Voile – Jonathan Lobert : « Le challenge est relevé »

Jonathan Lobert participe à partir de lundi aux championnats d’Europe de FINN. Le Messin de 35 ans tentera de se qualifier pour ses troisièmes et derniers Jeux Olympiques lors des mondiaux en mai.

 

Quand entrez-vous en lice lors des championnats d’Europe à Vilamoura au Portugal ?

Les courses débutent lundi. On va faire six journées de compétition avec 10 courses. Le dernier jour, on connaîtra le champion d’Europe. Pour moi, l’objectif est de reprendre goût à la compétition et de me jauger face à mes adversaires. Les championnats du monde qui auront lieu en mai arrivent vite et ils seront qualificatifs pour les Jeux.
 

Comment vous êtes-vous préparé pour ce rendez-vous ?

On travaille au quotidien sur l’aspect physique. Lors d’une journée classique d’entraînement, on fait entre 1h30 et 2 heures de préparation physique le matin. On enchaîne l’après-midi avec 2h30-3 heures de navigation sur l’eau. On fait ça sur des blocs de six jours en ajoutant un jour de repos. On était à Lanzarote aux Canaries cet hiver pour avoir des conditions optimales.
 

 

En FINN (dériveur grand gabarit), la dimension physique est importante…

On est tous des grands gabarits de 100 kg et 2 mètres. Le bateau est extrêmement puissant, il faut sans arrêt le relancer, tirer sur les cordages… L’enchainement des courses est éprouvant. Il faut être capable de bien récupérer chaque jour pour toujours être performant le lendemain. Il faut aussi s’adapter aux conditions météos changeantes.
 

Que mettez-vous en place en termes de récupération entre deux jours de course ?

On axe la récupération sur de la marche active, du vélo pour faire circuler le sang au niveau des jambes et bien drainer les toxines. On travaille aussi avec des bains froids qui permettent de bien récupérer au niveau des articulations et des petits bobos. Lors des mondiaux, un kiné nous suit et nous aide pour les soins. Ici, on est en autonomie avec notre entraîneur. On se débrouille en allant acheter des pains de glace pour faire des bains froids.
 

Les mondiaux à venir représentent la dernière chance de vous qualifier pour Tokyo…

Il y a déjà eu une première série de qualification avec tous les pays. A ce moment, j’avais la qualification en main et sur la dernière course, à 100 mètres de l’arrivée, un orage est passé et j’ai cassé mon mât. J’ai dû abandonner et perdre ma chance de me qualifier directement aux Jeux. En mai, on va jouer la place continentale qui devait se dérouler à Gênes en Italie l’an dernier. L’épreuve de qualification a été reportée aux championnats du monde début mai.
 

Est-ce une mauvaise nouvelle de devoir encore courir après une qualification à seulement quelques mois des Jeux ?

J’aurais préféré être déjà qualifié, bien-sûr. Avec tout ce qui s’est passé dernièrement, le fait d’avoir ce challenge en ligne de mire m’a permis de rester très impliqué sur les entraînements avec un réel objectif à atteindre par rapport à d’autres adversaires déjà qualifiés depuis deux ans. Cela me met dans une dynamique positive et je pense que celui qui sortira des mondiaux avec la qualification aura une bonne chance de monter sur le podium à Tokyo.
 

Etes-vous confiant dans vos chances de décrocher le ticket pour le Japon ?

On a beaucoup et bien travaillé cet hiver. Je sais que le challenge est relevé avec huit bateaux pour une place. Ce sera difficile mais ce qui rend le FINN intéressant.

Propos recueillis par Loïc Feltrin