Voile : Jérémie Mion et Kévin Péponnet retrouvent la compétition

Jérémie Mion et Kévin Péponnet vont participer à l’épreuve de 470 olympique à Tokyo cet été. L’équipage va s’étalonner lors du Mondial au Portugal du 5 au 13 mars, un an après leur dernière compétition. Interview.

 
Comment vous entraînez-vous en ce début d’année ?
Kevin Péponnet : Nous avons pris part à beaucoup de sessions à Trapani, en Sicile. Là-bas, nous avons trouvé la houle que nous cherchions sur un plan d’eau similaire à celui des Jeux olympiques de Tokyo et nous nous sommes confrontés à la concurrence. C’était une bonne semaine d’entraînement, mais ce n’était pas facile car tout était fermé. Nous n’avions pas accès à une salle de musculation. Nous allions sur l’eau, puis nous rentrions à l’hôtel. C’était un contexte particulier, mais c’était top d’avoir régaté contre des adversaires. Nous sommes actuellement à Vilamoura, au Portugal, où se déroulera le Mondial de 470 du 5 au 13 mars. Nous avons fini la première session d’entraînement.
 
Quel est votre objectif lors de ce Mondial de 470 ?
Jérémie Mion : C’est la dernière grosse échéance avant les Jeux Olympiques pour lesquels nous avons obtenu notre qualification à l’été 2019. Nous allons affronter beaucoup de concurrents. Le plateau sera assez élevé.
K. P. : Nous n’avons pas participé à une compétition depuis janvier 2020 et la dernière étape de Coupe du monde à Miami. Nous avons fait quelques régates pendant l’été en Bretagne avec les Anglais, puis en septembre en Italie avec les meilleurs équipages locaux. Nous avons vu du monde, mais de manière dispersée. Ce Mondial va nous permettre de nous situer par rapport à la concurrence. Si possible, nous voulons marquer le coup. Si le résultat n’est pas à la hauteur, nous allons faire un bilan pour voir où on en est.
 

 
Qui seront vos principaux concurrents au podium mondial ?
J. M. : Les Suédois et les Espagnols seront aux avant-postes. Ces équipages ont fait partie du Top 5 du dernier championnat du monde avec ceux de la Grèce et l’Australie. Quelques équipages japonais sont également prometteurs. Les Chinois ne seront peut-être pas là, mais ils ont aussi un bon niveau, sans oublier les Anglais et Américains.
K. P. : Il y aura une cinquantaine de concurrents sur le plan d’eau de Vilamoura et dix équipages ont le niveau pour monter sur le podium. Il ne devrait pas manquer grand monde, peut-être les Australiens et les Japonais.
J. M. : Nous ne nous sommes pas retrouvés depuis un moment. Peut-être que d’autres équipages ont progressé et sont médaillables.
 
Quel sera votre programme après le Mondial ?
K. P. : Nous allons participer à deux étapes à Hyères, dans le Var, la Semaine olympique de voile française en avril et le Championnat d’Europe de 470 en mai. Ces régates avec une soixantaine de bateaux vont nous permettre d’engranger plus d’expérience en vue des Jeux olympiques, même si elles restent assez européennes.
 
Les JO de Tokyo sont-ils votre principal objectif de la saison ?
J. M. : Même si on veut briller au Mondial tous les ans, il devient secondaire quand il y a les Jeux Olympiques pendant l’été, d’autant plus que cette édition a été reportée d’une année. Nous nous préparons pour cet objectif.
K. P. : La volonté est clairement de gagner une médaille olympique, de la plus belle couleur si possible. On veut monter sur le podium des Jeux.
 

 
Quelle est votre vision des Jeux olympiques ?
J. M. : J’ai participé aux Jeux olympiques de Rio avec Sofian Bouvet. C’est une compétition à part tellement c’est le graal. C’est déjà une chance de pouvoir y participer dans sa carrière. C’est l’épreuve où les gens changent le plus de comportement, car ce n’est pas la même pression. Face à l’enjeu, la hiérarchie de la saison peut être perturbée lors des JO.
K. P. : Je vais participer à mes premiers Jeux olympiques avec l’intention de ne pas avoir de regret. Je serais bien sûr satisfait s’il y a une médaille à la clef, mais l’important sera de tout donner peu importe le résultat.
 
Vous vous entraînez au Pôle France de Marseille, sur le plan d’eau qui accueillera les épreuves de voile olympique en 2024. Est-ce que ça vous donne envie de poursuivre jusqu’à cette compétition ?
J. M. : Ce sera délicat, car lors des Jeux olympiques de Paris 2024, l’épreuve de 470 deviendra mixte. Nous ne pourrons pas régater ensemble et nous ne savons pas avec qui on repart ou pas. Nous verrons à la fin de l’été ce qu’on a envie de faire. Ce n’est pas souvent que les Jeux Olympiques se déroulent à domicile et forcément ça donne envie, mais on se pose beaucoup de question.
 
Que pouvez-vous dire sur ce plan d’eau du Roucas Blanc ?
K. P. : En Méditerranée, les vents sont plus éphémères qu’en Atlantique. Les conditions d’entrainement sont comparables à celles d’Hawaï. Le temps est beau, l’eau est claire. Il y a aura de belles images à prendre avec les Calanques pas loin. Les infrastructures se montent actuellement. Ce sera une fête et une réussite, avec de belles régates.

Propos recueillis par Leslie Mucret