’ai finalement battu mon adversaire en finale en réalisant un chrono sous les cinquante-trois secondes (52’’97). Je suis seulement le troisième français à franchir cette barre. J’étais donc très content de ma performance. La deuxième journée était évidemment moins stressante. J’ai tout de même remporté la course en signant le record de France et en obtenant ma deuxième qualification pour les prochains JO », analyse le nageur tricolore.
 

« Travailler pour être encore plus fort aux Jeux »

Désormais, la moitié du travail est effectuée. Après avoir obtenu sa qualification olympique avec brio, Yohann Ndoye Brouard démarre sans plus attendre sa préparation pour ce grand rendez-vous. « Je vais me rendre aux championnats d’Europe, puis participer aux championnats de France au mois de juin. Comme je n’ai plus de qualification à obtenir, je vais pouvoir travailler pour être encore plus fort aux Jeux, tandis que mes principaux adversaires devront encore batailler pour décrocher leur billet. » Et cette préparation n’est pas anodine. Bien que les Jeux de Tokyo fassent office de première expérience, Yohann Ndoye Brouard ne compte pas y faire de la figuration. « Je vais repartir sur un cycle d’aérobie (endurance) pour redévelopper mes capacités. Je vais donc travailler la caisse, comme on dit. » Un travail long et minutieux démarre. Pour préparer au mieux cette échéance, c’est toute une équipe qui va s’organiser. Yohann Ndoye Brouard entre dans une période charnière dans laquelle il devra tout donner pour arriver en forme au Japon et atteindre les objectifs fixés. « Mon objectif ? Clairement, c’est de rentrer en finale. Je pense que faire partie des huit meilleurs mondiaux, surtout aux Jeux Olympiques, sera vraiment mon objectif. Cependant, si je fais une demi-finale, je serai déjà très content de moi », avoue le membre des Dauphins d’Annecy.

« Je faisais du papillon, mais je n’étais vraiment pas bon… »

Participer aux Jeux Olympiques de Tokyo sera un honneur pour Yohann Ndoye Brouard. Car dans sa course à la qualification olympique, rien n’a été facile. Fils d’une coach de natation, la passion pour les bassins est venue dès le plus jeune âge. Après s’être lancé dans le grand bain avec les bébés nageurs, Yohann Ndoye Brouard s’est peu à peu professionnalisé avec l’âge, avant d’arriver à performer en dos. Pourtant, ce dernier pratiquait une autre nage à ses débuts. « De base, je faisais du papillon, mais je n’étais vraiment pas bon… Je n’étais même pas finaliste aux championnats de France juniors. Puis, Catherine Plewinski, amie de ma mère et ancienne médaillée olympique, m’a observé et a vu mon potentiel en dos. Très vite, j’ai été dans les meilleurs Français et c’est tout naturellement que j’ai continué dans cette discipline. » À force de rigueur, de persévérance et d’entraînements intensifs mis en place dès le collège, le potentiel de Yohann Ndoye Brouard est apparu au grand jour. Désormais, la vie du jeune homme de 20 ans est bercée entre l’école de kinésithérapeute et les bassins. Dans quelques mois, ce dernier se rendra à Tokyo pour vivre sa première expérience olympique, qui devrait lui servir de tremplin pour les Jeux de Paris. Les objectifs ne manquent donc pas pour Yohann Ndoye Brouard. Une mentalité exemplaire pour athlète surdoué, qui rentre d’ores et déjà dans l’esprit de 2024.

Mattéo Rolet