Victoire Andrier : « M’installer dans le top niveau mondial »

FFME

Alors que la saison de Coupe du Monde démarre cette semaine, la grimpeuse Victoire Andrier fait le point sur ses ambitions et son grand objectif : Paris 2024.

À compter de cette semaine, c’est parti pour la première manche de Coupe du Monde de votre spécialité, la vitesse. Quelles sont vos ambitions cette saison ?

C’est ça, je m’envole à Séoul (Corée du Sud) dès ce lundi. Mon objectif c’est, à chaque manche de Coupe du Monde sur lesquelles je serai engagée, de participer à la finale. C’est-à-dire, me qualifier dans le top 16 et m’installer dans ce top niveau mondial. L’année dernière, je me suis classé 17e sur la seule manche que j’ai disputée. Je veux passer ce cap et être régulièrement à ce niveau.

Avec ce titre au classement général de la Coupe d’Europe, la saison dernière était aboutie pour vous ?

Oui, car cela reste un titre. Toutefois, cette saison de Coupe d’Europe était très spéciale. En raison de la pandémie, il n’y a eu que trois manches, ce n’était pas une saison complète. De plus, je n’ai pas réussi à me qualifier pour les championnats du monde. Il fallait notamment gagner une Coupe d’Europe : j’ai fait 6e et 3e sur les deux premières manches, et la seule que j’ai gagnée [à Laval, ndlr], était après les Mondiaux. J’ai à cœur de performer cette saison.

« Je me suis directement lancée ce défi de Paris 2024 »

En 2018, vous avez décroché un superbe podium en Coupe du Monde, à Villars (Suisse). Comment ça s’était passé ?

Je m’étais nourrie d’échecs récents. Sur la Coupe du Monde précédente, en Chine, je suis sortie au premier tour. Dans la foulée, je vais aux championnats du monde universitaires pour chercher la médaille. Et là : faux départ. C’était une énorme frustration. J’ai senti une révolte au fond de moi, et je me suis dit que j’allais chercher un podium. A Villars, je sentais que tout allait bien et que je pouvais vraiment faire quelque chose. Ce jour-là, j’ai remporté mes duels, et je suis allé chercher cette deuxième place.

L’enjeu de cette saison, c’est aussi de se frotter au plus haut niveau international en vue des Jeux Olympiques ?

Exactement. En 2024, il y aura les meilleures de la discipline. Et pour la première fois aux Jeux, ce sera uniquement sur mon format de prédilection, la vitesse. En 2023, c’est par les résultats au plus haut niveau international qu’il faudra aller chercher la qualif’. Ça sera très difficile, tant sur le plan mondial que national. Il y a une vraie concurrence en équipe de France, la sélection reviendra aux meilleures.

L’escalade est aux Jeux depuis Tokyo 2020. Est-ce que depuis cette intégration au programme olympique, c’est un objectif pour toi ?

À Tokyo, la compétition était sur un format hybride entre le bloc, la difficulté et la vitesse. Moi, j’étais vraiment concentrée uniquement sur la vitesse, et j’ai mesuré l’ampleur du chemin à parcourir pour redevenir complète, tout en progressant sur ma discipline. Alors j’ai préféré rester focus sur la vitesse et préparer 2024. Je me suis directement lancée dans ce défi, même si c’était étonnant pour beaucoup au début.

« A Chamonix, on sera à la maison »

Concernant les Jeux, on a en France l’exemple d’Anouck Jaubert (6e a Tokyo) qui a dit en interview que ces JO étaient la compétition où elle avait pris le plus de plaisir de toute sa carrière. C’est inspirant pour vous ?

Oui forcément. Anouck est une amie très proche, elle m’a beaucoup fait partager son ressenti quand elle était sur place. C’était une préparation éprouvante, d’autant plus avec une blessure récente, et elle était là-bas sans sa famille, sans proches, en raison du Covid. Alors de savoir que malgré tout ça, c’est l’événement où elle s’est le plus éclatée, ça donne encore plus envie d’y être, c’est certain.

Pour revenir à la Coupe du Monde, il y a cette manche en France à Chamonix (5e étape, du 8 au 10 juillet). C’est une date cochée dans votre calendrier ?

On sera à la maison, alors évidemment. Juste avant [du 30 juin au 2 juillet, ndlr], il y aussi l’étape de Villars, en Suisse, qui est tout proche de la France. Là-bas aussi, on aura nos familles qui feront le déplacement. On se sentira comme chez nous ! Presque pas de déplacement, pas de décalage horaire, à peine deux heures de route… On est plus frais et on a encore plus envie de performer. C’est aussi une pression supplémentaire, mais un bon entraînement avant les Jeux !