Voile : Les Français en nombre aux Championnats de Match Racing

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Dimanche 17 juillet ont débuté les championnats du monde jeunes de Match Racing à Pornichet. Sur les douze équipages au départ, trois sont Français.

Le match racing est un format de compétition particulier. C’est une course qui s’apparente à un duel. Les équipages s’affrontent deux à deux, contrairement aux traditionnels départs en régate. Chaque équipage se rencontre sans les “round robin”, puis les 8 meilleurs seront qualifiés en huitième de finale et commenceront les épreuves éliminatoires. Les douze équipages naviguent sur les mêmes supports, prêté par le club. Chaque équipage doit comprendre au minimum une fille, et le poids complet de tous les équipiers ne doit pas excéder 350kg – ce qui correspond à 4 ou 5 personnes », selon le règlement.

Avant la compétition, Corentin Goulon, qui navigue dans un des équipages français, a pris le temps de répondre à nos questions sur cette compétition spéciale. Habituellement à bord d’un 49er, support olympique, avec Youenn Bertin, il devra s’habituer rapidement au nouveau bateau et à son nouvel équipage après avoir participé la semaine dernière aux Championnats d’Europe de 49er.

En quelques jours, vous devez réussir à complètement changer d’objectifs, de fonctionnement sur le bateau, avec vos équipiers… Qu’est-ce qui est le plus difficile ?

Déjà, il y a le poste, c’est un poste qui n’a rien à voir avec celui que je fais en 49er. Ce qui est difficile, c’est surtout le fonctionnement avec l’équipage, on passe d’un équipage à deux à un équipage à cinq, avec des personnalités très différentes.

Comment préparez-vous ce genre de compétition ? Avez-vous déjà beaucoup navigué avec vos coéquipiers ?

Le match racing c’est annexe au projet olympique, un peu comme du bonus. Quand je ne navigue pas avec mon équipier en 49er je m’entraîne en match racing et en SB20 (un autre sorte de bateau). Je m’entraîne beaucoup moins en match racing. Je fais environ 200 jours de navigation par an en 49er, pour 100 jours en match race et SB20 confondu. Sinon, je connais très bien mes équipiers, j’ai beaucoup navigué avec eux en moyenne.

Avez-vous déjà eu l’occasion de naviguer sur le plan d’eau ? Et est-ce que c’est un avantage ?

Oui, je m’entraîne à la Baule en 49er, donc c’est tout près (le pôle France de 49er est à la Baule, ndlr). Et oui, c’est un avantage, ça va nous permettre de faire un meilleur début de régate.

Et la concurrence, avez-vous une idée de son niveau ?

Je connais les Français, j’ai déjà navigué contre eux. J’ai navigué contre les équipages néo-zélandais et australiens en Nouvelle-Calédonie (Corentin a découvert la voile à Nouméa et l’a pratiquée en Nouvelle-Calédonie jusqu’à son départ en France après son bac, ndlr). Les équipages néo-zélandais et australiens sont très forts. Ils ont des structures d’entraînement très rodées et de haute qualité. Et ils doivent naviguer toute l’année en match race, donc ils ont de fortes chances de gagner. Nous, on est un peu des outsiders dans ce championnat.

Malgré ce statut d’outsider, quel est votre objectif ?

Un beau résultat serait de faire les demi-finales. Après même aller en quart de finale et finir cinquième ou sixième, je pense qu’on sera content.

Quels sont vos projets pour la suite ? Continuer à naviguer sur plusieurs supports ? Vous concentrer sur le 49er ?

Le fait de faire plein de choses, de naviguer sur d’autres bateaux, de faire d’autres disciplines, ça me procure énormément de plaisir, et je le fais pour ne pas perdre le goût de la voile. On passe beaucoup de temps à s’entraîner et à répéter pour progresser. Donc ça fait du bien de faire d’autres régates, de voir d’autres personnes.

Solenn Ravenel