Rugby – Yann Roubert : « Le LOU a envie de jouer le titre »

Le LOU rugby était 2e du classement de Top 14 et en passe de se qualifier directement pour une demi-finale du Top 14 quand la saison s’est brutalement arrêtée. Forcément frustré et triste, son président souligne pourtant que « cet exercice 2019-2020 reste un très grand cru pour le club » et affiche de grandes ambitions pour le prochain exercice qui devrait débuter le 5 septembre à domicile.

Que retenez-vous malgré tout de cette saison ? Quel est votre sentiment ?
On a ressenti évidemment beaucoup de frustration et de tristesse de ne pas avoir pu défendre nos chances jusqu’au bout. Cela laisse des regrets parce qu’on avait d’énormes espoirs de se qualifier pour les demi-finales pour la troisième saison de suite et en plus de pouvoir les aborder avec plus de fraîcheur et donc de mieux les préparer que lors des deux dernières saisons. Gageons que cette frustration engendrée décuplera l’envie des joueurs pour la saison à venir. Après, il ne faut pas oublier les bons moments que l’on a passés : nous avons vécu toute la saison, soit à la 1re, soit à la 2e place du classement. Ce qui était une première dans l’histoire du club. Tant pour le niveau de jeu affiché que pour les moments de joie avec notre public du Matmut Stadium, cette saison 2019-2020 reste un très grand cru pour le Lou rugby. Ce sont autant de messages prometteurs que l’on peut avoir pour la saison prochaine que l’on va aborder plein d’enthousiasme, d’envie et d’ambitions.
Le titre de champion est-il clairement visé ?
Oui, comme pour les 13 autres clubs, en tout cas une dizaine d’entre eux. Quand on reste sur, j’allais dire trois demi-finales d’affilée, deux demi-finales et une potentielle, on est très attachés au fait de continuer à avancer et à progresser. Bien sûr, on a envie de jouer le titre. Le but, c’est de se qualifier encore une fois pour le dernier carré et jouer notre demi-finale pour la gagner. Sachant que la concurrence sera évidemment très féroce. Au milieu de ce malheur lié à cette crise, on imagine que les joueurs seront plus frais. Charge donc à nous de bien travailler pour bien débuter la saison début septembre pour repartir sur d’aussi bonnes bases que la saison dernière.
 

 
Quel est le programme de préparation ?
Les joueurs continuent leur travail individuel et en petits groupes de 4 ou 5 pour retrouver le niveau physique. La reprise des séances collectives est prévue pour le 6 juillet. La 1re journée du Top 14 devrait se jouer le 5 septembre, très vraisemblablement à domicile, car le Tour de France faisant étape le 12 septembre à Lyon (il repart le 13 de Gerland), ce serait compliqué d’organiser les deux événements le même week-end. Avant la reprise du Championnat, deux matches de préparation sont prévus : le 21 août contre le Racing 92, sans doute à Bourgoin-Jallieu et à Clermont-Ferrand contre Clermont le 28 août. Avant, les joueurs effectueront un stage du 3 au 7 août au Chambon-sur-Lignon.
Où en êtes-vous en termes de recrutement ?
Nous avions bien avancé avant la crise, la majeure partie du travail avait été faite. Nous en sommes pour le moment à 8 départs et (à ce jour) 4 arrivées : le talonneur anglais de Worcester, Joe Taufete’e, le 2e ligne australien Izack Rodda, le 3e ligne de Toulouse, Gillian Galan et le 3e ligne irlandais Colby Fainga’a. Ainsi que deux retours : Mathieu Bastareaud dont l’aventure américaine ne s’est pas déroulée comme il l’espérait et qui va jouer en 8, et l’ouvreur Léo Berdeu, de retour de prêt d’Agen. Nous sommes à beaucoup plus de stabilité par rapport à il y a quelques années. Lors de notre première année en Top 14, nous avions recruté 18 joueurs. Il y a même une forme de continuité. À chacun d’apporter une plus-value : ce sera la puissance pour Bastareaud, Galan ou Rodda, l’explosivité pour Taufete’e. Léo nous apportera sa fougue, son côté lyonnais aussi puisqu’il est formé au club. L’idée qu’il y ait une transmission avec Jonathan Wisniewski, c’est le meilleur scénario que l’on puisse envisager.
 

 
Avec à la baguette, toujours Pierre Mignoni. Votre coach va attaquer sa 6e saison et son contrat court jusqu’en 2023…
Oui, nous avons signé avec lui un contrat longue durée. Pierre n’est pas du tout usé à ce poste, son enthousiasme est intact, son exigence également. Le fait de maîtriser de mieux en mieux le projet du club est un atout important. Je lui associe tout le staff : David Attoub, David Gérard, tous les préparateurs physiques, le staff médical. J’ajoute Julien Puricelli à qui on aurait aimé dire au revoir avec un maillot du Lou sur les épaules. Comme on aurait aimé dire au revoir sur le terrain à tous les joueurs qui nous quittent. On n’a évidemment pas pu organiser le barbecue de fin de saison entre nous. Cela laisse d’autant de regrets. Pour Julien, ce n’est pas un au revoir, simplement un changement de poste puisqu’il intègre le staff. Tout cela fait que nous accordons une totale confiance en Pierre et en tous ceux qui l’accompagnent.
Où en sont les négociations avec les joueurs pour une baisse salariale compte tenu du contexte ?
Il reste quelques détails techniques pour régler les avenants des contrats des joueurs, c’est une affaire de jours voire d’heures. Ces efforts, qui porteront à partir du 1er juillet et sur toute la saison prochaine, sont comparables à ce qui se fait dans d’autres clubs, ce qui permettra d’économiser à peu près 2,5 millions d’euros. Nous aurons un système de primes avec des objectifs sportifs. Si ceux-ci sont atteints, les joueurs pourront récupérer leurs salaires. Je tiens à adresser un immense merci aux joueurs, mais aussi à l’ensemble de la famille du LOU rugby composée des salariés, des partenaires et des supporters pour leur contribution. Nous avons perdu 100 % de nos revenus engendrés par les matches puisqu’aucun événement n’a pu avoir lieu depuis le 1er mars. Les supporters pourront bénéficier d’un avoir sur leur abonnement de la saison prochaine. Le prix de nos abonnements ne va pas augmenter en tribunes latérales et va même baisser en virages : nous allons créer un abonnement « made in Lyon » au prix de 69 euros en virage, soit moins de 5 euros par match sur toute la saison.

Propos recueillis par Sylvain Lartaud