Victoire Andrier : « Avec innocence et sans barrières »

FFME

Grimpeuse de notre Team SPORTMAG, Victoire Andrier lance ce week-end sa saison internationale, dans la foulée de son podium aux championnats de France.

Ces dernières semaines, plusieurs échéances importantes pour la sélection nationale ont eu lieu. Comment ça s’est passé pour vous ?

Pour commencer, on a pris part à un tournoi sélectif, interne. J’étais très stressée, je m’étais mis une énorme pression parce que je voulais me qualifier dès la première opportunité. C’était plus dur que les années précédentes puisqu’ils ne sélectionnaient que le vainqueur, et c’est ce qui s’est passé pour moi. J’ai fait mon meilleur run dès le premier, avec un temps en 7’’58. C’est quelque chose que je recherchais ces derniers temps, être efficace et performante d’entrée. J’ai changé mon activation, à l’échauffement, et j’en ressens les effets. J’étais soulagée.

« Je n’ai jamais été aussi forte aussi tôt dans la saison »

Ensuite, à la mi-mars, place aux championnats de France. Que tirez-vous de cette 3e place ?

Quelques jours avant la compétition, je n’attendais que ça. J’avais très envie de grimper, aller chercher des records… Mais je pense que cette énergie est venue trop tôt. Et finalement, au moment de la compétition, je n’avais pas la même motivation, la même intensité que d’habitude. Nerveusement, il manquait quelque chose. Mon coach m’a dit : « tu n’as pas le même regard que d’habitude », il l’a senti aussi. Au final, je ne peux pas être totalement satisfaite, puisque je n’ai pas gagné ! Pourtant, j’ai fait une très belle compétition, en étant régulière et solide sur l’ensemble de mes runs. Je n’ai jamais été aussi forte aussi tôt dans la saison. Je sens que j’ai les moyens d’aller très vite, avec de la régularité. En petite finale, j’étais piquée au vif : je voulais vraiment ce podium ! Il y a du positif à en tirer.

Désormais, comment va se lancer votre saison internationale ?

Avec ces échéances de qualification, je suis sélectionnée pour la première partie de la saison en Coupe d’Europe et en Coupe du Monde. Je serai alors à Séoul, Jakarta, Salt Lake City, Villars et Chamonix, qui sont des manches qualificatives pour les championnats du monde. Le week-end prochain, je démarre sur une Coupe d’Europe en Pologne, pour déjà me mettre dans le bain. C’est sur mon initiative, on est quelques Français et Françaises à faire le voyage. Ce sera très intéressant de se frotter aux Polonaises, parmi les toutes meilleures mondiales. Le but sera d’aller passer un maximum de tours, et de m’éclater.

« Je sais que je ne suis pas la meilleure mondiale. […] Cela dit, je ne peux pas ne pas y croire »

Dans quel état d’esprit abordez-vous cette nouvelle saison, avec la qualification olympique en toile de fond ?

L’objectif est clair : disputer un maximum de finales, c’est-à-dire être dans le top 16 des qualifications. Et pourquoi pas aller jouer un podium, c’est une vraie idée que j’ai dans la tête. Sur le papier, je suis encore loin des chronos, mais tout peut se passer. J’aborde ces Coupes du Monde avec beaucoup d’envie, d’engagement et de motivation à aller tout casser. Mais, comme on en discutait avec mon coach, je ne me fais pas d’illusion. Actuellement, je sais que je ne suis pas la meilleure mondiale, alors ça ne sert à rien de se mettre une immense pression, ce serait contre-productif. Cela dit, je ne peux pas ne pas y croire. A Villars, quand je fais podium, je suis arrivé avec l’ambition d’atteindre ce podium ! J’aborde les Coupes du Monde avec innocence et aucune barrière. Maintenant, j’ai dix ans d’expérience à ce niveau. Je crois qu’il faut que j’arrive à garder mon expérience, mais voir les choses avec l’envie de ne pas m’enfermer dans des schémas et d’avoir un état d’esprit sans pression.